Walter F. Kuhl, député créditiste, à la Chambre des Communes, Ottawa, le 3 juillet 1944 :
Citoyen canadien ou sujet britannique ?
"Malgré le magnifique concours que les Canadiens apportent à l'effort de guerre et les contributions que les Canadiens ont toujours données à l'histoire de leur pays, à son existence économique ou autre, la position constitutionnelle est telle que rien dans nos statuts ne porte sur la citoyenneté canadienne.
"Personne, chez nous, Canadien de naissance ou par naturalisation, n'a encore le droit de s'appeler Canadien. Il ne lui est pas loisible, au recensement, de se déclarer Canadien".
Recours à des juges d'Angleterre
"De plus, nous nous proclamons un peuple autonome, et viennent des conflits de juridiction, il nous faut aller demander à un autre pays de modifier notre prétendue constitution. Nouvelle contradiction dont nous ne pouvons pas nous montrer fiers.
"Récemment, on a eu recours au refus de sanction de lois provinciales. C'est une pratique antidémocratique, qui n'a certainement pas sa raison d'être dans un pays qui s'appelle démocratique".
Pas de constitution approuvée
"Nous parlons encore du Canada comme une confédération, et de l'Acte de l'Amérique Britannique du Nord comme d'une constitution fédérale. Pourtant, l'Acte de l'Amérique Britannique du Nord n'a jamais été soumis à l'approbation de la population canadienne. Jamais, ni en 1867 ni depuis, on n'a consulté la population canadienne sur l'Acte de l'Amérique Britannique du Nord".
Pas de district fédéral
"On parle souvent du gouvernement central comme étant un gouvernement fédéral. Mais nous n'avons à proprement dit aucun district fédéral, comme celui de Colombia aux États-Unis et de Canberra en Australie, ou comme les districts fédéraux dans les autres pays où il y a vraiment une fédération".
Pas de drapeau canadien
"Nous nous proclamons un peuple souverain et autonome ; et cependant, nous n'avons aucun emblème national distinct pour symboliser notre statut.
"Voilà quelques-unes des incohérences et anomalies qui fourmillent dans le présent statut constitutionnel du Canada. Il y en a d'ailleurs bien d'autres".
(Débats 1944, éd. franç., p. 4743.)