Dans une lettre ouverte publiée dans les quotidiens de samedi dernier, M. Paul Gouin exprime le vœu que les chefs des divers mouvements politiques de la province de Québec se rencontrent pour chercher, en dehors des lignes de partis, un plan commun d'action qui orientera nos compatriotes et démontrera à nos concitoyens de langue anglaise l'unanimité de la pensée canadienne-française sur la question vitale de la conscription.
Nous avons assuré M. Paul Gouin que les directeurs du mouvement créditiste en cette province sont prêts à fournir leur pleine collaboration dans ce sens.
L'Union Créditiste des Électeurs a pris position contre la conscription, non pas parce que ses membres sont créditistes, mais parce qu'ils partagent généralement, sur ce sujet, les vues de la grande majorité des citoyens de notre province.
Nous maintenons que pas un seul homme de la province de Québec ne doit être contraint d'aller outre-mer contre son gré. C'est la signification non équivoque de la réponse donnée au plébiscite de 1942 par la population de cette province. Comment peut-on championner la démocratie et passer outre à la volonté aussi manifestement exprimée par tout un peuple ? Car la population de la province de Québec possède tous les facteurs qui constituent véritablement un peuple.
Communiqué aux journaux le 27 novembre 1944.
J.-ERNEST GREGOIRE
LOUIS EVEN
GILBERTE COTE
