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Trésorier nouveau-style

le vendredi, 15 septembre 1944. Dans L'expérience albertaine Aberhart

Tout le monde sait ce que c'est qu'un ministre des finances au fédéral, et un trésorier provincial dans chaque province.

L'expertise d'un ministre des finances ou d'un trésorier provincial consiste à tirer des poches des contribuables, par les taxes, l'argent requis pour subvenir aux dépenses de l'administration publi­que. C'est raide, surtout quand l'argent est rare.

Les conseils que vous pouvez espérer entendre d'un trésorier public, c'est de payer fidèlement vos taxes, parfois aussi de dénoncer votre voisin qui ne paie pas bien les siennes.

Le ministre des finances fédéral et les trésoriers provinciaux ont le même objectif et parlent le même langage. Si vous entendez quelquefois un trésorier provincial (ou le gouvernement dont il fait partie) se plaindre de la finance fédérale, c'est parce que le fédéral prend tellement dans les po­ches que lui, trésorier provincial, n'y trouve pas assez de reste pour prendre sa part. Ce n'est nulle­ment pour que le contribuable garde son argent et s'en serve à sa guise, mais c'est pour avoir le privilège de lui en enlever une plus grosse part pour la province.

Avez-vous jamais entendu un ministre des finan­ces ou un trésorier provincial dire au public : "Organisez-vous pour demander de l'argent au gouvernement" ?

Non ? Eh bien, c'est parce que vous n'étiez pas au Palais Montcalm le soir du 2 juillet.

Nous avions là l'Honorable Solon Low, qui est trésorier de l'Alberta depuis neuf ans. Et son cri n'est pas : Dites au fédéral de laisser l'argent dans vos poches, pour que le trésorier provincial puisse l'y prendre.

Non. Il disait : "Organisez-vous pour demander au fédéral de vous donner de l'argent, de vous donner des dividendes, en monnayant l'immense capacité de production non monnayée aujourd'hui. Alors, il y aura dans vos poches de quoi financer vos besoins privés et de quoi financer les dépenses publiques, aussi longtemps qu'il y aura au Canada les hommes, les machines et le matériel pour faire à la fois les choses qui répondent aux besoins privés et les choses qui répondent aux besoins publics."

Voilà un homme qui a administré — et bien administré — les fonds publics de sa province pen­dant neuf années. Comme les autres, il a rencontré des difficultés financières pour boucler les budgets. Mais il ne songe pas à dire que les difficultés vien­nent de ce que le peuple ne donne pas assez d'ar­gent au gouvernement. Il dit qu'elles viennent de ce que le gouvernement ne donne pas assez d'ar­gent au peuple.

Et quel est le gouvernement qui s'oppose à cela, à donner de l'argent au peuple ? Pas le sien, mais le fédéral. Si le sien, le gouvernement d'Alberta, passe des lois pour augmenter l'argent et le donner au peuple, le fédéral intervient, et la loi est désavouée.

"Demandez de l'argent au gouvernement qui est censé avoir le pouvoir sur l'argent." Voilà au moins un langage nouveau dans la bouche d'un trésorier provincial. Nous souhaiterions de le voir ministre des finances du Canada, ou premier-ministre du gouvernement fédéral. Ce serait plaisant de suivre son conseil. Nous n'y manquerons pas et nous nous organisons dans ce sens.

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