Si le Canada faisait son propre argent, sans dette, selon les besoins du pays, il n'aurait pas besoin d'emprunter cet argent des banques privées, ou d'aller courir à l'étranger pour obtenir de l'argent des autres pays, et craindre qu'en abaissant les taux d'intérêt, les étrangers retirent tout leur argent et investissent ailleurs. Un pays ne peut pas se dire souverain s'il n'émet pas sa propre monnaie sans intérêt et sans dette.
À ce sujet, la position de Jacques Parizeau du Parti Québécois est paradoxale : il propose un Québec indépendant, « souverain », mais qui continuerait à utiliser le dollar canadien émis sous la seule autorité de la Banque du Canada, où le Québec resterait minoritaire dans le comité de décision. Dans le Québec « indépendant » de Parizeau, le Québec continuerait donc de fonctionner avec le système d'argent-dette des banquiers privés. Où est la souveraineté là-dedans ? Parizeau s'explique en disant que de toute façon, on s'en va vers un gouvernement mondial, avec une seule monnaie mondiale ! Et dans un discours qu'il prononçait le 27 avril 1990 à l'Université John Hopkins de Washington, Parizeau admettait « qu'il n'y a pas de problèmes techniques majeurs qui empêcheraient le Québec d'avoir sa propre monnaie », mais « qu'il était préférable de ne rien changer sur le plan monétaire pour rassurer les milieux d'affaires »... (ne pas offenser les grands manitoux du système financier actuel).
Le Québec sera probablement bientôt appelé à décider de son avenir constitutionnel avec le reste du Canada. Quelle est la première chose que tous les Québécois désirent ? La même chose que tous les habitants des autres provinces : la sécurité économique. Cela serait possible avec l'institution d'un système financier de Crédit Social, qui garantirait à chaque citoyen un dividende basé sur le double héritage du progrès et des richesses naturelles. Mais pour installer un tel système, il faut d'abord se débarrasser du système actuel d'argent-dette, se séparer de la Haute Finance : c'est ce genre de séparation dont le Québec — et toutes les autres provinces du Canada — aurait besoin, pas autre chose.
Le Québec n'a absolument rien à gagner en se séparant du reste du Canada ; au contraire, il a tout à y perdre. Les soi-disant souverainistes du Parti Québécois trompent la population en essayant de lui faire croire que tous les problèmes seront miraculeusement réglés une fois que le Québec sera séparé du reste du Canada. Rien ne sera réglé, puisqu'on n'aura pas touché au système financier.
De plus, c'est se faire illusion que de croire que le reste du Canada acceptera cette séparation du Québec comme étant quelque chose d'inévitable ou d'écrit dans le ciel. Pourquoi laisseraient-ils détruire leur pays sans broncher ? Que diraient les séparatistes du Québec si les Anglais de Montréal et des Cantons de l'Est, ou les autochtones des réserves, ou même les gens de la Beauce ou du Saguenay-Lac St-Jean voulaient se séparer du reste d'un Québec indépendant pour former leur propre pays, ou simplement rester membres du Canada ?
Attention, ne nous trompons pas de cible : l'ennemi commun des Canadiens-Français et des Canadiens-Anglais — et de tous les peuples — c'est la Haute Finance. Donnons-nous la main entre Anglais, Français et les autres races pour installer un système financier véritablement au service de la personne humaine, un système de Crédit Social.