EnglishEspañolPolskie

Contraste

le samedi, 15 novembre 1941. Dans Réflexions

Le paquet de taudis ci-dessous, à gauche, loge au moins six ménages. Ce sont les numéros 36a, 36b, 36c, 38a, 38b, 38c, de la rue St-Edouard à Sherbrooke. Pas d'autre lumière du jour dans ces appartements que celle qui peut filtrer par les portes et châssis qu'on voit, qui ressemblent à l'arrière d'une maison en délabrement. C'est le devant pour les six familles tassées là.

C'est pourtant Sherbrooke, où, depuis deux ans, grâce surtout à la croisade entreprise par le Chanoine Bourassa, curé de la Cathédrale, on a réduit considérablement le nombre de taudis. Il en reste encore, mais l'argent manque, le chiffre n'est pas là. Coïncidence piquante, le député fédéral actuel de Sherbrooke demeurait tout près de là... autrefois. Depuis qu'il représente Sherbrooke, il a trouvé moyen de déménager et de s'installer dans la partie nord : c'est plus bourgeois. Maintenant qu'il ne voit plus les pauvres, les pauvres n'existent plus !

Quant à la bâtisse de droite, c'est une autre affaire : pierre de taille, colonnes élégantes, plafonds élevés, planchers cirés, flots de lumière, etc. On y loge l'ARGENT. C'est l'édifice de la Banque du Commerce, situé dans la même ville, Sherbrooke, au numéro 2 de la rue Wellington. Deux grosses compagnies d'assurances y occupent aussi un coin. L'argent a ses palais, l'homme ses cabanes.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com