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Colonisation de bureau

le samedi, 15 mai 1943. Dans L'économique

Une circulaire du Bureau de Publicité du Minis­tère de la Colonisation, datée de Québec, le 20 mars, demande aux colons de fournir leur effort de guerre :

  • 15 pour cent de plus de volailles, 15 pour cent de plus d'œufs. Pour cela, au moins 40 poules par colon, avec de bons poulaillers et une bonne alimen­tation des volailles : choses qui poussent toutes seu­les, sans doute, surtout lorsque les colons héritent de lots dépouillés de leur bois par les grosses com­pagnies ou ravagés par les incendies.
  • Des moutons ;
  • Des porcs — 25 pour cent de plus en 1943 ;
  • De bonnes vaches, des vraies vaches laitières, mieux nourries, pour donner 10 pour cent de plus de beurre.

Pour tout cela, ajoute la circulaire, il faut de meilleures récoltes :

  • Avoine, orge, blé — des terres bien égouttées et bien engraissées ; de la graine de semence classifiée, avec une grosse part à chaque parcelle de terrain. Allez-y, les colons ! Semez ce que vous n'avez pas. Votre effort de guerre !
  • Foin — Pour en avoir, semer au moins 12 livres de graines à l'acre. Appliquer de la marne ou de la pierre à chaux. Tout cela tombe du ciel !
  • Pacage — 2 acres par tête de bétail.
  • Puis, les érablières. Puis, les patates. Puis, le jardin !

Que c'est beau, la colonisation faite sur du pa­pier par les mains blanches des bureaux de publi­cité !

L'Union des Électeurs

Répétons que l'Union des Électeurs est tout à fait différente d'un parti politique.

Le parti politique groupe des intéressés pour s'emparer du pouvoir. L'Union des Électeurs grou­pe tous les citoyens majeurs pour se faire servir, dans leurs intérêts communs, par leur gouverne­ment.

Le parti politique présente au peuple des pro­grammes de méthodes pour capter les votes. L'Union des Électeurs présente aux députés ou aux candidats un programme d'objectif répondant aux aspirations générales.

Avec le parti politique, c'est le politicien qui s'adresse au public. Avec l'Union des Électeurs, c'est le public qui s'adresse au politicien.

Avec le parti politique, c'est la pression des gros intérêts privés qui se fait sentir sur le législateur. Avec l'Union des Électeurs, c'est la pression du peuple lui-même qui se fera sentir sur le législateur.

Avec le parti politique, l'astuce du politicien dé­concerte la bonne foi des électeurs. Avec l'Union des Électeurs, la vigilance du peuple triomphe de l'astuce du politicien.

Le parti politique compte surtout sur l'opinion publique, moulée et manœuvrée par la presse, la radio, les discours et les démonstrations. L'Union des Électeurs pivote sur la volonté commune ren­due consciente par l'étude et la réflexion.

Le parti politique ne se préoccupe bien de l'élec­teur qu'en temps d'élection. L'Union des Électeurs force les politiciens à s'occuper de l'électeur en tout temps.

Le parti politique aime un peuple ignorant et des députés nuls. L'Union des Électeurs fait la lumière chez le peuple et force ainsi le député à s'instruire lui-même et à servir réellement de porte-voix à ses électeurs.

Le parti politique éloigne les représentants de leurs électeurs et en fait des hommes de caucus. L'Union des Électeurs établit des contacts fré­quents entre l'ensemble des électeurs et leur repré­sentant.

Le parti politique amène aux électeurs des can­didats tout trouvés, tout auréolés et tout munis d'argent et de discours. L'Union des Électeurs ôte le clinquant, sonde le candidat et, s'il n'est pas un homme disposé à exprimer la volonté commune des électeurs au gouvernement, elle s'en cherche un autre.

Le parti politique a donné au pays la politique pourrie, d'hier. L'Union des Électeurs donnera au pays la politique droite et intelligente de demain.

Ucéciste, mais créditiste aussi

Celui qui s'insurgeait contre le Crédit Social en écrivant "Un cultivateur qui croit d'abord à l'U­nion et à la coopération" n'a pas réussi à chausser tout le monde dans ses bottines.

