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La Nouvelle-France demande onze missionnaires créditistes

Gilberte Côté-Mercier le mardi, 01 août 1944. Dans La politique

Onze missionnaires du Crédit Social. Onze mis­sionnaires qui, débarrassés du souci du gagne-pain pour eux et leur famille, pourront se donner tout entiers à leur mission. Voilà ce que l'Union Créditiste des Électeurs cherche dans l'élection actuelle.

Onze députés missionnaires, qui iront partout, en Nouvelle-France, porter la lumière et organiser les électeurs pour faire prévaloir l'homme sur l'ar­gent, le bien commun sur les intérêts égoïstes des assoiffés de pouvoir.

Des députés missionnaires, missionnaires cin­quante-deux semaines par année. Nous voilà loin des petites conceptions du député. Loin de l'idée qu'un député existe pour obtenir des faveurs à quelques amis de sa bannière politique, ou pour inscrire au programme des travaux publics de la province la construction de ponts et de bouts de chemins pour son comté.

Les créditistes ont une vision plus large et plus élevée. Ils n'ignorent pas les besoins locaux ou ré­gionaux. Mais ils savent bien que, une fois l'obsta­cle financier supprimé par le Crédit Social, chaque individu dans sa sphère, chaque famille dans la sienne, chaque municipalité, chaque association libre, pourra facilement régler ses propres problè­mes, sans avoir à mendier l'intervention du gou­vernement.    

Mais pour avoir le Crédit Social en Nouvelle-France, il faut d'abord une Nouvelle-France cré­ditiste. Et pour avoir une Nouvelle-France crédi­tiste, il faut des apôtres pour prêcher et expliquer le Crédit Social et pour organiser les électeurs ga­gnés à la cause. Ce n'est pas onze, mais cinquante, soixante, quatre-vingt comtés qu'il faut amener au Crédit Social.

La mission du député créditiste n'est point li­mitée aux frontières du comté qui l'a choisi, pas plus qu'elle n'est restreinte aux deux ou trois mois passés en session annuelle.

Le député créditiste ne sera point rivé au comté qui l'a choisi. Il est délégué par son comté à tou­te la province. Il ne représenterait pas bien un comté créditiste s'il n'allait à tous les comtés non créditistes de la province, puisqu'un comté crédi­tiste veut le Crédit Social, mais ne peut l'obtenir tant que la majorité des comtés ne le voudra pas aussi.

Le député créditiste ira donc par toute la pro­vince, pour que toute la province réclame ce que son comté réclame : le dividende national à tous et à chacun.

Le vote créditiste d'un comté créditiste, est un vote pour le Crédit Social, pour le dividende na­tional. Il faut que ce vote soit corroboré par le reste de la province, et le comté créditiste envoie son député au reste de la province, parce que c'est là, et non au parlement, qu'il faut d'abord faire corroborer la demande du comté qui vote crédi­tiste.

Des députés créditistes ne peuvent donc être que des missionnaires créditistes, ou bien ils ne ré­pondent pas au désir des électeurs qui leur ont confié le mandat de réclamer le Crédit Social. Le Crédit Social doit être réclamé par la majorité du peuple avant d'être efficacement réclamé du gou­vernement.

Des députés missionnaires créditistes, l'Union Créditiste des Électeurs ne pouvait les demander qu'à des comtés assez avancés pour répondre à sa demande. Elle a cru que onze comtés en sont ca­pables cette année. Elle demande donc onze mis­sionnaires créditistes.

Mais, parce qu'elle n'en peut demander que onze, elle veut des hommes de première qualité. L'Union Créditiste des Électeurs a donc dit à chacun de ces onze comtés : Cherchez dans toute la Nouvelle-France le meilleur homme disponible ; et par votre vote créditiste, libérez cet homme et donnez-le au pays.

Le choix s'est fait dans onze conventions succes­sives. Et dans chacune d'elles, l'unanimité a été parfaite. Chacune des conventions a choisi un homme dont les créditistes présents connaissaient déjà le zèle et la compétence requis d'un mission­naire créditiste.

L'unanimité prouve que les créditistes savent voir. Il s'agissait de reconnaître l'homme marqué du signe de missionnaire créditiste, et dans cha­que cas les créditistes l'ont reconnu.

L'homme était marqué du signe avant le vote. Le vote n'a jamais eu comme fonction de rendre un homme vertueux ou compétent. Le vote, s'il est intelligent, ne fait que reconnaître la vertu et la compétence où elles sont. Le vote intelligent prend la vertu et la compétence où elles sont et leur donne des moyens d'action.

