EnglishEspañolPolskie

Un milliard en dividendes aux Canadiens

Louis Even le jeudi, 15 juin 1944. Dans Le Crédit Social enseigné par Louis Even

Si le gouvernement fédéral passait une loi pour donner à chaque homme, femme et enfant du Ca­nada un dividende national de $7.00 par mois, on dirait : C'est du Crédit Social, quel scandale !

Qu'est-ce qu'un dividende ?

Un dividende, ce n'est pas un salaire, c'est un revenu sur un capital.

Lorsque les créditistes disent : Un dividende national à tout le monde, à chaque homme, femme et enfants du pays — ils ne disent pas : Un sa­laire à tout le monde.

Le salaire va et doit continuer d'aller aux tra­vailleurs. Le dividende doit aller à ceux qui ont un capital qui rapporte.

Or, tous les Canadiens ont un capital commun qui rapporte aujourd'hui.

Il y en a qui ont des capitaux privés, en argent, ou en machines, ou en fermes, et ceux-là en tirent des revenus privés quand ils font ces capitaux rapporter. Cela est juste, et doit continuer.

Mais, en plus, tous les Canadiens, ceux qui ont des capitaux privés et ceux qui n'en ont pas, tous ont des capitaux communs : ressources naturelles nationales, science accumulée de génération en gé­nération, organisation sociale, division du travail, etc. ces capitaux communs rapportent aujour­d'hui, parce qu'ils augmentent beaucoup la pro­duction. Ils l'augmentent tellement qu'on ne sait pas où mettre les produits.

Le refus du dividende

Pourquoi ne sait-on pas où mettre les produits ? Parce qu'on ne donne pas à chaque Canadien la part de dividende qui lui revient sur son capital commun.

Toute la production qui ne se vend pas, toute celle qu'on pousse à l'étranger en ne voulant rien prendre en retour, toute celle qu'on supprime en faisant des chômeurs, tout cela, c'est le dividende refusé aux Canadiens sur leur capital commun.

Le refus du dividende national à tous et à cha­cun sur leur capital commun se change en cadeaux à l'étranger, en perte de produits, en destruction de produits, en chômage devant des besoins.

C'est pour cela que les créditistes disent : Au lieu de perdre et de détruire les biens du bon Dieu et du progrès humain, donnez donc aux Canadiens le dividende qui leur appartient. Ce sera beaucoup plus logique et plus intelligent, plus bienfaisant aussi, que de taxer ou de mendier pour secourir ceux qui n'ont rien.

Le premier service social, c'est d'utiliser l'abon­dance, au lieu d'insulter Dieu et les hommes en la détruisant.

Un milliard par année en dividendes

Eh bien, si le gouvernement fédéral se mettait tout d'un coup à donner à chaque citoyen, grand et petit, malade ou bien portant, salarié ou non salarié, un dividende mensuel de $7.00, cela ferait pour chacun $84. par année. Combien cela ferait-il dans votre famille par mois, combien par année ? Cela dépend du nombre de personnes dans votre famille, n'est-ce pas ? Calculez, et dites si vous ai­meriez mieux cela que le chômage, que la destruc­tion des produits, que la crise et la guerre.

Pour tout le pays, cela ferait juste un milliard par année.

    • Un milliard par année ? Mais vous n'y pensez pas ! C'est une chose impossible !

    • Pas du tout impossible, puisque ça c'est fait, et plus d'une année de suite, pendant la guerre.

Pendant la guerre, quand 750,000 hommes et jeunes gens en bonne santé ne produisent rien, parce qu'ils sont à l'armée, le Canada a tout de même produit assez de choses pour que le gouver­nement fasse un cadeau d'un milliard par année. Donc c'est possible, puisque ça se fait.

Mais le gouvernement canadien a fait ce cadeau-là à l'Angleterre, et personne n'a dit : C'est im­possible.

Et s'il le faisait aux Canadiens, pourquoi est-ce que ça deviendrait impossible ?

Et si ce cadeau-là n'a pas fait de mal aux An­glais, pourquoi ferait-il du mal aux Canadiens ?

Si ce cadeau-là n'a pas rendu les Anglais pares­seux, pourquoi rendrait-il les Canadiens paresseux ?

Ce n'était pas un salaire payé aux Anglais : ils n'ont pas contribué une miette aux produits qu'on leur a envoyés pour une valeur d'un milliard. C'é­tait un cadeau.

Fait aux Canadiens, ce ne serait pas non plus un salaire, car ceux qui travaillent ont déjà leur salaire. Mais ce ne serait pas non plus un cadeau, parce que les Canadiens y ont droit. Ce serait un dividende, le revenu allant à chacun de sa part du capital commun.

Et c'est curieux : les politiciens qui ont le plus applaudi le cadeau d'un milliard à l'Angleterre sont ceux qui crient le plus fort contre l'idée d'un dividende d'un milliard aux Canadiens. Où est leur cœur ? Où est leur logique ? Où est leur esprit ?

Les créditistes s'organisent pour réclamer

Le dividende national est une chose possible, juste et nécessaire. Les créditistes l'ont compris, et les adversaires des créditistes se sont chargés de leur prouver que c'était tout à fait possible.

Mais les adversaires des créditistes aiment mieux faire des cadeaux à l'autre bout du monde que donner des dividendes aux Canadiens. Ils aiment mieux fouiller tous les continents pour chercher des marchés étrangers que financer le marché domesti­que.

C'est pour mettre fin à cette bêtise que les cré­ditistes s'organisent et forment l'Union Créditiste des Électeurs.

Lorsque l'Union Créditiste des Électeurs sera assez forte, les hommes des gouvernements et des parlements qui allongent aujourd'hui le cou pour chercher au loin de la place pour les produits cana­diens, seront obligés de mettre des dividendes dans les maisons canadiennes pour y laisser entrer les produits canadiens. Sinon, les électeurs allongeront le pied pour chasser ces imbéciles d'une place qu'ils ne méritent pas d'occuper.

Louis Even

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com