On entend parfois encore quelques adversaires du Crédit Social jeter des réflexions comme celle-ci : "Les créditistes sont pour la guerre et la conscription. Lisez les discours des créditistes d'Ottawa."
Il y a, à Ottawa et ailleurs, des gens qui sont pour la conscription et la guerre totale, d'autres qui sont contre la conscription et pour un effort de guerre raisonnable, d'autres qui jugent que le Canada n'avait pas à s'embarquer dans cette guerre.
Les opinions des uns et des autres vis-à-vis de la guerre n'ont absolument rien à faire avec leurs opinions vis-à-vis du système monétaire.
À ceux qui veulent jeter du discrédit sur notre mouvement en Nouvelle-France par des réflexions désobligeantes comme la réflexion citée ci-dessus, si l'on disait :
"Il y a à Ottawa des gens qui sont comme vous contre le Crédit Social et qui sont aussi pour la conscription cent pour cent, pour toutes les parties du monde. Donc, vous êtes pour la conscription totale."
Qu'est-ce qu'ils répondraient ? Ils répondraient qu'il faut distinguer entre des opinions qui n'ont pas entre elles de rapport direct. Nous leur donnons le même avis.
De plus, nous reproduisons dans ce numéro une lettre de M. Blackmore, leader des créditistes de l'ouest au fédéral, qui pourra aider à dissiper certaines exagérations.
Chambre des Communes,
Ottawa, Ont., 9 novembre 1943
M. Armand Turpin, 29, Boucherville,
Hull, P.Q.
Cher Monsieur Turpin,
On m'a rapporté que certaines gens disent que j'ai pressé le peuple canadien de voter "Oui" au plébiscite de 1942.
J'ai pris bien soin de dire au peuple de voter comme il jugerait à propos. J'ai souligné que personne n'a le droit de dire à un peuple démocratique comment voter. Après son discours, le Lethbridge Herald écrivait en éditorial : "Ils ont tous perdu la mesure, excepté notre Johnny !" Vous savez comment MM. King, Coldwell et les autres ont conseillé au peuple de voter !
Espérant que cette déclaration pourra vous être utile, je vous prie d'agréer mes meilleurs sentiments.
Votre tout dévoué,
John P. BLACKMORE
