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Le contributoire

Louis Even le samedi, 01 juillet 1944. Dans Réflexions

Si l'on demandait à un enfant d'école : "Peut-on manger dans telle île que tu vois sur la carte, là, au milieu de l'archipel de l'Océanie ?" — il répon­drait sans doute : "Ça dépend, s'il s'y trouve de la nourriture ou non."

— "Peut-on s'y habiller, s'y loger ?"

— "Oui, s'il s'y trouve des habits et des maté­riaux de construction."

Il aurait raison.

Mais au Canada, il paraît qu'il ne faut pas rai­sonner de cette manière.

Mangerez-vous quand vous serez vieux, ou ma­lade, ou chômeur, disons en 1964 ?

Oui, si vous avez fait des contributions aux caisses de vieillesse, de maladie, de chômage, d'ici ce temps-là ?

Mais si vous n'avez pas fait de contribution et si le pays déborde de nourriture ? Eh bien, vous crèverez de faim et la nourriture pourrira.

Et si vous avez fait des contributions et s'il n'y a pas de nourriture ? Eh bien, le gouvernement en inventera peut-être.

Quel rapport y a-t-il entre l'argent que vous ôtez à votre salaire aujourd'hui et les produits qui seront devant vous dans dix ou vingt ans ? Aucun, absolument aucun.

L'argent pris à votre salaire aujourd'hui va-t-il augmenter la production des pommiers, des oran­gers, des bananiers dans vingt ans ?

L'argent pris à votre salaire aujourd'hui va-t-il rendre le soleil et la pluie plus propices, et le sol plus fécond, dans dix ou vingt années d'ici ?

L'argent pris à votre salaire aujourd'hui va-t-il augmenter le nombre d'enfants dans les familles pour avoir plus de travailleurs et plus de produits dans vingt ans ?

L'argent pris à votre revenu aujourd'hui va-t-il faire surgir des inventeurs et des inventions nou­velles, et mettre au monde des machines plus perfectionnées pour avoir plus de production dans vingt ans ?

L'argent pris à votre revenu aujourd'hui va-t-il perfectionner la médecine, mettre plus de méde­cins, de garde-malades, de remèdes au service des souffrances dans vingt ans ?

Et c'est ainsi sur toute la ligne. C'est la débau­che du raisonnement de vouloir établir un rapport entre les contributions qu'on vous demande au­jourd'hui et les conditions de production de den­rées et de services dans cinq, dix ou vingt ans.

Cela ne résiste à aucune logique. C'est simple­ment du contrôle rothschildien. C'est vouloir me­ner le monde par la piastre, permise ou ôtée, mul­tipliée ou diminuée, au lieu de placer en tout temps les belles réalités de la production au service des besoins.

Tout ce qui est contributoire pour la sécurité à venir sent le Rothschild. Ce n'est ni chrétien ni logique. C'est barbare et bête.

Et pourtant, on en a, du contributoire, et on veut nous en infliger davantage encore.

On a l'assurance-chômage obligatoire. Vous vous privez d'acheter, parce que le gouvernement vous ôte des contributions. En achetant moins, vous ne faites que hâter la venue du chômage.

On prépare l'assurance-maladie obligatoire. On vous prendra des contributions. Vous devrez vous priver de fruits, de soins, et vous serez malade un peu plus tôt.

On nous parle d'allocations familiales avec con­tributions des salariés, des payeurs de taxes et des industriels. Ces derniers augmenteront d'autant leurs prix, et la famille achètera moins. Puis ceux qui contribuent aux allocations familiales des au­tres devront renoncer pour autant à la fondation ou à la consolidation de leur propre foyer.

On regrette les pensions de vieillesse qui ne né­cessitent que l'âge et des enquêtes ; et on veut les rendre contributoires.

Et tout cela quand on a de la production et des moyens de production à revendre.

Parlez du dividende à tous, d'après l'abondance du pays, en tout temps, pour mettre en tout temps la production au service des besoins de toutes les familles : on vous taxe d'excentrique, parce que vous êtes logique dans un régime de fous. On vous appelle dangereux, parce que vous aimez mieux la morale de l'Évangile que le code rothschildien.

Les créditistes le comprennent et ils vont l'expli­quer aux autres : chaque fois qu'on nous prend du contributoire, sur chaque paie, sur chaque source de revenu, c'est la bêtise qui supplante la logique, c'est l'esprit de Rothschild qui inspire les gouver­nements.

Obligatoire pour vous enchaîner, contributoire pour vous priver : voilà ce qu'on veut vous servir en récompense de votre croisade sanglante pour le salut de la civilisation et de la chrétienté !

Les créditistes refusent cette drogue-là, et ils vont faire tout leur possible pour en débarrasser leur pays au plus tôt.

Louis Even

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