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Une tournée très fructueuse de 3 mois aux Philippines

Melvin Sickler le mardi, 01 mars 1994. Dans Apostolat

par Melvin Sickler

M. Jean-Pierre Richard et moi avons fait une tournée très fructueuse de 3 mois d'apos­tolat aux Philippines. Nous sommes partis du Canada le 5 octobre, et je suis moi-même revenu au Canada le 27 décembre (1993). Eric Encina, notre premier Pèlerin de saint Michel à plein temps des Philippines, et le Père Jesus Maria Cavanna y Manso, des Pères Saint-Vincent-de-Paul, nous ont beaucoup aidé dans notre mission pour établir notre Ordre de saint Michel aux Philippines et pour débuter notre apostolat créditiste dans ce pays.

Pourcentage élevé de pauvreté

Nous savions que les Philippines étaient un pays du tiers-monde, mais c'était la pre­mière fois que je faisais face à un pourcen­tage aussi élevé de pauvreté. Bien que les Philippines soient un pays riche en ressour­ces naturelles, plusieurs économistes philip­pins estiment qu'au moins 70 pour cent de la population de ce pays vit dans la pauvreté absolue. La principale raison de cette situation est que le fardeau de la dette, qui a été con­tractée par le gouvernement philippin, est sup­porté surtout par les pauvres, qui paient ce fardeau en termes de revenus réduits et d'un sous-financement des services de santé et d'éducation desquels ils dépendent. Lorsque l'argent est utilisé pour payer les intérêts sur la dette, cet argent n'est alors plus disponible pour les autres services dont le peuple a besoin.

Dette extérieure de 34 milliards $US

En 1988, lorsque la dette extérieure des Philippines était de 28 milliards $US (dollars américains), le fardeau de la dette pour cha­que Philippin, homme, femme et enfant, était évalué à 10 000 pesos. Mais maintenant, la dette extérieure atteint 34 milliards $US, et le gouvernement philippin a jusqu'à date choisi de rembourser la dette du pays comme "une question d'honneur", et cela à tout prix. Le gouvernement fédéral alloue présentement 58 pour cent de son budget seulement pour payer l'intérêt de cette dette au Fonds Moné­taire International. Mais agir ainsi coûte très cher en termes humains. C'est une politique qui fait littéralement passer les créanciers en premier et le peuple en dernier, de sorte qu'il ne reste que très peu d'argent pour subvenir aux besoins des pauvres. Les gens ont de moins en moins accès aux services sociaux parce que le gouvernement est toujours à court d'argent pour fournir des services adé­quats.

Et en raison de cette politique du gouver­nement, le peuple souffre beaucoup. Des étu­des montrent que seulement 15 pour cent de la population dispose d'un système d'égoûts salubre, et environ 40 pour cent n'ont pas accès à de l'eau potable. La nourriture se fait de plus en plus rare et chère. 70 pour cent de la population est sous-alimentée, dont 22 pour cent à un degré sérieux. Lorsque nous étions dans la grande ville de Manille, tous les jours des enfants affamés s'approchaient de notre véhicule quand nous attendions aux feux rouges, et nous demandaient de l'argent pour s'acheter de la nourriture, n'ayant aucun autre moyen de satisfaire leurs besoins essen­tiels.

À cause des politiques imposées par le FMI, le gouvernement a éliminé les subven­tions et le contrôle du prix du riz, ce qui a résulté en une hausse excessive du prix du riz. Les familles philippines qui comptent sur le riz pour le gros de leur maigre alimentation font maintenant face à la faim de plus en plus grande.

La dévaluation rapide du peso (la mon­naie des Philippines) par rapport au dollar américain signifie une hausse vertigineuse du prix des produits importés, principalement le pétrole, les matières premières pour l'indus­trie et l'outillage. Cela fait augmenter le coût du transport et des biens essentiels.

Avec la dévaluation et l'inflation qui en résulte, le pouvoir d'achat des pauvres dimi­nue rapidement. Ils travaillent plus fort et plus longtemps, mais gagnent moins en revenu réel à cause des conditions rigoureuses imposées par le FMI sur le gouvernement pour rembourser sa dette.

Jeunes forcés de travailler

Des enfants de 5 à 14 ans sont mainte­nant forcés de travailler à cause de leur indi­gence. lis acceptent de faire toutes sortes de travaux divers, dont certains sont très dange­reux. Il est courant de voir de jeunes gens fouiller dans les dépotoirs pour trouver de quoi manger, puisque le gouvernement ne fournit aucun programme d'aide ou de bien-être. La prostitution parmi les enfants est de plus en plus répandue, certains appellent même Manille une des "capitales de la chair" de l'Asie.

Et le fardeau du remboursement de la dette n'est pas réparti équitablement. Ce sont les pauvres qui doivent finalement payer plus, en termes de prix plus élevés et plus de taxes sur les biens et services essentiels. Les taxes indirectes sur les biens et les services, que les pauvres consomment plus, comptent pour un plus grand pourcentage du total des taxes que les taxes foncières ou l'impôt sur le re­venu.

