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À propos de souveraineté

Alain Pilote le mercredi, 01 juin 1994. Dans Séparation du Québec, indépendance

Si le Canada faisait son propre argent, sans dette, selon les besoins du pays, il n'aurait pas besoin d'emprunter cet argent des banques privées, ou d'aller courir à l'é­tranger pour obtenir de l'argent des autres pays, et craindre qu'en abaissant les taux d'intérêt, les étrangers retirent tout leur ar­gent et investissent ailleurs. Un pays ne peut pas se dire souverain s'il n'émet pas sa propre monnaie sans intérêt et sans dette.

À ce sujet, la position de Jacques Pari­zeau du Parti Québécois est paradoxale : il propose un Québec indépendant, « souve­rain », mais qui continuerait à utiliser le dol­lar canadien émis sous la seule autorité de la Banque du Canada, où le Québec reste­rait minoritaire dans le comité de décision. Dans le Québec « indépendant » de Parizeau, le Québec continuerait donc de fonctionner avec le système d'argent-dette des ban­quiers privés. Où est la souveraineté là-dedans ? Parizeau s'explique en disant que de toute façon, on s'en va vers un gouver­nement mondial, avec une seule monnaie mondiale ! Et dans un discours qu'il pro­nonçait le 27 avril 1990 à l'Université John Hopkins de Washington, Parizeau admettait « qu'il n'y a pas de problèmes techniques majeurs qui empêcheraient le Québec d'a­voir sa propre monnaie », mais « qu'il était préférable de ne rien changer sur le plan monétaire pour rassurer les milieux d'affai­res »... (ne pas offenser les grands manitoux du système financier actuel).

Le Québec sera probablement bientôt appelé à décider de son avenir constitu­tionnel avec le reste du Canada. Quelle est la première chose que tous les Québécois désirent ? La même chose que tous les ha­bitants des autres provinces : la sécurité é­conomique. Cela serait possible avec l'ins­titution d'un système financier de Crédit Social, qui garantirait à chaque citoyen un dividende basé sur le double héritage du progrès et des richesses naturelles. Mais pour installer un tel système, il faut d'a­bord se débarrasser du système actuel d'ar­gent-dette, se séparer de la Haute Finance : c'est ce genre de séparation dont le Québec — et toutes les autres provinces du Canada — aurait besoin, pas autre chose.

Le Québec n'a absolument rien à ga­gner en se séparant du reste du Canada ; au contraire, il a tout à y perdre. Les soi-disant souverainistes du Parti Québécois trompent la population en essayant de lui faire croire que tous les problèmes seront miraculeu­sement réglés une fois que le Québec sera séparé du reste du Canada. Rien ne sera réglé, puisqu'on n'aura pas touché au système financier.

De plus, c'est se faire illusion que de croire que le reste du Canada acceptera cette séparation du Québec comme étant quelque chose d'inévitable ou d'écrit dans le ciel. Pourquoi laisseraient-ils détruire leur pays sans broncher ? Que diraient les sé­paratistes du Québec si les Anglais de Mont­réal et des Cantons de l'Est, ou les au­tochtones des réserves, ou même les gens de la Beauce ou du Saguenay-Lac St-Jean voulaient se séparer du reste d'un Québec indépendant pour former leur propre pays, ou simplement rester membres du Canada ?

Attention, ne nous trompons pas de cible : l'ennemi commun des Canadiens-Français et des Canadiens-Anglais — et de tous les peuples — c'est la Haute Finance. Donnons-nous la main entre Anglais, Fran­çais et les autres races pour installer un système financier véritablement au service de la personne humaine, un système de Crédit Social.

Alain Pilote

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