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Incompétent ou vendu

le jeudi, 15 juillet 1943. Dans La politique

Faisant le compte rendu des deux assemblées tenues à Drummondville le 27 juin, M. Major, dans son communiqué aux hebdomadaires locaux, écrit  :

"M. Even explique, d'une façon claire et avec la logique qui le caractérise, ce qu'est le Crédit Social et en quoi il consiste  ; la différence entre le crédit réel et le crédit financier  ; la possibilité d'un dividende national, puisqu'on le paie actuellement aux étrangers, au lieu de le payer aux Canadiens et aux Canadiennes......

"Après avoir expliqué que le Crédit Social est la confiance dans la société  ; et que tout ce que nous pouvons fournir en fait de produits et de ser­vice est la base de cette confiance, M. Even dit que les produits du Canada sont faits pour satis­faire les besoins des Canadiens et des Canadiennes, et qu'il y en a en abondance pour cela.

"Aussi, un gouvernement qui permet que les gens se privent, souffrent et crèvent de faim pen­dant dix années, en face de l'abondance qui se perd ou que l'on détruit systématiquement, n'est pas un gouvernement social, et il n'y pas de ter­mes assez durs pour le qualifier, quel que soit le parti politique qui forme ce gouvernement. Ou bien il est incompétent, et dans ce cas qu'il sorte de là  ; ou bien il est vendu, et alors qu'on le sorte au plus vite.

"L'Union des Electeurs est la formule politique des créditistes pour obtenir un système plus social de distribution de l'abondance. Et l'Union des Electeurs s'inspire de la même philosophie que le Crédit Social  : dans l'Union des Electeurs, chacun travaille pour ses meilleurs intérêts en travaillant pour les intérêts de tous."

Et Québec  ?

On sait que la loi des Pensions de Vieillesse est une loi fédérale, appliquée par les provinces. La pension à laquelle le fédéral contribue est fixée à  $20.00 par mois, pour ceux et celles qui ont atteint l'âge de 70 ans.

Au prix actuel des choses nécessaires à la vie, il faut presque faire des miracles pour subsister avec  $20.00 par mois pour tout revenu. Plusieurs gou­vernements provinciaux l'ont compris, en ont fait la remarque à Ottawa et, ont même pris sur eux d'ajouter un supplément.

À ce sujet, voici l'information officielle consignée au Hansard du 30 juin, page 4424.

M. Reid, député de New-Westminster (Colom­bie), avait posé la question suivante  :

"De 1940 jusqu'au 16 juin 1943, quels sont les gouvernements provinciaux qui ont fait des représentations concernant  :

    a) des modifications à la loi des pensions de vieillesse  ;

    b) une augmentation du montant de la pen­sion  ?"

La réponse du ministère indique que  :

La Colombie-Britannique, l'Alberta, la Saskat­chewan, le Manitoba, l'Ontario, le Nouveau-Bruns­wick et la Nouvelle-Ecosse ont fait des représen­tations au gouvernement fédéral.

La Colombie, la Saskatchewan et l'Ontario de­mandent une augmentation de la somme versée aux vieillards, sans préciser le montant. Le Mani­toba, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Ecos­se demandent de hausser la pension à  $25 par mois. L'Alberta demande de hausser la pension à  $30 par mois et de la faire commencer dès l'âge de 60 ans.

La Saskatchewan, l'Ontario et la Nouvelle-Ecos­se ont pris des dispositions pour verser des alloca­tions supplémentaires aux vieillards. En Colombie, en Alberta et au Manitoba, les allocations supplé­mentaires sont déjà en vigueur.

Quant à la province de Québec et à l'Île du prin­ce-Edouard, les gouvernements s'y montrent sa­tisfaits.

Sans doute que, dans la province de Québec, les familles sont tellement à l'aise, les salaires si éle­vés et les enfants si peu nombreux, que le problème des vieillards n'existe pas  : ils mènent une vie déli­cieuse dans des familles qui ne savent que faire de leurs surplus. Aussi, au lieu de songer à augmenter les pensions de vieillesse, le gouvernement de Qué­bec, beaucoup plus sage, les rogne le plus possible  !

