Nos pères étaient plus sages que nous. Ils savaient ce qu'ils cherchaient ; lorsqu'ils l'avaient trouvé, ils le prenaient et s'arrêtaient un peu en bénissant Dieu. Vous avez vu le beau tableau de l'Angélus : le chrétien et la chrétienne qui s'arrêtent dans leur champ, joignent les mains et récitent pieusement le poème divin de l'Incarnation. Essayez donc cela dans les usines où votre production de chaque minute est méticuleusement surveillée !
Il y a quelques siècles, les hommes n'avaient point de vapeur, point d'électricité, point de nos magnifiques inventions de toutes sortes pour les servir. Les chrétiens de ce temps-là savaient quand même s'arrêter. Ils respectaient le dimanche et une cinquantaine de fêtes chômées par année. Ils se reposaient la nuit. Le mastodonte industriel n'était pas né. Les successions de "quarts", de 8 à 12, de 4 à 12, de 12 à 8, n'étaient pas encore entrées dans les mœurs.
Et pourtant, les hommes de ce temps-là mangeaient, ils s'habillaient au moins aussi décemment que ceux de nos jours ; ils se logeaient et se chauffaient. Et, en plus, ils pensaient et priaient. Et ce furent des hommes, des hommes complets. Les grands cerveaux du treizième siècle ne sont pas éclipsés par les plus brillantes cervelles de nos contemporains.
