Une autre année qui commence dans les ténèbres de la guerre !
1944 nous apportera-t-il la paix ?
Toutes les victimes de la guerre le souhaitent de toutes leurs forces. Mais il reste les profiteurs de la guerre ! Ceux-là sont les meneurs de la guerre, et peut-être qu'ils ne jugeront pas qu'elle aura assez duré...
En tout cas, les gens logiques peuvent toujours se faire le raisonnement suivant : la paix ne peut être un fruit de guerre. Donc la paix ne peut sortir de la guerre. Donc, encore, plus la guerre durera, plus la paix sera difficile à réaliser.
Que la paix ne soit pas un fruit de la guerre, cela ne semble pas évident aux auditeurs de propagande intéressée, mais cela est le bon sens même. La haine, les assassinats, la barbarie, les mensonges, ne constituent pas un arbre capable de produire des fruits de tranquillité, d'ordre, de justice, de bonheur.
Si vous semez le mal, et la guerre est un mal effroyable, vous ne récolterez pas le bien. Et la paix est un grand bien.
Comment alors peut-on espérer trouver la paix dans une guerre ? Comment les hommes, les nations peuvent-elles s'illusionner au point de croire que c'est en faisant la guerre qu'on s'achemine vers la paix ? Quelle aberration !
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Il est vrai que les hostilités peuvent finir, lorsque les combattants, d'un côté ou de l'autre, seront épuisés. Mais cette fin des hostilités peut-elle être vraiment une paix ? N'est-elle pas plutôt une accalmie qui permette aux forces de se reformer et de reprendre la bataille avec plus de rage !
Voilà pourquoi, après 1914, on a eu 1939. Et voilà pourquoi sans doute après 1939, nous aurons en 1955 et en 1960 une autre guerre mondiale.
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Aussi, est-ce une grande folie pour nous, d'attendre que la paix vienne de la guerre, de rechercher la justice dans les injustices, l'ordre dans le plus grand désordre.
Aussi, ne devons-nous pas nous baser sur des succès militaires pour prophétiser la paix prochaine.
La source de la paix n'est pas là. La source de la paix, elle est dans l'étable de Bethléem. Ce sont les anges de la nuit de Noël qui nous l'apprennent.
Les nations sont égarées. Elles cherchent et ne trouvent pas. Elles ont perdu leur voie.
Mais, qu'elles s'arrêtent donc, les nations ! Qu'elles écoutent dans la nuit, la voix des messagers du ciel ! Ils chantent :
"Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté !"
Qu'elles prêtent l'oreille, les nations ! Qu'elles suivent la mélodie des anges ! Qu'elles s'approchent des voix ! Elles découvriront la source vivante de la paix, le petit Enfant de la crèche, celui-là qui seul peut sauver !
Qu'elles s'agenouillent, les nations ! Qu'elles adorent ! Qu'elles s'humilient ! Qu'elles prient !
Qu'elles s'abîment dans leur néant, les nations, jusqu'à ce qu'enfin, l'Auteur de tout bien les ait entendues et exaucées, et leur ait dispensé dans sa miséricorde cette paix si douce qu'elles désirent !
Gilberte CÔTÉ