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L'Union des Électeurs et la politique

Gilberte Côté-Mercier le samedi, 01 avril 1944. Dans La politique

Les financiers ou les électeurs ?

L'Union des Électeurs organise les électeurs pour s'occuper de leurs affaires publiques, sur­veiller les administrateurs et faire pression sur eux pour qu'ils servent le bien commun.

L'Union des Électeurs veut prendre la place des financiers en faisant pour le peuple ce que les financiers font pour eux-mêmes.

Aujourd'hui, les financiers s'occupent de leurs affaires et ils s'occupent de nos affaires à nous pour les mettre à leur service.

Si les financiers mettent de l'argent dans les caisses électorales, c'est parce qu'ils voient à leurs affaires.

Si les financiers ont des représentants et exer­cent une pression à l'Hôtel-de-ville, au parlement provincial et au parlement fédéral, c'est parce que les financiers surveillent leurs affaires.

Si le peuple est mal servi par toutes les sortes d'administrateurs, et si la finance est portée et maintenue souveraine par toutes les lois, c'est parce que les financiers font respecter leur volonté par les gouvernants.

Le bien des financiers, voilà l'objectif actuel de nos administrations. Et cela est parce que les financiers ont des valets partout, qui travaillent pour eux.

À la place du bien des financiers, nous voulons placer le bien du peuple, et voilà pourquoi, nous voulons que le peuple ait des serviteurs partout.

Sans être un parti politique

Mais, alors, l'Union des Électeurs est-elle un parti politique ?

Non, non. L'Union des Électeurs n'est pas plus un parti politique que l'association des financiers est un parti politique.

Pourtant l'Union des Électeurs fait de la poli­tique !

Oui, l'Union des Électeurs fait de la politique, tout comme les financiers font de la politique.

Et l'Union des Électeurs fait de l'économique, tout comme les financiers font de l'économique.

Mais, comment donc peut-on faire de la politi­que et n'être pas un parti politique ?

La politique est la science et l'art de servir le peuple. L'Union des Électeurs fait de cette politi­que-là.

Le parti politique est une technique de division du peuple pour le mieux contrôler. Tout l'opposé de l'Union des Électeurs.

Dicte les objectifs, pas les méthodes

L'Union des Électeurs ne commande que les ob­jectifs. Elle ne veut pas rentrer sur le terrain des méthodes qu'elle laisse aux experts. Ainsi, elle ré­clame des gouvernements le dividende national, sans indiquer aux gouvernements les particulari­tés d'émission du dividende national. L'Union des Électeurs vise le but. Encore une fois, elle laisse aux experts les moyens qui conduisent au but.

Tandis que les partis politiques s'empêtrent dans les méthodes quand il s'agit du bien du peuple. Ils oublient complètement le but. La preuve c'est qu'ils conduisent toujours le peuple là où le peu­ple ne veut pas aller. De 1930 à 1940, les partis politiques nous ont donné la misère au milieu de l'abondance. Depuis 1939, ils nous donnent la guerre. Deux objectifs qui ne sont pas les objectifs du peuple. Et les partis politiques nous ont don­né cela, parce qu'ils passent leur temps à discuter de bouts de chemins, de tarifs, de patronage, de budgets et de taxes, considérant les méthodes et oubliant l'objectif : le bien du peuple. Encore le contraire de l'Union des Électeurs !

Pour le bien commun

L'Union des Électeurs est guidée par la pour­suite du bien commun, et elle étudie le bien com­mun. Son étoile est une idée vraie, qui ne varie pas selon les circonstances, mais qui plie les cir­constances à elle-même.

Les partis politiques sont conduits aveuglé­ment par un chef. Leur étoile est un homme, qui peut changer selon les temps et les passions, et peut soumettre le bien commun à son bien propre au lieu de soumettre son bien propre au bien commun. La preuve, cet appel des politiciens à tous les dévouements pour le bien du grand parti, au lieu de dire pour le bien du pays.

Toutes ces notions, il faut les avoir bien claires dans notre esprit, car les adversaires sont là pour mélanger les idées.

"Vous ne devriez pas faire de politique", di­sent-ils aux Créditistes.

Nous faisons de la politique, messieurs, parce que la politique doit servir le bien commun.

"Alors, vous êtes un parti politique", nous re­prochent-ils. Non, messieurs, nous vous l'avons prouvé tout à l'heure.

Pas de la démagogie

"Grouper les électeurs, c'est faire de la déma­gogie", ajoutent-ils encore.

Alors, il faudrait dire que toutes les associations de la masse sont de la démagogie. Les syndicats sont-ils de la démagogie ? Les coopératives sont-elles de la démagogie ? L'Union des Cultivateurs est-elle de la démagogie ?

Ce n'est pas d'hier qu'on accuse ceux qui vont au peuple d'être des démagogues. L'insulte n'en est plus une depuis que Notre-Seigneur lui-même fut accusé de démagogie parce qu'il s'adressait aux pauvres et aux petits, non pas aux scribes et aux pharisiens. Les passions des hommes sont tou­jours les mêmes, et les méthodes du Christ doi­vent être les bonnes méthodes.

Certes, soulever le peuple sans lui faire com­prendre serait de la démagogie ; mais l'instruire, et ne pas cesser de l'instruire, comme font les Crédi­tistes, c'est de l'éducation d'adultes, la chose si belle, mais si difficile et à laquelle ont tellement songé les apôtres sociaux de toutes sortes.

S'attendre à la lutte

C'est simplement pour éclairer les gens droits que nous répondons à ces injures que les adver­saires distribuent sous toutes sortes de formes, surtout lorsque l'Union des Électeurs cherche à poser des actes concrets. Une excursion de l'Union des Électeurs sur le terrain politique leur porte ombrage, et le dictionnaire alors suffit à peine à leur vocabulaire.

Cette guerre ne doit pas surprendre. Nous sa­vons que la lutte contre les financiers est la plus grande de la terre. Elle n'ira pas sans coups des deux côtés.

Et la lutte peut bien devenir plus aiguë lorsque nous pressons pour des réalisations. Les adversai­res savent bien que les soldats au champ de ba­taille sont plus dangereux que les soldats à l'en­traînement.

De même, les principes du Crédit Social écrits dans un livre et déposés sur des tablettes de bibliothèques peuvent n'avoir pas grand'chose de mauvais. Mais, dès que les Créditistes organisent une Union des Électeurs pour faire des réalisa­tions, et que l'Union des Électeurs entre en lice dans tous les domaines, surtout le domaine politi­que, si corrompu et si puissant, alors, toutes les batteries de l'adversaire se sortent, et c'est la grande bataille.

Les Créditistes gardent leur sérénité, parce qu'ils n'ont pas d'ambitions personnelles à servir. Coûte que coûte, ils travaillent pour le bien de tous, et ils savent que les sacrifices qu'ils font ne peuvent pas être perdus.

Gilberte Côté-Mercier

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