Changement de chemise

La suppression officielle du Komintern inter­national par Staline est une excellente occasion pour les communistes des divers pays de rentrer en grâce avec leurs gouvernements respectifs et de recommencer, ou continuer, leur travail sous un nom moins abhorré.

C'est justement ce que va faire notre Tim Buck. Son parti communiste va se muer en parti ouvrier quelconque, et sous la conduite des mêmes têtes, animées du même esprit, poursuivra le même ob­jectif.

C'est ce qu'a fait avec succès Manuel Mora dans Costa Rica. Manuel Mora a été élu membre du Congrès de son pays par le parti communiste dont il était le secrétaire.

Le parti communiste de Costa Rica n'existe plus de nom, mais il est remplacé par l'Avant-garde Po­pulaire (Vanguardia Popular), dont le même Ma­nuel Mora est encore secrétaire.

Et Vanguardia Popular est reconnu parti très acceptable. Une dépêche de San José (Costa Rica), datée du 20 juin et publiée dans le New-York Ti­mes du 21 juin, dit même que l'archevêque catho­lique de l'île, S. E. Mgr Victor Sanbria, permet aux catholiques d'adhérer au nouveau parti Van­guardia Popular.

Les dépêches de cette sorte doivent être filtrées par les catholiques avant d'être acceptées, surtout lorsqu'on sait qu'elles sont filtrées dans un but dif­férent par ceux qui leur font de la publicité. C'est ainsi que la dépêche publiée dans le journal de New-York ajoute  :

"L'archevêque fait remarquer que le communis­me cherchant le bonheur mondial et le bien-être économique, tout en respectant les institutions po­litiques, sociales et religieuses, les ouvriers catholi­ques peuvent très bien adhérer au parti Vanguar­dia Popular."

Comme tout cela boîte  ! La dépêche commence par dire que le parti communiste est dissout et remplacé par l'Avant-Garde Populaire. Puis elle ajoute que, d'après l'archevêque catholique, le communisme respecte les institutions politiques, sociales et religieuses. Si elle disait cela du parti Vanguardia Popular, on pourrait conclure que le nouveau parti est différent de son père communiste et ses chefs des convertis. Mais, dire du com­munisme lui-même qu'il respecte les institutions sociales et religieuses, voilà qui est nouveau. Ou bien le communisme n'est plus le communisme.

Le Jour, de Montréal, s'est emparé de cette dé­pêche et la publie sans commentaires. D'autres journaux canadiens-français aussi.

Voyez-vous nos évêques nous disant que les ca­tholiques peuvent adhérer au nouveau parti ou­vrier de Tim Buck parce que "le communisme res­pecte les institutions sociales et religieuses"  !

Ce serait sûrement un peu fort. Mais que de telles idées soient placées dans la bouche d'évêques catholiques de pays alliés, puis importées et ré­pandues — et pas démenties — voilà qui peut se­mer la confusion, et l'on s'apercevra peut-être un peu trop tard qu'on aura réellement payé cher l'alliance de la Russie soviétique.

Communisme et religion

Gardons-nous des insinuations captieuses que la liberté religieuse pourrait être maintenue sous un régime économique soviétique. Lorsque la produc­tion matérielle devient l'objectif national  ; que tou­tes les forces de la nation, que tout l'appareil de l'État, que toutes les sanctions de la loi se concer­tent pour la poursuite de cet objectif, la religion passe à la basse-cour. Il n'est pas besoin d'aller en Russie pour en avoir une idée. Quel cas les grosses compagnies, papetières et autres, quel cas les in­dustries dites de guerre font-elles, par exemple, de l'observation du dimanche  ? Quel souci ont-elles de la protection du foyer  ?

Lorsque le matérialisme est au premier plan, la vie spirituelle est nécessairement au second. Lors­que le matérialisme absorbe de force toutes les énergies, l'idéal religieux est nécessairement atro­phié.

