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Absurdité de l'embauchage intégral

le vendredi, 15 septembre 1944. Dans La politique

Par Ralph Duclos - Traduit par Edmond Major

M. Ralph Duclos, président du Douglas Social Credit Bureau, Ottawa, voulut bien nous aider à atteindre les électeurs de langue anglaise dans le comté de Stanstead. Outre une conférence à Ayers'Cliff,, il prépara et fit mettre sur disques quatre causeries d'un quart d'heure, données au poste CHLT de Sherbrooke. Ce qui suit est la plus grande partie du texte de la deuxième cau­serie.

La clôture

Qu'est-ce que les partis politiques ne promet­tent pas aux électeurs ? Ils en promettent tant qu'il semble bien qu'il n'y ait plus rien à leur offrir. Oui ! Ils vous promettent le monde entier, mais un monde bien clôturé, allez.

Nous n'aimons pas la clôture dont ils entou­rent leurs promesses. Nous craignons que la clô­ture finisse par emprisonner aussi la population. Nous ne voulons pas être enfermés dans une Terre Promise quelconque, et ne plus pouvoir en sortir. Ça sent trop les camps de concentration d'Hitler en Allemagne.

Voilà bien le gros problème des Canadiens au­jourd'hui. Alors que nous combattons l'hitléris­me, le totalitarisme et le national-socialisme de toutes nos forces, les politiciens et les financiers s'emploient à créer de toutes pièces, et cela sous nos yeux, un état de national-socialisme ici même au Canada. Prenons bien garde de ne pas nous trouver pris finalement avec le même mal que celui que nous combattons présentement.

L'embauchage intégral

Mais qu'est-ce au juste que cet état de national-socialisme qu'ils ont en Allemagne, et contre lequel nous combattons ? Bien, pour une chose, ils ont l'embauchage intégral. La première chose qu'Hitler fit, ce fut de procurer du travail à tout le monde, beaucoup de travail. Tant de travail, que tout le monde en Allemagne est presque ex­ténué, dit-on. Et tous nos politiciens d'ici nous promettent l'embauchage intégral comme but ul­time de la vie, comme si c'était là notre seule rai­son d'être.

Ils ne promettent pas de nous donner le droit à l'abondante production du pays, aux choses et aux services que le Canada peut fournir. Pas du tout ! Ils croient que nous serons satisfaits s'ils réussissent à nous tailler de l'ouvrage. Rusés com­me ils le sont, ces politiciens se rendent compte que nombre de gens ont beaucoup souffert au cours des 15 dernières années de crise, alors qu'il y avait tant de sans-travail. Aussi ils promettent du travail, sans s'occuper de la distribution des choses au peuple. Ils promettent l'enveloppe de la noix, mais retiennent l'amande.

C'est facile de trouver de l'emploi pour tout le monde. On a réussi cela en Allemagne et au Ja­pon ; la Russie, l'Italie et la Chine ont aussi expé­rimenté l'embauchage intégral durant plusieurs années.

Retournons au temps du pic et de la pelle pour réaliser l'embauchage intégral, si c'est là ce que nous voulons.

Mais il semble qu'en ces temps de force-motri­ce et de science appliquée, on doit plutôt viser à employer utilement l'immense production deve­nue possible. Oui, et employer cette production sans imposer délibérément l'embauchage intégral en faisant creuser des fossés pour remplir des trous, et ensuite creuser des trous pour remplir des fossés. Ce qu'on a pourtant vu communément dans la politique des vieux partis, avec leurs travaux d'élection exécutés pour attraper des votes. Nous ne voulons certainement pas que cela continue dans la période d'après-guerre.

La distribution de l'abondance

C'est pourquoi les créditistes travaillent à met­tre de l'ordre dans le système économique. Les créditistes croient en la création de l'abondance de la façon la plus scientifique possible. Le Crédit Social permettra de se servir de toute la puissan­ce de production et de toute la science disponible

pour fournir des biens et des services. Et, ce qui n'est pas moins important, le Crédit Social per­mettra la distribution de cette abondance à tous, à vous et à moi. Le Crédit Social s'assurera que les Canadiens soient à même de consommer ce que le Canada peut produire.

