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Créditiste ou socialiste ?

le mardi, 15 décembre 1942. Dans Réflexions

Maintenant, mesdames, messieurs, vous n'avez plus un grand choix. Tout est rationné, même les systèmes. Au Canada, vous êtes créditiste ou socialiste. Pas d'autre alternative.

* * *

Accourez, vous tous qui avez maudit le socialisme ? Accourez et regardez.

Ce socialisme que vous maudissiez, vous le définissiez : Une régie d'État qui détruit la propriété privée et assassine la personne humaine.

* * *

Dites-nous donc maintenant si un État qui contrôle le travail, la production et la consommation de tous les habitants du pays, en vue d'une immense destruction, n'est pas une régie d'État qui détruit la propriété privée et assassine la personne humaine.

Le Service Sélectif contrôle le travail. Vous êtes obligés de faire telle chose que l'État vous commande. Vous êtes obligés d'aller travailler à tel endroit désigné. Vous êtes obligés d'y mettre tant d'heures par jour. Vous êtes obligés de travailler sept jours par semaine. Vous ne pouvez plus changer d'emploi. Vous n'avez plus le droit d'être malade ou fatigué sans la permission du médecin de l'État. Que vous reste-t-il donc de votre liberté ? Que reste-t-il donc en vous d'une personne humaine ? Service sélectif, assassin de la personne humaine.

La Commission des Prix et du Commerce contrôle la production. Vous n'avez pas le droit de fabriquer plus que telle quantité. Pour continuer votre commerce, vous devez avoir un certain nombre de clients que vous ne pouvez pas augmenter. Vous achetez dans le gros de la marchandise à un prix plus élevé pour laquelle vous n'avez pas le droit d'augmenter votre propre prix. Donc, vous fermez votre commerce. La Commission peut fusionner, faire disparaître les maisons d'affaires. 25% de la marchandise en entrepôt sont figés, passant directement dans les mains de l'État. On projette d'hypothéquer vos propriétés claires en faveur de l'État. Vous êtes fermier et avez deux veaux à vendre. Le premier est réservé à l'État. Main-mise générale sur toute propriété commerciale, industrielle ou foncière. Régie d'État complète. Destruction de la propriété privée.

Les rationnements contrôlent la consommation. Pas plus de sucre que tant pour chacun. Pas plus de thé, de café que tant. Pas plus d'essence, de pneus. Pas plus d'habits que... Pas de plis aux pantalons. Etc...

* * *

Et ce n'est pas tout.

La loi contrôle le repos et la prière. Le dimanche n'est-il pas, par décret, complètement ignoré ? On travaille tous les jours sans exceptions. Si on se repose un jour, ce n'est pas le dimanche. De là à contrôler la religion, il n'y a pas loin. Plus de temps pour réfléchir et élever son âme. Le corps seul a le temps de vivre. L'esprit, lui, doit mourir. Assassinat de la personne humaine, par l'assassinat de l'âme, souffle de vie.

* * *

Et tous ces contrôles, organisés par une bureaucratie interminable et sans âme, et protégés par des mouchards à l'affût de la piastre et des honneurs.

Il faut épargner le temps et le papier, mais il y a des bureaux plus que jamais pour enregistrer les noms et faire des dossiers. Et il y a des coupons. Et il y a des cartes de rationnement. Et il y a des lettres d'avis. Et il y a etc., etc.

Et pour surveiller donc, de plus en plus de polices. Et des espions. La moitié du monde, autrefois, riait de l'autre moitié. Aujourd'hui, la moitié du monde surveille l'autre moitié, par mandat d'État.

Ô malheureuse liberté, malheureuse personne humaine, où donc es-tu dans cette mer de contrôle ?

Pauvre propriété privée, gardienne de la personne humaine, où donc vas-tu, toi aussi ?

* * *

Mais, toutes ces mesures sont des mesures de guerre.

Admettons que ces mesures soient des mesures de guerre nécessaires. Mais cela ne change pas les contrôles en liberté, pas plus que cela ne change la régie d'État, le socialisme en démocratie.

* * *

Nous pouvons admettre la nécessité de ces mesures de guerre, mais ce qui nous effraie, c'est la probabilité pour ces mesures de persister après la guerre.

Mais ce serait abominable, si ces mesures duraient après la guerre !

Et quelles sont donc les mesures que l'on prend pour empêcher que durent après la guerre ces mesures nécessaires pour la guerre ?

Ceux qui, parmi nos hommes publics et nos gouvernants, parlent d'Ordre Nouveau d'après-guerre, nomment l'Économie dirigée, l'Économie planifiée. On va jusqu'à dire que la Russie a donné au monde un merveilleux exemple d'État bien organisé économiquement.

En face des Financiers qui s'organisent, en face des socialistes qui s'organisent et très activement, pour que ces mesures de guerre deviennent des mesures de paix, où sont donc les autres, les adversaires du socialisme ? Où est leur organisation ?

Vous seuls créditistes, pouvez revendiquer cet honneur. Aujourd'hui dans la province de Québec, le groupe concret d'hommes ayant des principes et une technique contraires au socialisme et formant une organisation pour leur mise en pratique, ce groupe-là, c'est le groupe des créditistes.

Vous êtes les seuls qui vous tenez debout et luttez sur le champ de bataille.

Honneur à vous, créditistes de la province de Québec !

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