Parlant à Saint-Jean Port-Joli, l'Hon. Godbout déclarait ces jours derniers que la province passera, après la guerre, par la crise la plus difficile qui ait jamais été son lot. Le Canada doit soutenir la concurrence de tous les pays du monde, à cause des moyens de communication, et cela compliquera nos problèmes dans tous les domaines, dit-il.
Donc, d'après notre premier-ministre provincial, une crise effroyable s'en vient.
1. Parce que, après la guerre, notre province aura trop de produits et trop de main-d'œuvre ;
2. Parce que les autres pays sont civilisés, eux aussi, et déborderont comme nous de produits ; ils nous feront concurrence pour offrir leurs produits partout ;
3. Parce que les moyens de communication sont trop perfectionnés et trop faciles entre les diverses parties du monde.
C'est donc une crise d'abondance qui menace le monde. Il y aura tellement de nourriture qu'on crèvera de faim, tellement de toutes sortes de choses dans le monde entier qu'on sera réduit à la misère.
Pour éviter cette catastrophe, choisir entre deux méthodes :
1) Ou bien saboter les moyens de transport, couper les communications, détruire les usines, tuer le surplus de travailleurs, à commencer par tous les soldats qui auront le malheur de revenir en bonne santé ;
2) Ou bien se débarrasser des fous dans les gouvernements, établir le Crédit Social et distribuer des dividendes pour que toutes les familles du pays puisent largement à l'abondante production du pays.
L'Union Créditiste des Électeurs choisit la deuxième méthode, et elle va commencer dès cette année.