Voilà ce qu'ont su faire les créditistes des onze comtés, parce qu'ils sont hommes intelligents. Les mesquines considérations, qui auraient certaine­ment créé de la division, ne sont pas entrées en ligne de compte dans le choix des créditistes. Nos créditistes savent voter, parce qu'ils savent re­connaître la valeur là où elle est, même s'il faut chercher le vase d'élection à cent, deux cents ou six cents milles du comté.

C'est ce qui explique pourquoi les créditistes du comté de Roberval ont choisi un jeune homme de Granby, Gabriel Lacasse, qu'ils connaissaient d'ailleurs fort bien, parce qu'il n'en était pas à sa première mission créditiste parmi eux.

C'est ce qui explique pourquoi les créditistes du Lac St-Jean se sont accordés pour choisir un mis­sionnaire de Drummondville à peine arrivé chez eux. Ils se sont dit : Si Edmond Major nous met tous sur pied en moins de trois semaines, il fera la même chose ailleurs ; déléguons-le, par notre vote à toute la province.

C'est ce qui explique que la Beauce créditiste a choisi comme candidat, avec un bel empresse­ment, un jeune homme de Cadillac (Abitibi), qu'elle avait vu remuer et organiser la vallée de la Chaudière en l'espace de quelques mois.

C'est pourquoi aussi le comté de Stanstead a choisi comme futur député missionnaire un homme de Sherbrooke, Roméo Gauthier, qui montait si fructueusement l'organisation créditiste dans le comté de Stanstead depuis trois mois.

C'est pourquoi encore les créditistes de Rouyn-­Noranda n'ont pas hésité une seconde à choisir et acclamer comme candidat le missionnaire par ex­cellence sorti de Ste-Anne de Beaupré, Gérard Mercier.

La même chose dans le choix d'un jeune père de famille de St-Grégoire de Montmorency, par les créditistes du comté de Frontenac qui avaient dé­jà goûté René de Blois au cours d'une mission pré­cédente.

On peut en dire autant du choix d'Adélard Bé­lair, de Sillery, par les créditistes du comté de Montmorency, ou de Réal Caouette, de Rouyn, par les créditistes de l'Abitibi-Ouest.

Un missionnaire, ça vient de n'importe où, et ça va n'importe où sa mission le réclame. Et sa mission est vaste comme son objectif.

L'Église a une doctrine universelle, et ses mi­nistres et ses missionnaires sortent de partout et s'en vont partout.

Les créditistes de Nouvelle-France ont une li­berté analogue dans le choix de leurs candidats. Le Crédit Social est, lui aussi, une idée d'ordre universel ; et les créditistes ne s'imposent pas d'autres limites que celles fixées par les lois de la province ; il suffit que le candidat soit domicilié dans la province. N'importe quel comté peut choisir son candidat dans n'importe lequel des 91 comtés. Ce n'est pas le Crédit Social qui va faire des restrictions géographiques : le Crédit Social donne des ailes au lieu de mettre en cage.

Les onze sont choisis. Et Vers Demain est fier de présenter à ses lecteurs la belle équipe d'hom­mes que les onze comtés créditistes veulent don­ner comme missionnaires créditistes à la Nouvel­le-France tout entière.

Qu'il s'agisse de candidats pris en dehors du comté, comme les huit mentionnés, ou de rési­dents du comté, comme Pierre Bouchard, candi­dat de Chicoutimi, comme J.-Robert Ouellette, candidat d'Abitibi-Est, ou comme Roland Cor­beil, candidat de Shefford, les onze sont déjà, ou sont en voie de devenir, des figures provinciales.

La plupart d'entre eux sont passés par notre séminaire d'hommes d'État : le stage de commis­saire du Crédit Social. Les autres, sans avoir eu cet avantage, ont eu un bon commencement de pratique dans leurs activités de soirées et de fins de semaine : un succès au scrutin du 8 août les lancera dans la vie de commissaire qui est juste­ment la vie de missionnaire assignée au député créditiste.

Créditistes des onze comtés, la Nouvelle-France vous demande onze missionnaires du Crédit So­cial. Elle vous félicite du choix des candidats. Va-t-elle, le 8 août au soir, vous remercier d'avoir fait consacrer votre choix par le vote des électeurs de vos comtés respectifs ?

Gilberte Côté-Mercier

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