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Réplique très à point

le vendredi, 15 février 1946. Dans La vie créditiste

Un bon curé du Témiscamingue, qui ne prise guère le Crédit Social, parlait en chaire d'abon­nements aux journaux, le 20 janvier dernier.

"Abonnez-vous, dit-il, aux bons journaux, tels que L'Action Catholique et Le Droit, et aussi à La Frontière qui est notre journal, à nous du Témis­camingue."

Jusque-là, c'était très bien. Mais d'ajouter :

"À propos du journal Vers Demain, il y en a beaucoup qui le reçoivent. Je me suis informé. Les théologiens ne le condamnent pas, ni le Cardinal non plus. Mais c'est une doctrine douteuse, qui sort d'un cerveau protestant. Les textes sont an­glais. Une doctrine ne se traduit pas ; un livre se traduit, mais pas une doctrine."

Évidemment, cela n'était guère de nature à favoriser le travail de notre propagandiste dans la paroisse, et il sortit de l'église un peu énervé.

Il n'avait pas fait trois pas qu'un type lui lance : "Je crois que le curé n'est pas créditiste, hein ?" Notre homme de répondre : "Non, certainement. Mais j'aimerais avoir l'occasion de lui demander de quel cerveau est sorti le système bancaire, ou de quels cerveaux ont originé les coopératives" ; et il explique à quelques personnes attroupées que les coopératives ont commencé à Rochdale, An­gleterre, et que le système bancaire moderne est surtout la création de protestants hollandais et anglais, et que l'idée provient peut-être de cer­veaux juifs.

Puis il ajoute : "Si vous avez une charrue qui va bien, vous ne vous demandez pas si elle a été inventée par un protestant ou un catholique ; peu vous importe, pourvu qu'elle aille bien."

Un des auditeurs s'abonne sur-le-champ.

On pourrait également demander, gentiment, à ce bon curé si, avant de prendre le train pour Ottawa ou pour Québec, il s'inquiète de savoir si l'inventeur de la locomotive était un catholique ou un protestant.


À St-Joseph de Beauce

En l'absence de J.-Arthur Lessard, parti pour le bois, c'est Léopold Doyon qui agit comme lieute­nant à St-Joseph de Beauce. D'une lettre du 20 janvier, signée de lui, nous extrayons ce qui suit

"Comme vous le savez, à St-Joseph nous avons commencé l'entraînement de conférenciers. Ça marche à merveille, nos assemblées sont de plus en plus intéressantes.

"Vendredi prochain, j'aurai 26 personnes pré­sentes, et 11 de ces personnes adresseront la paro­le devant le beau drapeau du Crédit Social que je vais installer. Le 13 janvier, 7 se sont entraînés ; il y en avait qui tremblaient ; quelques autres avaient chaud ; un autre s'est levé pour nous dire qu'il n'était pas capable de parler, mais il a quand même parlé six minutes !

"L'abonnement ne ralentit pas, puisque nous en avons pris onze cette semaine. C'est plus que notre objectif de six par semaine. Le 30 mars, nous n'au­rons pas loin de 400 abonnés à St-Joseph : c'est beaucoup, mais on prétend y arriver, malgré qu'il nous manque trois bons hommes : MM. J.-A. Les­sard, Gédéon Drouin, et Paul-Émile Gilbert."

Ce M. Doyon agit comme organisateur des as­semblées et a pris la responsabilité de les faire ré­ussir. Il en a chargé un autre, Paul-Émile Giguère, d'agir comme chairman, ou président d'assemblée, chargé de présenter les conférenciers.

Dans sa lettre, M. Doyon signale Amédée Poulin qui, à lui seul, a pris sept des onze abonnements de la semaine.

Le piastre achète tout

Le journal Le Canada du 2 février insinue que l'Hon. Mackenzie King, au cours de la dernière rencontre des ministres provinciaux, aurait décla­ré que l'impôt sur le revenu sera diminué considé­rablement dès que les provinces auront consenti à abandonner ce champ d'impôt au fédéral.

Est-ce une promesse — ou une propagande moussée — pour acheter l'opinion publique afin que les provinces cèdent ?


