En Angleterre aussi, le gouvernement essaie de substituer ses vues aux vues des parents dans l'éducation des enfants.
Étendre la scolarité obligatoire jusqu'à l'âge de seize ans, transformer le département de l'Éducation en un Ministère, unifier les écoles et déterminer le genre et le degré de religion qui pourra y être enseignée, puis, comme toujours, de nombreuses et fortes sanctions pour les délinquants, voilà, paraît-il, ce qu'il faut imposer à un monde qui s'est battu pour la liberté.
En Angleterre comme chez nous, ce sont les créditistes qui alertent le peuple devant ces confiscations de la liberté personnelle, devant ces empiètements de l'État sur les droits des familles et des individus.
La lettre suivante fut écrite par un correspondant du Social Crediter à son député. (Voir Social Crediter du 29 janvier) :
C'est une chose déshonorable, et la négation de la démocratie, de la part d'un gouvernement, d'augmenter son contrôle permanent sur les aspects les plus intimes de la vie, à savoir, la religion et les rapports entre parents et enfants, en un temps comme celui-ci, où nous sommes préoccupés par l'imminence promise des plus féroces batailles de l'histoire.
Il n'y a pas assez de place dans une lettre pour détailler les caractères oppresseurs du Bill. Il parle de lui-même. Qu'il suffise d'en indiquer les principales tendances :
1. Le département de l'Éducation accroît son pouvoir à nos dépens et s'érige lui-même en un Ministère.
2. Il se constitue nouvelle autorité religieuse, avec pouvoir de déterminer le dogme de la nouvelle religion d'État (qu'on pourrait appeler le Plus Petit Dénominateur Commun), au cas où les synodes constitués d'officiels, de professeurs, de sectes religieuses choisies, ne pourraient arriver à un accord unanime. "L'acte collectif de culte" requis (section 25 du Bill) en est un qui ne satisfera ni les religieux ni les irreligieux, mais conduira au mépris de la religion.
3. En maints endroits, le Bill stipule que l'opinion du Ministère, ou de l'autorité locale, prévaudra sur les vues des parents.
4. Les fonctionnaires de ces autorités sont armés contre le peuple, parents comme enfants, d'une collection outrageante de punitions légales, dont quelques-unes s'appliqueront même à un enfant qui s'absenterait de l'école. Des amendes et des termes d'emprisonnement sont prescrits dans les sections 32, 35, 44, 46, 52, 55, 57, 65, 66, 69, 72, 75 et même dans la cédule 5.
On appelle cela Éducation Libre et on l'annonce comme base du Magnifique Monde Nouveau. En réalité, c'est le terne sentier battu bien avant nous par les Allemands. Reste à voir si nos combattants, ceux du moins qui reviendront vivants des batailles de cette année, seront d'avis que c'est pour cela qu'ils se sont battus !
Nous attendons de vous un vote contre ce bill.