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L'ont-ils convaincu ?

le lundi, 01 mai 1944. Dans La politique

Les réflexions de M. Camille L'Heureux ; dans Le Droit du 10 et du 12 avril lui ont valu des mes­sages de lumière. Tels les extraits suivants :

ARMAND TURPIN, Hull, 14 avril :

Nous soutenons que les députés doivent siéger dans les parlements avec la plus entière liberté d'exprimer la volonté de leurs commettants et de réclamer pour eux les résultats qu'ils désirent de leurs gouvernements.

C'est exactement ce qui se passe dans nos conseils municipaux et nos commissions scolaires, où nos re­présentants conservent leur liberté, jugeant chaque question à sa valeur, sans être liés d'avance et obligés de voter selon les dictées d'un chef intransigeant.

Rappelez-vous, monsieur le rédacteur, le fameux "Drop it or get out" de l'honorable Mackenzie King. Et récemment, l'attitude dictatoriale de monsieur Churchill lorsque, sous peine de démission avec tout son cabinet, il extorqua du parlement anglais un vote de confiance sur le bill de la réforme de l'éducation, alors que le jour précédent son gouvernement avait été battu sur la même question.

Est-ce que le principe de la liberté individuelle que nous préconisons ne serait pas plus démocratique et plus logique ? N'est-ce pas au Canada la situation des vieux partis qui est inconcevable et illogique ?

Si cette liberté d'action, que nous réclamons, avait eu libre cours dans nos parlements, de 1914 à 1918 et de 1939 à nos jours, nous n'aurions peut-être pas été témoins de députations, conservatrice et libérale, de la province de Québec votant des lois qu'auraient répu­diées des électeurs s'ils avaient été consultés.

N'aurait-il pas été préférable, en ces occasions, que les députés du Québec eussent eu la plus entière liberté de voter selon le désir de l'électorat. Ces votes au­raient sans doute influencé les décisions subséquentes du gouvernement.

*    *    *

RÉAL CAOUETTE, Rouyn, 13 avril :

Qu'est-ce qui fait le plus défaut dans notre pays — la politique extérieure ou la politique intérieure ? Lors­que notre population souffrait de la crise, de'29 à'39, au milieu d'une abondance insoupçonnée, à quelle po­litique la faute ? À la politique extérieure ou à la po­litique intérieure ?

Lorsqu'on déclare la guerre sans le consentement de toutes les provinces, à quoi la faute — à la politique extérieure ou à la politique intérieure ? Réglez la poli­tique intérieure, en laissant à chaque province son au­tonomie la plus complète, et la politique extérieure consistera surtout en commerce avec les autres pays. Et sur ce point, les créditistes ont une solution efficace qui ne fera de mal à personne.

Tous les créditistes réunis à Toronto ont convenu que, sur toutes les questions, il faut respecter l'auto­nomie provinciale si nous voulons réellement vivre dans un pays démocrate. Si sept provinces du Canada veulent la participation à une guerre et que les deux autres n'en veulent pas, les sept provinces peuvent fort bien aller en guerre, mais elles n'ont pas le droit de forcer les deux autres à y prendre part.

Il me semble, M. L'Heureux, que nous devons sur­tout nous appliquer à corriger la politique intérieure du pays, qui souffre beaucoup. La politique exté­rieure n'est que secondaire, lorsqu'on songe quel ni­veau de vie peuvent nous procurer les ressources de notre propre pays...

Pour ma part, je désire le Canada aux Canadiens, avant de décider si l'Allemagne doit être aux Alle­mands et l'Angleterre aux Anglais.

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