EnglishEspañolPolskie

Julien

le mardi, 15 février 1944. Dans Réflexions

Julien connaît les Créditistes et les Créditistes le connaissent, mais Julien n'est ni chair ni pois­son vis-à-vis du Crédit Social.

Il fut déjà opposé au Crédit Social. Il lui fut déjà sympathique. Il fut déjà neutre. Il y a du bon et du mauvais dans le Crédit Social, disait-il.

Aujourd'hui, Julien, qui sait tenir une plume, écrit qu'il n'est pas contre le Crédit Social, mais il n'est tout de même pas pour. C'est-à-dire qu'il n'est pas contre la doctrine. Là où naissent ses ob­jections, c'est lorsqu'il s'agit d'appliquer la doc­trine.

Julien ne fait pas partie de l'organisation cré­ditiste qui veut réaliser le Crédit Social ; mais Ju­lien se donne des airs de vouloir le Crédit Social, puisqu'il se mêle de donner des conseils aux Crédi­tistes sur le chemin à suivre pour aller au Crédit Social.

"Ne faites donc pas ceci, Créditistes !" "Ne fai­tes donc pas cela !" "Gare !" crie Julien.

Julien ne dit jamais aux Créditistes de faire telle ou telle chose. Il se contente de leur dire ce qu'il ne faut pas faire, certain que si les Créditistes ne font rien, le Crédit Social n'arrivera jamais.

Julien est surtout opposé, de ce temps-ci, à ce que les Créditistes, ces étrangers ! fassent de la po­litique municipale.

Julien admet les partis politiques partout, ex­cepté à l'Hôtel-de-Ville. Partout, il faut se diviser pour se comprendre, "d'après la constitution" ; mais à l'Hôtel-de-Ville, il faut s'unir pour les plus grands intérêts de la ville. Mais s'unir sans union. Unir les politiciens de toutes couleurs, mais pas unir les électeurs : ce serait un trust, le trust des électeurs.

Quant aux Créditistes, dit Julien, ils constituent un parti politique. "Un point, c'est tout."

Et surtout, oh ! surtout, dit Julien, il ne faudrait pas que le Conseil de ville soit en opposition avec les gouvernements provincial et fédéral. Autre­ment, pas de coopération possible.

Tout de même, dit Julien, évitons que l'Hôtel­-de-Ville devienne la petite affaire d'une partie seu­lement de l'opinion, comme à Québec et Ottawa. Sans doute pour faire contre-poids à Québec et à Ottawa, monsieur Julien ?

C'est ainsi que Julien raisonne ou déraisonne lorsqu'il parle de Crédit Social.

Oui et non tout le temps. Bon et mauvais. Pour et contre. Être en accord avec les autres gouverne­ments et leur être opposé.

C'est étonnant comme il y a des gens intelligents qui disent des sottises lorsque leur porte-feuille prend plus de poids que leur cerveau, ou que leurs préjugés remplacent la logique.

MARIE

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com