La liberté religieuse n'a plus alors aucune signi­fication. Ce n'est plus que la liberté de pratiquer une chose dont personne ne se soucie. L'enfer, ins­pirateur du communisme, a fait d'abord ostraciser la religion par un gouvernement athée. Après une génération de ce régime, il lève l'interdit. Il ne res­te à peu près plus rien à interdire. La levée de l'in­terdit a l'avantage, pour le diable, de faire tomber les défiances ailleurs.

AVANT

Avant l'Union des Electeurs, c'est la politique des électeurs di­visés et des gouvernements iner­tes. L'ouvrier chôme, parce qu'il y a trop de produits. Les fer­mes sont abandonnées ou ven­dues pour les taxes, parce que les produits ne se vendent pas, parce que le chômeur n'a pas d'argent. Devant le manque d'argent et la surabondance qui se perd, les gouvernements sont trop bêtes pour bouger, parce qu'il n'y a pas de peuple orga­nisé pour leur pousser dans le dos. Ils attendent tranquille­ment qu'une guerre vienne au secours de l'humanité.

APRÈS

Après l'Union des Electeurs, c'est l'argent dompté, parce que les électeurs, tous ensemble, exi­gent par leurs députés que le gouvernement mette fin à la dic­tature des banquiers. C'est l'ar­gent nouveau en rapport avec l'augmentation de la produc­tion. L'argent abondant comme les produits. Puis ce sont les di­videndes à tout le monde, pour que tout le monde profite du progrès. Voilà enfin les vraies allocations familiales, pas seu­lement en principe, mais en ap­plication.

Finance de la radio

Nous continuons la liste des particuliers ou des groupes dont l'appui financier permet de mainte­nir les émissions hebdomadaires aux différents pos­tes de radio. Les donateurs individuels de contri­butions de  $10.00 ou davantage sont mentionnés personnellement. Le dernier numéro était sous presse, lorsque nous fîmes parvenir à l'imprimeur les noms des "financeurs" des deux premières émis­sions de CBJ  : leurs noms ne parurent pas sur tous les exemplaires, et nous les répétons aujour­d'hui

L'émission de CKAC du 13 juillet,  $60.00, a été payée par Antonio Bédard, marchand (ferronne­rie) de Lac Mégantic.

L'émission de CKAC du 21 juillet,  $60.00, est payée par le groupe des créditistes des Trois-Riviè­res, dont Paul Hubert, épicier-boucher, 1909 rue St-François Xavier, a fourni personnellement  $10.00.

L'émission de CKAC du 28 juillet,  $60.00, est payée par M. Wilfrid Béliveau, marchand (mar­chandises sèches), 47 -- 4e avenue, Shawinigan.

L'émission de CKRN du 13 juillet,  $15.00, a été payée par le groupe des créditistes de La Sarre.

L'émission de CKRN du 20 juillet,  $15.00, est payée par l'Union des Electeurs des deux comtés d'Abitibi et Témiscamingue.

L'émission de CBJ du 8 juillet,  $10.00, fut payée par Elie Tremblay, de St-Joseph d'Alma, 80 rue Scott.

L'émission de CBJ du 15 juillet,  $10.00, fut payée par Fortunat Labonté, de St-Joseph d'Al­ma, 171 Sacré-Cœur.

L'émission de CBJ du 22 juillet,  $10.00, est payée par Delphis Larouche, marchand-général, de Metabetchouan.

L'émission de CBJ du 29 juillet,  $10.00, est payée par Jos. Leclerc, minotier et marchand de moulées, de Metabetchouan.

Au poste CHRC, de Québec

Les créditistes et tous les membres de l'Union des Electeurs de la région de Québec, du bas du fleuve, de la Beauce, et de toute la partie de la province accessible aux ondes de CHRC, de Qué­bec, apprendront avec satisfaction que l'Union des Electeurs s'est réservée un quart d'heure hebdo­madaire à ce poste pour six mois.

