C'est le R. B. Bennett de 1930 à 1935, le vicomte Bennett d'aujourd'hui, membre de la Chambre des Lords d'Angleterre, qui, dans un discours prononcé à Londres le 15 décembre, déclare que nous avons besoin d'une certaine unité dans notre politique étrangère et
"dans la défense des grands pays que la Providence a confiés à nos soins. Je ne crois pas que l'Empire britannique soit un accident. Je crois que les miracles de cette guerre sont vraiment des miracles, et que nous avons survécu et continuerons de survivre parce que nous avons une mission divine, gouverner le monde."
L'empire britannique n'est sûrement pas un accident. C'est le résultat de la cupidité d'une nation, servie par le succès de ses armes. C'est d'ailleurs l'origine de tous les empires. Si c'est une providence, elle vient du diable.
Nous croyions avoir lu qu'en cette guerre, l'Angleterre se battait pour protéger la souveraineté de nations faibles, incapables de se défendre toutes seules. Mais voici que le vicomte Bennett, peut-être mieux renseigné, veut nous faire croire que c'est pour permettre à l'empire anglais d'accomplir une mission divine : gouverner le monde.
Vraiment ! Cela vaut-il une goutte de sang canadien ?
Y avait-il aussi des Bennett, en 1760, pour chanter la mission divine des Anglais, lorsqu'ils pointaient leurs canons sur Québec et violaient le patrimoine de nos ancêtres pour bâtir l'empire appelé à gouverner le monde ?
N'y aurait-il pas moyen de vendre le vicomte Bennett à Gœbbels ? Ses gaffes nuisent à la cause des alliés.