On nous fait avaler l'école obligatoire. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus démocratique, puisque c'est obligatoire, et que l'obligatoire est de la dictature.
Tout de même, il reste quelque chose, oh! un tout petit quelque chose, de démocratique dans notre école obligatoire de la province de Québec. En effet, le contrôleur des absences dans chaque paroisse est choisi par les commissaires d'écoles, et on sait que les commissaires d'écoles sont eux-mêmes élus par le peuple.
Mais voilà qu'on parle maintenant de supprimer les commissaires d'écoles. Par qui alors seront nommés les contrôleurs d'absences? Par le surintendant de l'Instruction publique. C'est moins démocratique.
Et ce n'est pas tout. Il est question d'une école neutre, une seule à Montréal, pour commencer naturellement. Les autres écoles neutres viendront ensuite, mais n'en parlons pas!
Ce n'est pas encore tout. Il y a bien du monde qui sont pour les livres payés par le gouvernement. Gare, ils seront choisis et imposés par le gouvernement ces livres-là! Celui qui paye est ordinairement celui qui commande!
École obligatoire d'abord. Ce n'est pas dangereux, disent les gens à courte vue.
Puis, disparition des commissaires d'écoles élus par le peuple. C'est encore peu de chose, disent les mêmes personnages.
Mais, voici les écoles sans Dieu, les livres sans Dieu. Dira-t-on encore que ce n'est pas dangereux? Cela ne serait pas surprenant! Il y a des bourgeois qui ne se rendent pas à l'évidence. Ça leur prend le pistolet pour leur faire ouvrir les yeux!
Un homme qui vole quelques marchandises, en passant, est mis en prison. Ceux qui volent perpétuellement, à grandes doses, tout un peuple, ne méritent-ils pas la prison perpétuelle ?