Au Conseil de St-Elzéar

Le conseil municipal de St-Elzéar (Beauce), à sa session du 14 janvier, fut saisi d'une résolution pour demander au gouvernement l'institution de succursales du Trésor. La résolution, proposée par le conseiller Léon Chouinard et secondée par le conseiller Alexis Thibault, fut adoptée à l'unani­mité. Le maire est Albert Dumont. Copie de la ré­solution nous est envoyée par le secrétaire-tréso­rier Onil Morin.


Conseil municipal de Lauzon

À la demande de l'Union des Électeurs de Lau­zon, le 7 janvier, le conseil municipal de cette ville a adopté une résolution demandant la démobilisa­tion des conscrits et l'amnistie générale immédiate pour tous les déserteurs et délinquants de l'armée. Cette résolution fut présentée par l'échevin Bou­chard et secondée par l'échevin Côté.


Au conseil de Val d'Or

Une résolution demandant l'amnistie a été adop­tée par le conseil municipal de Val d'Or. La réso­lution fut parrainée par l'échevin Oza Tétreault, à la demande de l'Union locale des Électeurs, con­duite par Arthur Beaudoin.


Au conseil de Barraute

Sous la pression de l'Union des Électeurs de Barraute (Abitibi), conduite par Alfred Naud, le conseil municipal de Barraute a récemment adopté une résolution demandant au gouvernement pro­vincial l'établissement d'un système de Maisons du Trésor.


Adolphe Turgeon décédé

Nous avons été à la fois surpris et peinés d'ap­prendre la mort subite de M. Adolphe Turgeon, de Lac Mégantic. M. Turgeon fut le premier créditis­te de Lac Mégantic, et jusqu'à la fin fut toujours prêt à prêter son concours au mouvement, selon ses moyens. Nous prions la famille éprouvée d'agréer nos sincères et profondes sympathies.


L'heure H le 11 avril

Le programme lancé au commencement de l'an­née — campagne électorale pour se donner des mandataires provinciaux et des mandataires fédé­raux — est reçu avec enthousiasme partout.

Mais n'oublions pas qu'avant de monter un par­lement de mandataires pour servir les électeurs, il faut commencer par monter une organisation d'électeurs pour se faire servir. Autrement, on ne fera pas mieux avec ce parlement qu'avec les par­lements actuels. À qui les mandataires ou les députés obéiront-ils s'il n'y a pas une force puis­sante d'électeurs pour leur donner des ordres ?

C'est pourquoi nous plaçons la formation de l'Union des Électeurs avant l'élection des man­dataires.

D'autre part, pour former vite et bien l'Union des Électeurs, il faut des hommes actifs et entraî­nés. D'où la première phase, ou la phase prépa­ratoire dans notre grand programme, celle dans laquelle nous sommes engagés depuis le premier de l'an.

Des conférenciers sont à l'entraînement un peu partout. Il en faudrait au moins un gros groupe par comté provincial.

Pendant ce temps-là, pendant que voltigeurs, défricheurs, conférenciers fourbissent leurs armes, la direction provinciale fait sa part. Pour le grand lancement des forces, il faudra un approvision­nement de munitions : un catéchisme de l'Union des Électeurs, des formules d'adhésion à l'Union des Électeurs pour tous ceux qui voudront joindre les rangs, des cartes pour les membres actifs.

*    *    *

La deuxième phase consistera dans l'invasion des comtés, de toutes les paroisses de tous les com­tés, par les forces ainsi préparées.

Nous avons fixé l'ouverture de cette deuxième phase au 11 avril. Les premiers coups de canon seront tirés à Montréal ce jour-là.

Le programme de la deuxième phase consistera en une assemblée centrale dans chaque comté de la province, où l'on entendra le visiteur-provincial, Gérard Mercier, ou l'assistant-visiteur, Paul-Eu­gène Drolet ; quelques comtés recevront le direc­teur général lui-même, Louis Even.

À cette assemblée de comté sera dressé le plan final pour l'invasion immédiate des paroisses du comté et l'enrôlement des effectifs. Les derniers comtés auront été visités dans les premiers jours de juin.

Si nous disposons de forces assez nombreuses et bien entraînées, le travail ira vite ; et, tout en con­tinuant de grossir les rangs de l'Union des Électeurs, on pourra, au moins dans un bon nombre de comtés, entrer dans la troisième phase en juin ou juillet.