La première émission aura lieu le mardi, 20 juil­let, à huit heures  ; la seconde, le mardi suivant, 27 juillet, à la même heure. Mais, à partir du mardi 3 août, le quart d'heure commencera à neuf heures et demie. D'ailleurs, Vers Demain publiera, à cha­que édition, les heures d'émission de la quinzaine à venir.

Nous comptons bien sur les créditistes de la ré­gion desservie pcour financer ce poste, qui porte à quatre les unités de notre réseau. Le quart d'heure de CHRC coûte  $31.00.

Radio-causeries

On voudra bien prendre note que les quarts d'heure de l'Union des Electeurs au poste CKAC sont portés du mardi au mercredi à neuf heures. Les autres postes nous gardent le même quart d'heure qu'auparavant.

Voici la liste des émissions de la quinzaine  :

CKAC — Montréal  :

Mercredi, 21 juillet, 9.00 p.m. Mercredi, 28 juillet, 9.00 p.m.

CHRC — Québec  :

Mardi, 20 juillet, 8.00 p.m. Mardi, 27 juillet, 8.00 p.m.

CKRN — Rouyn  :

Mardi, 20 juillet, 8.15 p.m. Mardi, 27 juillet, 8.15 p.m.

CBJ — Chicoutimi  ;

Jeudi, 22 juillet, 8.00 p.m. Jeudi, 29 juillet, 8.00 p.m.


Entre électeur et député

La correspondance suivante a été échangée en­tre un électeinr qui comprend et son député qui ne comprend pas. Ça se passe dans la Beauce. Il s'a­git donc de M. Edouard Lacroix, député fédéral de la Beauce, sorti du parti libéral pour la deuxiè­me fois en huit ans, et se disant aujourd'hui un des chefs du Bloc Populaire :

St-Joseph de Beauce, 20 juin 1943.

M. Edouard Lacroix, St-Georges de Beauce.

Monsieur,

Advenant une élection provinciale, êtes-vous en faveur d'un dividende national et d'une législature créditiste ?    -

Vous comprenez, Monsieur Lacroix, que les cré­ditistes de la Nouvelle-France vont aimer voir leur volonté respectée.

Je vous fais cette demande, parce que je sais que vous faites partie du Bloc Populaire, et vous savez sans doute que l'Union des Electeurs commence à fonctionner dans la Beauce.

Bien à vous, J.-Arthur LESSARD, menuisier.

*    *    *    *

Ottawa, le 25 juin 1943.

M. J.-Arthur Lessard, menuisier, St-Joseph de Beauce, P. Q.

Cher monsieur Lessard,

Je n'appartiens pas et ne comprends pas la politi­que émise par les chefs créditistes.

Nous étudions leurs réformes depuis 1930, et moi je suis l'un de ceux qui ne les comprend pas.

Quand je serai à la Beauce, je pourrai discuter cela avec vous lorsque ça vous adonnera. Parfois, je me demande si les chefs de ces groupes ne sont pas plus intéressés à recevoir $1.00 de temps en temps de leurs abonnés, que tout le reste.

Bien à vous,

Edouard LACROIX.

St-Joseph de Beauce, 27 juin 1943.

M. Edouard Lacroix, Chambre des Communes, Ottawa.

Monsieur,

En réponse à la lettre reçue de vous hier, je dois vous dire que j'accepte de discuter du crédit social avec vous chez moi.

1I faudra sans doute que vous preniez moins de temps à le comprendre et vous mettre en face de la justice et de la charité, et mettre vos intérêts person­nels de côté.

Nos chefs sont de très bons administrateurs, parce qu'ils peuvent financer un mouvement avec $1.00 d'abonnement pour le journal Vers. Demain, et ce sont des gens de cette trempe que nous allons placer au provincial par l'Union des Electeurs.

Bien à vous,

J.-Arthur LESSARD, menuisier.

*    *    *    *

Quant à l'idée que M. Lacroix se fait des chefs créditistes, cela nous rappelle une phrase de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, du Carmel de Lisieux : "Tout est pur pour les purs ; tout est impur pour les impurs."

À travers leur lentille, les hommes à piastres peuvent-ils voir autre chose que des courses à la piastre ?

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