Un de ses voisins, aussi bon Ucéciste que lui, s'exprime ainsi :

"Moi, je crois aussi à l'union, mais à l'union de toutes les classes, pour mettre les politiciens à la raison. Monsieur Chauvette prétend que l'U.C.C. et les coopératives vont nous donner un ordre nouveau. Pour ma part, je suis membre de l'U.C.C., même président du cercle local, et je tiens à mon association comme cultivateur. Mais je ne puis pas m'entrer dans la tête que les cultivateurs seuls sont capables de parer au désastre. Nous, cultiva­teurs, organisons-nous tant que nous voudrons en coopératives et unissons-nous pour produire da­vantage et essayer de maintenir des prix rémuné­rateurs. Si les,consommateurs n'ont pas l'argent pour payer nos produits, à quoi cela servira-t-il ? Des créditistes convaincus, qui travaillent pour le bien de tout le monde, qui s'efforcent de libérer leur province des puissances d'argent, n'aiment pas s'entendre faire des sermons comme ceux de M. Chauvette. M. Chauvette a mis les pieds dans le plat. À le lire, on ne pourrait être bon ucéciste et créditiste en même temps. Je prétends que si, et bien d'autres sont de mon avis. Que M. Chau­vette se retire du Crédit Social tant qu'il voudra, mais qu'il fiche la paix à ceux qui pensent voir un peu plus grand que lui."

Gérard Bouchard, St-Félicien

Ces mêmes idées ont été explicitement dévelop­pées dans une lettre de Napoléon Veilleux, de Ste-Clothilde de Beauce, publiée dans La Terre de Chez Nous.

Nouveau bureau à Québec

Le bureau de Vers Demain à Québec est maintenant situé au numéro 242 du Boulevard Charest. Le numéro de téléphone reste le même : 3-6623. Heures de Bureau : 3.00 à 7.00 p.m. Pour la correspondance, continuez d'écrire simplement : VERS DEMAIN, Québec, P. Q.

AVANT

Avant l'Union des Électeurs, le public est conduit comme un bœuf avec un anneau dans le nez. Les politiciens se dispu­tent le privilège de tirer sur la corde, et le pauvre électeur, à peine conscient d'être plus qu'un bœuf, passe son temps à voter pour décider qui va te­nir la corde. Que gagne-t-il ? Il finit par se décourager et ne s'occupe même plus de savoir si A. ou M. tiendra la corde : c'est toujours la corde !..

APRES

L'Union des Électeurs fait quel­que chose de nouveau. Elle coupe la corde et arrache l'an­neau. Les plus surpris sont bien les politiciens. Ils croyaient en­core avoir affaire à un bœuf, ils découvrent un homme. Et désormais, messieurs, vous traiterez votre électeur comme un homme ou vous devrez aller ailleurs avec votre corde. Si les politiciens sont dignes de con­duire des hommes, ils aimeront l'Union des Électeurs. S'ils ne savent conduire que des bêtes, ils peuvent bien voir d'un œil stupéfait la force grandissante de l'Union des Électeurs.

L'assurance-maladie

Les créditistes de la Nouvelle-France ont envoyé 13,384 signatures de protestation contre le projet d'assurance-maladie contributoire et obligatoire. L'Union des Électeurs s'organise, car le nombre des adhérents augmente à chaque fois que nous expri­mons notre volonté.

La prochaine fournée de signatures s'adressera une autre fois à l'Honorable St-Laurent. Si nous constatons encore qu'il n'en a pas connaissance ou qu'il fait la sourde oreille, nous trouverons bien un autre moyen pour nous faire entendre. Nos gou­vernants vont bientôt apprendre que lorsque les créditistes veulent quelque chose, ils ne le veulent pas en enfants, et ils ne lâchent jamais prise même s'ils ont l'air de perdre pour un temps.

Les graines de semence

Les colons de l'Abitibi et du Témiscamingue n'ont pas encore reçu les graines de semence qu'ils ont demandé au premier Ministre de la province de Québec. À l'heure où s'écrivent ces lignes, les colons attendent même encore une réponse.

Ces messieurs du gouvernement savent que les graines ne manquent pas, mais l'argent n'est pas là. Qu'attendent-ils donc pour admettre l'absolue nécessité du Crédit Social ?

Ou bien ces messieurs du gouvernement ont tout en mains pour satisfaire les colons, mais ne veulent pas avoir l'air de céder à la pression des créditistes. Alors, nous leur conseillons de céder au plus vite, car la pression va être de plus en plus forte.

Le mouvement perpétuel

Les guenilles font du papier. Le papier fait des dollars. Les dollars font des banques. Les banques font des emprunts. Les emprunts font la pauvreté. La pauvreté fait des guenilles. Les guenilles font du papier comme ci-dessus, et il n'y a pas de raison pour qu'on s'arrête : c'est le mouvement perpétuel enfin trouvé.

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