Le Forum Politique du 25 mai, organisé à Montréal par la Société Classique, mit en présence : les Conservateurs-progressistes, les C.C.F., le parti ouvrier-progressif (communiste) et les Créditistes.
Les libéraux ne parurent pas.
Le Bloc Populaire devait être représenté par M. Poulin. Puis, on dit que ce serait Paul Massé. Finalement, ce ne fut personne. Le Bloc avait participé au précédent Forum, où les créditistes n'avaient pas été invités. Devant les créditistes, le Bloc s'est défilé. Est-ce par courtoisie ?
L'orateur conservateur et l'orateur C.C.F. n'avaient guère de partisans dans la salle.
Après le temps ordinaire des discours et des questions, ces dernières affluant sans cesse, l'assemblée fut levée et les intéressés furent invités à continuer leurs questions aux orateurs qui s'y prêteraient, dans un salon adjacent à la grande salle.
Seuls les créditistes et les communistes restèrent en présence. Et ce ne fut pas long que les communistes se trouvèrent cloués au mur. Le plancher resta aux créditistes.
Le thème de Mlle Côté se résuma ainsi : Le Crédit social possède :
1) Une philosophie : la sécurité économique et la liberté ;
2) Une technique : le dividende, seul argent non lié ;
3) Une organisation : l'Union Créditiste des Électeurs.
Qu'on demande aux autres groupes politiques quelle est leur philosophie, quelle est leur technique et en quoi consiste leur organisation : ce sera édifiant !
À la Convention du Bloc, à Rouyn, le 28 mai, d'après La Frontière du 1er juin :
"Le Dr. Rioux dit aussi quelques mots de la politique monétaire du Bloc. Elle ne sera pas nébuleuse, et elle ne prendra pas le risque de faire que le Canada répète l'expérience du "Crédit Social" en France où les assignats de Law amenèrent une formidable banqueroute."
Nous voudrions bien savoir :
1. Qu'est-ce que le Dr. Rioux et ses compères du Bloc connaissaient de la question monétaire avant que le Crédit Social en ait mis quelque chose dans un coin nébuleux de leurs méninges ?
2. Depuis quand l'expérience de Law et les assignats de la Révolution Française sont-ils la même chose ?
3. En quoi les billets de Law et les assignats de la Révolution Française ressemblaient-ils au Crédit Social ?
4. Sait-il vraiment ce qu'était le système de Law et ce qu'est le système créditiste ?
5. Le Dr. Rioux prend-il les citoyens de Rouyn-Noranda pour des ignorants à bourrer ? Est-il lui-même un ignorant, ou est-il un trompeur qui ne cherche qu'une chose : se faire élire ?
Les créditistes ont depuis longtemps appris à dégonfler les baudruches. Celles de Rouyn n'y résisteront pas.