Quand nos ancêtres de France s'en vinrent coloniser la Nouvelle-France, aucun d'eux ne songea à s'enfuir tout seul dans la forêt pour se tirer d'affaire par ses propres moyens, indépendamment des autres. Au contraire, ils commencèrent par se bâtir des forts, dans lesquels ils vivaient tous ensemble, pour se protéger contre les attaques des Iroquois et des bêtes fauves.
Plus tard, ces forts devinrent des villages, puis des villes, qui se multiplièrent et formèrent le grand pays où nous vivons tous.
Ceux qui s'occupent de colonisation savent bien qu'il serait inhumain de disperser les colons si loin les uns des autres qu'ils ne puissent avoir aucun rapport entre eux, une fois installés sur leurs lots. On forme au contraire des colonies, c'est-à-dire des groupements de colons rapprochés les uns des autres. Et si des colons abandonnent leurs lots peu après y être arrivés, c'est souvent parce que les mauvaises communications, les chemins impraticables augmentent leur isolement et leur rendent ainsi la vie insupportable.
Donc, l'homme est fait pour vivre en société. L'homme a besoin de faire partie de la société pour pouvoir vivre décemment. L'homme est naturellement un membre de la société. Il commence par venir au monde dans une famille, c'est-à-dire dans une véritable petite société. Puis, partout où il va, partout où il se trouve, il s'associe avec d'autres, il recherche l'entr'aide, la compagnie, la fraternité.
Si donc l'homme est un membre de la société, son titre de membre lui confère et des droits et des devoirs. Il doit pouvoir recevoir des avantages de la société dans laquelle il vit, mais aussi, il est tenu de faire les autres profiter de sa présence dans la société.