D'un discours de M. A.-M. Nicholson, député C.C.F. de Mackenzie à la Chambre des Communes d'Ottawa, le 9 février :
"À la page 39 du Canada en Guerre de janvier, je trouve que la production des divers articles militaires a été en 1943 six fois plus forte qu'en 1939 et 1940. Celle des appareils de transport mécanique a été quatre fois plus forte. Celle des cargos et des vaisseaux de guerre, vingt fois. Celle des avions, huit fois. Celle des mitrailleuses et des armes portatives, 196 fois. Celle des canons et des mitrailleuses, quatorze fois. Celle des instruments et appareils de signalisation, 61 fois. Celle des produits chimiques,. 76 fois.
"Dans le domaine de l'agriculture, nos cultivateurs ont obtenu un magnifique résultat. En 1943, nous n'avions plus que trois cultivateurs contre quatre en 1939 ; mais la production a doublé par cultivateur. Nous avons expédié trois fois plus de porc à l'Angleterre. Nous avons produit une fois et demie autant de blé, une fois et demie autant de fromage, trois fois autant de poisson de conserve, quarante fois autant d'œufs.
"Tout cela, avec le tiers de nos hommes de 18 à 45 ans dans l'armée.
"Le pays qui fait autant est le même qui pouvait faire si peu en faveur de ses jeunes gens, de ses chômeurs, au cours des années 1930, ou de 1935 à 1939, quand on offrait $5.00 par mois à un grand nombre de nos jeunes gens, quand ceux qui sont des héros aujourd'hui devaient errer d'une ville à l'autre sur des trains de marchandises.
"Comparant 1943 à 1939, la même brochure nous apprend que nous avons consommé 18 pour cent de plus de produits laitiers ; 12 pour cent de plus de viande ; 24 pour cent de plus d'œufs ; 7 pour cent de plus de pommes de terre ; 20 pour cent de plus de tomates et d'agrumes ; 11 pour cent de plus de café ; 19 pour cent de plus de cacao.
"Ces excellents résultats, nous les avons obtenus malgré l'absence de 35 pour cent de nos ressources humaines en production.
"Nous ne devrions pas avoir besoin d'une guerre à chaque génération pour augmenter notre production, pour fournir à notre population plus de bœuf, de porc, de beurre et d'œufs qu'elle n'en a eu en temps de paix.
"Malgré des dons très généreux faits à la Grande-Bretagne, nous avons fourni à notre peuple une meilleure alimentation en quantité et en qualité.
"POURQUOI ? Parce que, pour la première fois depuis vingt ans, bon nombre de nos gens peuvent se présenter dans les magasins et y acheter les vivres dont ils ont besoin."
Comment se fait-il qu'en entendant ces paroles, ceux qui étaient au pouvoir avant la guerre ne se couvrent pas le visage de honte ?