Le journal L'Action Catholique a défense, paraît-il, d'annoncer les assemblées du Crédit Social et d'en donner des compte-rendus, même sans commentaires. Aussi, depuis un an, L'Action Catholique n'a pas soufflé mot des activités créditistes.
Si ce bon journal craint de souiller ses colonnes par la seule annonce d'assemblées créditistes, comment se fait-il que L'Action Catholique du 10 novembre annonçait l'assemblée communiste de Tim Buck au marché Atwater, "à l'occasion du 25e anniversaire de la révolution russe" ? Elle énumérait même les noms des cinq chefs communistes qui prendraient la parole.
Était-ce une invitation ?
Le lendemain, 11 novembre, L'Action Catholique consacrait 23 lignes au rapport de cette assemblée, mentionnant une assistance de 5,000 personnes et des "applaudissements considérables à plusieurs reprises".
Était-ce une réjouissance ?
Évidemment, pas un lecteur de L'Action Catholique n'a vu dans cette annonce et dans ce rapport un appui du journal au mouvement communiste. Simple nouvelle, qui mentionnait aussi des interruptions.
Pourquoi alors L'Action Catholique n'annoncerait-elle pas aussi bien la grande assemblée que les créditistes vont tenir au Palais Montcalm, le 13 décembre, à l'occasion du troisième anniversaire de la fondation du journal Vers Demain ? Puis, un compte-rendu le lendemain !
Si le fait d'annoncer une assemblée communiste ne lie pas et ne compromet nullement L'Action catholique, comment une annonce d'assemblée créditiste peut-elle la lier et la compromettre ?