Une circulaire du Bureau de Publicité du Ministère de la Colonisation, datée de Québec, le 20 mars, demande aux colons de fournir leur effort de guerre :
Pour tout cela, ajoute la circulaire, il faut de meilleures récoltes :
Que c'est beau, la colonisation faite sur du papier par les mains blanches des bureaux de publicité !
Répétons que l'Union des Électeurs est tout à fait différente d'un parti politique.
Le parti politique groupe des intéressés pour s'emparer du pouvoir. L'Union des Électeurs groupe tous les citoyens majeurs pour se faire servir, dans leurs intérêts communs, par leur gouvernement.
Le parti politique présente au peuple des programmes de méthodes pour capter les votes. L'Union des Électeurs présente aux députés ou aux candidats un programme d'objectif répondant aux aspirations générales.
Avec le parti politique, c'est le politicien qui s'adresse au public. Avec l'Union des Électeurs, c'est le public qui s'adresse au politicien.
Avec le parti politique, c'est la pression des gros intérêts privés qui se fait sentir sur le législateur. Avec l'Union des Électeurs, c'est la pression du peuple lui-même qui se fera sentir sur le législateur.
Avec le parti politique, l'astuce du politicien déconcerte la bonne foi des électeurs. Avec l'Union des Électeurs, la vigilance du peuple triomphe de l'astuce du politicien.
Le parti politique compte surtout sur l'opinion publique, moulée et manœuvrée par la presse, la radio, les discours et les démonstrations. L'Union des Électeurs pivote sur la volonté commune rendue consciente par l'étude et la réflexion.
Le parti politique ne se préoccupe bien de l'électeur qu'en temps d'élection. L'Union des Électeurs force les politiciens à s'occuper de l'électeur en tout temps.
Le parti politique aime un peuple ignorant et des députés nuls. L'Union des Électeurs fait la lumière chez le peuple et force ainsi le député à s'instruire lui-même et à servir réellement de porte-voix à ses électeurs.
Le parti politique éloigne les représentants de leurs électeurs et en fait des hommes de caucus. L'Union des Électeurs établit des contacts fréquents entre l'ensemble des électeurs et leur représentant.
Le parti politique amène aux électeurs des candidats tout trouvés, tout auréolés et tout munis d'argent et de discours. L'Union des Électeurs ôte le clinquant, sonde le candidat et, s'il n'est pas un homme disposé à exprimer la volonté commune des électeurs au gouvernement, elle s'en cherche un autre.
Le parti politique a donné au pays la politique pourrie, d'hier. L'Union des Électeurs donnera au pays la politique droite et intelligente de demain.
Celui qui s'insurgeait contre le Crédit Social en écrivant "Un cultivateur qui croit d'abord à l'Union et à la coopération" n'a pas réussi à chausser tout le monde dans ses bottines.
Un de ses voisins, aussi bon Ucéciste que lui, s'exprime ainsi :
"Moi, je crois aussi à l'union, mais à l'union de toutes les classes, pour mettre les politiciens à la raison. Monsieur Chauvette prétend que l'U.C.C. et les coopératives vont nous donner un ordre nouveau. Pour ma part, je suis membre de l'U.C.C., même président du cercle local, et je tiens à mon association comme cultivateur. Mais je ne puis pas m'entrer dans la tête que les cultivateurs seuls sont capables de parer au désastre. Nous, cultivateurs, organisons-nous tant que nous voudrons en coopératives et unissons-nous pour produire davantage et essayer de maintenir des prix rémunérateurs. Si les,consommateurs n'ont pas l'argent pour payer nos produits, à quoi cela servira-t-il ? Des créditistes convaincus, qui travaillent pour le bien de tout le monde, qui s'efforcent de libérer leur province des puissances d'argent, n'aiment pas s'entendre faire des sermons comme ceux de M. Chauvette. M. Chauvette a mis les pieds dans le plat. À le lire, on ne pourrait être bon ucéciste et créditiste en même temps. Je prétends que si, et bien d'autres sont de mon avis. Que M. Chauvette se retire du Crédit Social tant qu'il voudra, mais qu'il fiche la paix à ceux qui pensent voir un peu plus grand que lui."
Gérard Bouchard, St-Félicien
Ces mêmes idées ont été explicitement développées dans une lettre de Napoléon Veilleux, de Ste-Clothilde de Beauce, publiée dans La Terre de Chez Nous.
Le bureau de Vers Demain à Québec est maintenant situé au numéro 242 du Boulevard Charest. Le numéro de téléphone reste le même : 3-6623. Heures de Bureau : 3.00 à 7.00 p.m. Pour la correspondance, continuez d'écrire simplement : VERS DEMAIN, Québec, P. Q.
AVANT
Avant l'Union des Électeurs, le public est conduit comme un bœuf avec un anneau dans le nez. Les politiciens se disputent le privilège de tirer sur la corde, et le pauvre électeur, à peine conscient d'être plus qu'un bœuf, passe son temps à voter pour décider qui va tenir la corde. Que gagne-t-il ? Il finit par se décourager et ne s'occupe même plus de savoir si A. ou M. tiendra la corde : c'est toujours la corde !..
APRES
L'Union des Électeurs fait quelque chose de nouveau. Elle coupe la corde et arrache l'anneau. Les plus surpris sont bien les politiciens. Ils croyaient encore avoir affaire à un bœuf, ils découvrent un homme. Et désormais, messieurs, vous traiterez votre électeur comme un homme ou vous devrez aller ailleurs avec votre corde. Si les politiciens sont dignes de conduire des hommes, ils aimeront l'Union des Électeurs. S'ils ne savent conduire que des bêtes, ils peuvent bien voir d'un œil stupéfait la force grandissante de l'Union des Électeurs.
Les créditistes de la Nouvelle-France ont envoyé 13,384 signatures de protestation contre le projet d'assurance-maladie contributoire et obligatoire. L'Union des Électeurs s'organise, car le nombre des adhérents augmente à chaque fois que nous exprimons notre volonté.
La prochaine fournée de signatures s'adressera une autre fois à l'Honorable St-Laurent. Si nous constatons encore qu'il n'en a pas connaissance ou qu'il fait la sourde oreille, nous trouverons bien un autre moyen pour nous faire entendre. Nos gouvernants vont bientôt apprendre que lorsque les créditistes veulent quelque chose, ils ne le veulent pas en enfants, et ils ne lâchent jamais prise même s'ils ont l'air de perdre pour un temps.
Les colons de l'Abitibi et du Témiscamingue n'ont pas encore reçu les graines de semence qu'ils ont demandé au premier Ministre de la province de Québec. À l'heure où s'écrivent ces lignes, les colons attendent même encore une réponse.
Ces messieurs du gouvernement savent que les graines ne manquent pas, mais l'argent n'est pas là. Qu'attendent-ils donc pour admettre l'absolue nécessité du Crédit Social ?
Ou bien ces messieurs du gouvernement ont tout en mains pour satisfaire les colons, mais ne veulent pas avoir l'air de céder à la pression des créditistes. Alors, nous leur conseillons de céder au plus vite, car la pression va être de plus en plus forte.
Les guenilles font du papier. Le papier fait des dollars. Les dollars font des banques. Les banques font des emprunts. Les emprunts font la pauvreté. La pauvreté fait des guenilles. Les guenilles font du papier comme ci-dessus, et il n'y a pas de raison pour qu'on s'arrête : c'est le mouvement perpétuel enfin trouvé.