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En marge d'une déclaration

le samedi, 15 novembre 1941. Dans Réflexions

Nos lecteurs voudront sûrement savoir quelle est l'attitude de la direction de Vers Demain et de l'Institut d'Action Politique vis-à-vis de la récente lettre de Son Éminence le Cardinal Villeneuve concernant le Crédit Social.

Soulignons d'abord qu'il s'agit d'une lettre de Son Éminence à son clergé, et, comme telle, nous n'avons pas à en discuter le contenu. Toutefois, comme la lettre fut communiquée simultanément à tous les journaux, on est porté à croire que l'auteur avait bien en vue de donner aussi une directive aux laïques.

Nous entendons demeurer entièrement soumis aux enseignements de l'Église et à la doctrine sociale de l'Église. En ce qui regarde des pratiques religieuses extérieures, nous voulons également nous soumettre sans discussion aux directives de chaque Ordinaire dans toute l'étendue de son diocèse. Aussi, avons-nous immédiatement supprimé toute démonstration religieuse au programme dans le ralliement de Québec, même la prière en commun, à l'intérieur de la salle, au commencement et à la fin de l'assemblée.

Pour ce qui concerne la doctrine monétaire du Crédit Social, nous croyons, comme Son Éminence, que ce n'est pas du ressort de l'Église.

En ce qui est dit d'un parti politique et de ses chefs, cela s'adresse à ceux qui pourraient former un parti politique autour du Crédit Social. Ce n'est pas le cas dans notre organisation.

Quant aux moyens employés pour propager le mouvement et organiser ceux qui y adhèrent en vue de résultats, nous visons toujours à l'efficacité et nous nous étudions à n'employer que des moyens purs. L'Église a droit de regard sur toutes nos activités, même d'ordre profane, et de rappeler ses fidèles à leurs devoirs s'ils s'écartent des règles de la morale ou de la charité.

Nous passons sous silence telle ou telle phrase de la lettre de Son Éminence qui suggéreraient des doutes sur la sincérité ou l'esprit social de ceux qui dirigent le mouvement créditiste dans la province de Québec. Ceux qui suivent les directeurs sont à même de juger sur ce point.

Nous tenons à mettre tous les créditistes en garde, comme nous l'avons déjà fait, contre l'astuce du financier qui voudrait détourner les coups et les diriger ailleurs que contre lui-même. L'histoire nous démontre que, chaque fois qu'un grand mécontentement préparait un soulèvement du peuple ou de l'opinion, les exploiteurs d'hommes ont recouru à cette tactique. De chaque révolution, la haute finance sort indemne et le clergé pillé et massacré.

Nous ne voulons pas de cela dans la province de Québec, et nous assurons tous nos amis — et nos adversaires aussi — que nous ne changerons pas de cible dans nos attaques et que nous continuerons à bâtir pour demain avec la même ténacité, avec le même dévouement.

Les Directeurs :

Louis EVEN, J.-Ernest GRÉGOIRE, Gilberte CÔTÉ

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