Le major C.-H. Douglas, comme nos lecteurs habituels le savent déjà, est le fondateur de l'école créditiste. Le major Douglas est le génie auquel le monde doit l'analyse du vice économique dans la distribution et les propositions monétaires du Crédit Social.
Bien que nous ayons lu, relu, apprécié les écrits du Major Douglas et que nous nous en soyons largement inspirés dans les articles des Cahiers du Crédit Social et du journal Vers Demain, nous n'avions jamais correspondu avec lui personnellement. Aussi, est-ce avec une agréable surprise que nous recevions récemment une lettre signée de lui, et nous prenons plaisir à la publier ici.
Le major Douglas est écossais et vit à Perthshire, en Ecosse. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir étudié le français, et c'est en français qu'il nous écrit :
Corrigerm House,
Fearnan, by Aberfeley
Perthshire, Scotland,
June 22nd, 1943
Monsieur Louis Even,
Vers Demain,
Québec, P. Q.
Mon cher Monsieur Even,
Depuis longtemps, j'ai vu avec admiration profonde le progrès que vous faites, par la circulation du journal distingué "Vers Demain" et également par le succès des Associations Créditistes.
Je vous assure que vos confrères, dans les Iles Britanniques et dans l'Empire entier, de même que dans les autres provinces du Canada, sont toujours avec vous dans l'esprit et l'exemple que vous leur avez montré.
Il est évident que les enfants de la Nouvelle-France portent le flambeau des ancêtres.
Je vous prie, cher Monsieur Even, d'agréer mes considérations distinguées.
C. H. DOUGLAS
* * *
On remarquera le bon mot du Major Douglas vis-à-vis des Canadiens français, des "enfants de la Nouvelle-France".
Écossais, il reste Écossais. Mais il entend bien aussi que nous soyons et restions librement nous-mêmes, dans notre Canada français. Ceux qui connaissent la philosophie créditiste n'en seront point surpris. Le Crédit Social est pour l'épanouissement des personnalités, la plus grande mesure d'autonomie dans les provinces ; il combat toute centralisation et repousse avec horreur les moules et les mouleurs d'humanité.