Voilà toute la différence fondamentale entre ceux qui prônent un état-travail d'embauchage intégral, et les créditistes qui prônent l'utilisation de l'abondance d'un siècle de production mécani­sée. Les créditistes ne se contentent pas de la balle ; ils veulent le grain lui-même.

Le non-sens de l'embauchage intégral

Nous comptons ici au Canada et outre-mer en­viron un million et demi de nos meilleurs travail­leurs faisant partie des forces armées ou engagées directement dans la production de matériel de guerre. Ceci représente les biens et les services requis par la guerre. C'est environ 40% de notre capacité de production. Le reste des travailleurs s'emploient à nourrir, habiller et loger toute la population canadienne, y compris les membres des forces armées. Voilà la situation actuelle : 60% du peuple travaillant à satisfaire les besoins de tous, et 40% dont le travail est détourné di­rectement ou indirectement vers la guerre.

En dépit de ces conditions, on peut dire que nous jouissons d'un meilleur niveau de vie que jamais auparavant dans l'histoire canadienne. Ceci est dû à la quantité d'argent, presque illimi­tée, devenue disponible pour des fins de guerre.

Pour l'après-guerre, les politiciens crient que non seulement ils vont tenir occupés les 60% des travailleurs qui approvisionnent toute la popula­tion, mais qu'ils vont aussi mettre au travail les 40% actuellement employés pour des fins de guerre. Tout le monde occupé à travailler, et par­tout.

C'est bien beau à première vue, mais ces politi­ciens ne nous disent pas ce qu'ils feront de toute la production qui existera quand nous aurons presque doublé notre production actuelle de biens et de services de temps de paix. Quelques-uns disent qu'ils les exporteront ; d'autres évitent sim­plement la question. Franchement parlant, ils ne savent pas du tout ce qu'ils feront, mais ils veu­lent le pouvoir, et pour y arriver, ils emploient ce qui leur semble le meilleur appât : l'embauchage intégral.

Le point de vue créditiste

Nous les créditistes, nous regardons le problème du côté tout à fait opposé. Nous disons qu'il est bon d'employer les méthodes modernes de pro­duction en quantité. Nous disons que les moyens d'éliminer le labeur humain sont un bienfait, et que la production moderne devrait être faite avec le moins de tâtonnements, le moins de trouble et le moins de travail possible. Mais le Crédit Social va tout d'abord changer le système monétaire afin que le peuple ait assez d'argent pour obtenir tout ce qu'il veut de la production disponible.

Quant aux surplus de production, on les offre à l'étranger, auquel on demande des produits qu'il a et que nous désirons.

Et si tout ceci peut être fait en n'employant que 40 ou 50% de notre temps, tant mieux. Nous jouirons alors de loisirs pour faire mille et une choses que nous avons toujours désiré faire. Est-ce que ça ne serait pas agréable de pouvoir pren­dre quelque congé, tout en étant assurés d'avoir tout ce que nous souhaitons de l'énorme produc­tion du Canada ?

Voici le tableau : à nous de choisir. Choisirons-nous le labeur assuré ; l'état du travail enrégimen­té qui prend tout, avec l'embauchage intégral ? Ou bien, l'état de la surabondance, de la produc­tion mécanisée et des loisirs augmentés que nous offre le Crédit Social ?

Si vous voulez vivre en ayant l'abondance à votre service ; profiter des fruits de notre grande richesse nationale ; si vous voulez être libérés des ennuis et des cauchemars des contrôles bureaucra­tiques ; si vous voulez que l'on cesse de vous forcer votre emploi librement, et si vous voulez choisir votre propre genre de vie, sans les interventions intempestives des favoris du fonctionnarisme ; au­trement dit, si vous voulez la vraie sécurité et en même temps le plus de liberté possible pour vous-même et votre famille si vous voulez tout cela, joignez les rangs de l'Union Créditiste des Électeurs.

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