EnglishEspañolPolskie

À qui le gros morceau ?

le samedi, 15 janvier 1944. Dans L'économique

Une circulaire, adressée par la ville de Québec à ses contribuables, leur souhaite une bonne année 1944, les invite à payer leurs taxes avant le temps, offrant de récompenser cette promptitude par un escompte, et, en quatrième page, donne, sous la forme d'un cercle divisé en secteurs, la source des revenus de la cité et la répartition des dépenses.

Le cercle de la répartition des dépenses est par­ticulièrement instructif. Il nous apprend que 25.41 pour cent des dépenses vont en intérêts sur la dette, 6.14 pour cent au fonds d'amortissement et 11.56 pour cent en rachat d'obligations.

25.41 + 6.14 + 11.56 = 43.11 pour cent.

Ainsi, 43.11 pour cent des taxes (pas loin de la moitié) servent à payer la servitude de la ville aux financiers.

C'est de beaucoup le morceau le plus important. Celui qui vient en deuxième lieu est l'administra­tion générale ; il prend 12.68 pour cent. Le troisième en importance est celui des travaux publics, qui absorbe 11.54 pour cent.

12.68 + 11.54 = 24.22 pour cent.

Ainsi, ceux qui dépensent leurs méninges dans l'administration, dans les bureaux de l'administra­tion, ou qui versent leurs sueurs sur les travaux publics, plus tout le matériel employé pour ces travaux, plus toute la papeterie de la bureaucratie municipale, tout cela ensemble marque 24.22 pour cent. Soustrayez le prix du matériel, il ne restera probablement pas plus que 20 pour cent pour les travailleurs du cerveau et des bras.

D'où la constatation :

Quand bien même les bénéficiaires de la dette dormiraient ou s'amuseraient du 1er janvier au 31 décembre, ils recevront leur grosse part : 43.11 pour cent des sacrifices des contribuables de Québec.

Et les travailleurs des bureaux ou des chantiers municipaux peuvent peiner tant qu'on les y obli­gera du 1er janvier au 31 décembre, leur part s'ar­rête à moins de la moitié de celle de la finance.

Nous sommes sûrs que les financiers abandon­nent volontiers aux contribuables la consolation d'une circulaire de bons souhaits à l'occasion de Noël et du jour de l'an. Pour eux-mêmes, le cadeau annuel des contribuables remplace avantageuse­ment les meilleurs vœux, même présentés en encre verte et rouge.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com