En ce qui concerne les services médicaux, à cause du remboursement de la dette, le gouvernement manque d'argent pour fournir les soins médicaux appropriés à la population. On estime que six Philippins sur dix vivent et meurent sans n'avoir jamais vu un docteur. Des spécialistes en santé considèrent que 80 pour cent des hôpitaux publics sont inférieurs aux normes exigées. Et lorsque le système des soins de santé se détériore, les gens sont vic­times de maladies et de négligence, plusieurs d'entre eux étant déjà vulnérables aux mala­dies en raison de leur pauvreté.

Le système d'éducation souffre aussi du manque d'argent, il y a moins d'argent dispo­nible pour les salaires des enseignants, les édifices, équipements et textes scolaires, ce qui entraîne une détérioration générale de la qualité de l'enseignement. Il y a présentement trop d'élèves dans les classes et un sérieux manque d'équipement.

Lorsque le gouvernement insiste pour payer sa dette au FMI, chaque aspect de la vie des gens semble affecté, puisque de plus en plus d'argent est retiré de la circulation à cause des intérêts à payer.

Les gens sont très religieux

Mais il y a, bien sûr, l'envers de la mé­daille. Ce ne sont pas tous les Philippins qui vivent dans la misère, il y a aussi la haute bourgeoisie, qui détient des emplois de pro­fessionnels. De plus, la plupart des Philippins sont encore très religieux.

Nous avons été surpris de voir des images saintes et des statues en vue dans des com­merces. Même dans les moyens de transport publics, nous voyions des chapelets suspen­dus et des images saintes sur les murs. Pres­que tout le monde porte le scapulaire brun du Mont-Carmel, et les gens ont une grande dévotion envers la Sainte Vierge. Il est encore très fréquent de voir des processions religieu­ses dans les rues, et les gens font de nom­breuses neuvaines publiques. Même si les gens traversent des conditions économiques difficiles, ils ont encore une grande foi en Dieu.

Des apôtres créditistes se lèvent

Messieurs Richard, Encina et moi-même avons tenu plusieurs assemblées avec les diri­geants d'organisations nationales, avec plu­sieurs membres du clergé, y compris le Car­dinal Sin de Manille, et aussi avec plusieurs laïcs très intéressés, et nous leur avons expli­qué la cause de la pauvreté, qui est le sys­tème d'argent-dette. Et nous leur avons pré­senté la belle lumière du Crédit Social comme étant la façon de corriger le système écono­mique des Philippines. On a laissé à toutes ces personnes des brochures et circulaires sur le Crédit Social pour qu'elles puissent les lire et les étudier.

Et maintenant, des apôtres créditistes se lèvent partout à travers les Philippines, pour éduquer la population sur cette doctrine si importante. Ils ont déjà distribué des milliers de circulaires sur la philosophie du Crédit Social, et 100 000 autres circulaires ont été imprimées aux Philippines pour être distri­buées gratuitement. Des gens venaient à nous presque tous les jours pour avoir plus de cir­culaires à distribuer, car ils comprennent très bien le besoin de corriger le système financier de leur pays.

Notre premier Plein-Temps

Eric Encina s'est révélé un fidèle disciple de l'Œuvre de Louis Even, et un créditiste jusqu'à la mœlle des os. Partout où il allait, il parlait de cette grande lumière aux gens et les encourageait à devenir aussi apôtres pour la cause. Il continue à se dévouer totalement pour faire connaître l'Œuvre de Vers Demain aux gens de son pays.

Dans une lettre récente, M. Encina nous a écrit :

"Pour soulager vraiment la pauvreté, nous devons premièrement détruire la cause de la pauvreté, qui est le système financier actuel qui nous domine tous... D'un trait de plume, les banquiers créent l'argent (l'argent scriptural ou les chèques), et les banquiers détruisent aussi l'argent d'un seul trait de plume... Pour régler le présent problème de la pauvreté extrême des Philippines et sa dette extérieure immense, le Crédit Social est la solution... Le gouvernement doit cesser d'emprunter des Banquiers Internationaux, et créer plutôt lui-même l'argent pour le pays..."

Oui, les Philippins répondent maintenant à une grande grâce, la grâce d'être des apô­tres créditistes. Ils ont compris que c'est dans le plan de Dieu que cette philosophie soit appliquée dans les lois de leur pays pour libérer le gouvernement et le peuple des dictats de la Finance Internationale, et pour amener une nouvelle ère de bonheur et de prospérité pour le peuple.

M. Richard et moi souhaitons dire un grand merci à tous ceux qui nous ont aidés dans notre apostolat aux Philippines. Nous avons beaucoup apprécié travailler avec les Philippins, car ils ont un cœur pur et un amour véritable pour leur prochain ; ils n'ont pas peur de se sacrifier pour le bien commun. Nous prierons tous les jours afin qu'ils persé­vèrent dans leur apostolat pour la justice so­ciale et, qui sait, peut-être leur pays sera-t-il la première nation au monde à appliquer dans ses lois la philosophie du Crédit Social.

Avec Saint Michel Archange, fonçons dans la bataille !

Melvin Sickler

Melvin Sickler

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