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Aurez-vous un candidat?

le vendredi, 15 septembre 1944. Dans La politique

Aurez-vous un candidat ? Un candidat créditis­te, va sans dire. Voilà une question électorale !

Oui, et la question se rapporte à la prochaine élection fédérale qui aura lieu lorsque l'hon. Mac­kenzie King le décidera.

Aux dernières élections provinciales, il y eut onze candidats officiels de l'Union Créditiste des Électeurs. Combien y aura-t-il de candidats cré­ditistes à l'élection fédérale ?

Il y en aura autant que les comtés voudront en pousser. C'est l'affaire des électeurs eux-mêmes.

À l'élection provinciale, les créditistes de n'im­porte quel comté étaient libres de faire l'expérien­ce. C'est ainsi que le comté de Frontenac se mit sur les rangs même après que la première liste publiée ne le mentionnait pas. D'autres comtés, comme Laviolette, Argenteuil, y pensèrent un moment, mais reculèrent après avoir calculé leurs chances. Dans Québec-Est, il y eut aussi un can­didat sous l'étiquette créditiste qui se présenta, croyons-nous, de sa propre initiative.

Lorsque viendra l'élection fédérale, les électeurs créditistes jugeront eux-mêmes s'ils doivent poser une candidature créditiste dans leurs comtés res­pectifs. S'ils désirent être en mesure de pouvoir le faire, c'est tout de suite qu'il faut préparer l'é­lectorat.

Préparer l'électorat, c'est bien la chose princi­pale, dans un mouvement basé sur une doctrine et non sur des influences.

Des hommes

Assez curieusement, lorsqu'on parle de préparer un comté pour une élection, la première chose qui saute à la tête de plusieurs, c'est la question de finance.

Préparer notre comté, disent-ils, c'est bien, montons une caisse électorale. Et ils courent, assez péniblement d'ailleurs, après les piastres de ceux qu'ils peuvent convaincre que ce sont les piastres qui pressent le plus.

Il faut de l'argent pour faire une élection. Oui. Il y a même un minimum qu'il faut absolument avoir avant de faire le premier pas. Mais il y a une chose bien plus pressée et bien plus importan­te que l'argent, et ce sont les hommes.

Lorsque l'argent achète les hommes, c'est l'ar­gent qui presse le plus. Et dans les partis où l'ar­gent achète les hommes, l'argent ne manque géné­ralement pas, parce que des hommes achetés ne font pas grand mal à la finance.

Mais dans un mouvement comme le nôtre, c'est le contraire. Si vous avez l'argent, vous n'aurez pas pour cela les hommes. L'argent vous permet de payer les dépenses de vos hommes, mais il ne les fait pas pousser, à moins qu'il s'agisse seule­ment de mercenaires.

Quand on a les hommes, au contraire, l'argent vient.

Voyez aux pages 4 et 5 du présent numéro. Les montants publiés là sont venus pendant la cam­pagne électorale même, et, dans la plupart des cas, le gros du montant est venu séance tenante, le jour de la Convention.

On a trouvé cet argent en le demandant. Mais les hommes, ce fut une autre affaire. On cherchait encore des hommes la veille de l'élection.

Montez un comté avec des hommes, de telle sorte qu'il y ait, dans chaque village et chaque rang de chaque paroisse, au moins un bon crédi­tiste, entraîné à bouger, et qui bougera lorsqu'il faudra, durant la campagne et surtout le jour de l'élection. On n'aura pas de difficulté à financer la campagne électorale dans ce comté. D'autant moins de difficulté qu'avec une telle organisation, montée d'avance, il y a beaucoup moins de dé­penses à envisager.

Lorsqu'il faut parcourir le comté d'un bout à l'autre plusieurs fois, à la hâte, pour trouver un minimum de représentants du candidat ; lorsqu'il faut suppléer par des moyens dispendieux à ce que les hommes locaux ne font pas parce qu'il n'y a pas de travailleurs locaux entraînés, c'est alors que ça prend plus d'argent, et alors aussi que l'ar­gent est plus difficile à lever puisqu'il n'y a pas d'hommes entraînés à en lever pour la cause.

Un bien, pas un mal

Et c'est un bien, pas un mal, que, dans notre mouvement, nous ne puissions réussir à rempla­cer les hommes par l'argent.

Les hommes peuvent faire des convaincus par­mi les électeurs. L'argent ne fait pas de convaincus.

Le jour du vote, il est vrai, l'argent peut défai­re ce que les hommes ont fait. C'est parce que les électeurs n'avaient pas encore le degré de convic­tion  voulu pour résister à l'argent ou à l'argu­ment fallacieux de la dernière heure.

Nous ne pouvons certainement pas songer à employer les moyens que nous condamnons chez les autres. Si nous blâmons la politique qui fait jouer les piastres, la boisson, le prestige soufflé, nous ne prendrons pas ces moyens pour essayer de gagner. Nous n'aurions rien gagné, nous au­rions cultivé les mauvaises herbes dont nous dé­plorons les ravages.

Voulez-vous un candidat créditiste dans votre comté aux prochaines élections fédérales ? Eh bien, pour le moment, occupez-vous surtout des électeurs. Le candidat poussera vite quand l'heu­re sera venue, mais vous verrez que les électeurs créditistes ne poussent pas si vite. De fait, ce genre d'électeurs ne poussent qu'un par un, à me­sure que l'intelligence s'est éclairée et que la vo­lonté s'est décidée en pleine connaissance de cause.

Voulez-vous pouvoir faire une bonne campagne créditiste dans votre comté aux prochaines élec­tions ? Oui ? Eh bien, appliquez-vous bien plus à monter une organisation d'hommes couvrant tout le comté qu'à essayer de garnir une caisse électo­rale. L'argent peut se trouver vite ; mais il faut beaucoup de temps et de travail pour trouver assez d'hommes décidés pour faire une bonne organisation.

Puis, qu'on n'oublie pas le principal. L'Union Créditiste des Électeurs, comme telle, est en dehors du parlement. Sa politique est une politique de pression à exercer en tout temps. Il serait désas­treux et rapetissant de la lier surtout à de la poli­tique électorale.

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