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Le chômage menacerait déjà ?

le mercredi, 01 mars 1944. Dans L'économique

Commentant les propos tenus en chambre par l'honorable Ralston, ministre de la Défense Na­tionale, le Canada du 18 février écrit :

"Il en est de la formation des troupes comme de la fabrication des munitions : on atteint un point de saturation au delà du­quel, à moins de prévoir d'autres offensives pour 1946 ou 1947, il devient imprudent de s'engager."

C'est qu'en effet, du mois d'octobre au mois de janvier derniers, on a renvoyé de l'armée 1,077 of­ficiers, dont 212 seulement à raison de leur âge. Les 865 autres, pour qu'ils rentrent dans la vie civile et se casent au mieux, parce qu'on n'a plus besoin d'eux. Le Canada continue :

"On souffre maintenant d'une pléthore d'hommes pour des besognes de moins en moins nombreuses. La Défense Nationale se refusera de garder à sa solde par la promesse d'un autre emploi militaire des officiers qui feraient mieux de rentrer immédiatement dans la vie civile avant la grande course aux emplois civils lors de la démobilisation géné­rale. M. Ralston ne se paie pas de mots lors­qu'il précise cette dernière partie de ses re­marques. When the rush comes, a-t-il expli­qué."

Voilà donc qu'on commence déjà à pressentir la grande course d'une surabondance d'hommes disponibles sur une pénurie d'emplois.

Comment expliquer que, dans la même page du Canada, un article signé d'Emil Ludwig insiste pour qu'on oblige les Allemands à expier après leur défaite, et de quelle manière ? Voici :

"Cela ne veut pas dire que 70 millions d'Allemands devraient recevoir un châtiment physique ou qu'ils devraient être arrachés à leur sol natal. Mais il faudrait les obliger à répondre moralement de la destruction qu'ils ont semée à travers l'Europe, et les forcer à reconstruire de leurs propres mains ce qu'ils ont anéantis chez leurs voisins."

Hélas, avec notre beau système, si l'on fait les Allemands reconstruire eux-mêmes les pays dé­vastés, que vont faire les travailleurs des pays alliés ? Que va faire le Canada s'il n'a pas le privilège de fournir sa grande part de produits et de contribuer fortement aux réparations partout où il y en a à faire ? Il restera avec "une pléthore d'hommes pour des besognes de moins en moins nombreuses".

Ne voit-on pas que, d'après les règlements du système financier actuel, du droit à la production lié au travail, Hitler a été le plus grand bienfai­teur de l'humanité si c'est lui qui est responsable de la guerre ?

Ne voit-on pas que, plus il y a de ruines, plus la bénédiction est grande, puisqu'il y aura moins vite à craindre le chômage ?

Un peu de conséquence, messieurs. N'allez pas faire les Allemands reconstruire : nous serons trop heureux de le faire nous-mêmes. Souhaitons plutôt qu'à peine la reconstruction terminée, une autre tornade de destruction s'abatte sur l'univers, pour qu'on ait encore la faveur de recommencer au lieu de chômer.

Maintenez vos positions jusqu'au bout, mes­sieurs les imbéciles.

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