Cette troisième phase consistera dans une con­vention de comté pour la mise en nomination des candidats et, un peu plus tard, la convention pour l'élection des mandataires.

Et pendant tout ce temps-là, continuons d'in­sister sur l'abonnement à Vers Demain, qui reste l'organe de l'Union des Électeurs. Plus l'abonne­ment sera élevé, plus les électeurs auront de force pour se faire écouter. Les députés ou les manda­taires sauront bien, en effet, que leur attitude sera exposée en blanc et en noir partout où pénétrera le journal Vers Demain.

En avant, donc ! Préparons-nous pour le grand débordement qui commencera le 11 avril !


Montréal, 17 février

N'oublions pas la journée du dimanche, 17 fé­vrier, à Montréal. La séance de l'après-midi, spé­ciale pour les membres de l'Institut d'Action Po­litique, avec cours et programmes, aura lieu à deux heures, à 4232, rue Notre-Dame Ouest. La grande assemblée publique aura lieu à 8 heures du soir, dans la salle du Collège St-Henri, au coin des rues St-Jacques Ouest et du Collège.


À Ville Saint-Laurent

Il y aura réunion créditiste à Ville Saint-Laurent, samedi 23 février, à huit heures du soir, chez M. D. Primeau, 296 Principale. Objectif : monter un groupe actif pour organiser l'Union des Électeurs dans cette partie du comté Jacques-Cartier.


Au Livre d'Or

Le 24e abonnement fourni depuis le 1er septembre 1945 donne droit d'entrée au Livre d'Or 1945-­46. Voici les nouvelles inscriptions, avec indi­cation de la page et de la section du Livre d'Or où elles sont faites et avec la date de l'inscription :

27-1 Jérémie Foisy, Montréal, 8 janvier

27-2 Edgar Ouimet, St-Janvier, 21 janvier 27-3 Henri Lavoie, La Tuque, 21 janvier

28-1 Joseph Beauchemin, Trois-Rivières, 25 jan. 28-2 Onésime Cormier, Trois-Rivières, 25 janvier 28-3 Bruno Beaudoin, Drummondville, 25 janv. 29-1 Lucien Paradis, Québec, 25 janvier 29-2 Lucien Lambert, La Tuque, 28 janvier 29-3 Edouard Lavoie, St-Jean-Port-Joli, 28 jan. 30-1 Paul-Eugène Drolet, Québec, 28 janvier 30-2 Arthur Thibault, Chicoutimi, 28 janvier 30-3 Georges Cliche, La Sarre, 28 janvier 31-1 Nicolas Larochelle, Ste-Marie, 29 janvier 31-2 Emile Perron,.Sherbrooke, 29 janvier 31-3 Ant. Demers, Sherbrooke, 29 janvier 32-1 Gérald Roberge, Drummondville, 29 janvier 32-2 Ernest Gendreau, Asbestos, 30 janvier 32-3 Alphonse Ducharme, Drummondville, 30 ja. 33-1 Rosaire Fortier, East-Broughton, 30 janvier 33-2 Mme Lucien Paradis, Québec, 31 janvier 33-3 Emile Bélanger, Québec, 31 janvier 34-1 Emile Corbeil, Windsor-Mills, 31 janvier 34-2 Charles Thibault, Montréal, 31 janvier 34-3 Patrice Brunet, Ottawa, 1er février.


Sudbury (Ontario)

Le mois passé en Ontario par notre dévoué et ardent apôtre Louis-Philippe Bouchard, porte des fruits remarquables.

À Sudbury, pour commencer, deux bonnes as­semblées sous la présidence de M. Albert Rath­well, vice-président de l'Ontario Social Credit League. Chant de la Marseillaise créditiste et vibrantes causeries de M. Bouchard, suivies d'un grand nombre d'abonnements à Vers Demain pour deux ans, plusieurs de trois ans et une douzaine à vie. Le courant créditiste monte chaque jour à Sudbury.

Nous félicitons nos frères d'Ontario du bon accueil fait à notre cher missionnaire. Qu'on nous permette de mentionner le bon travail local fait par MM. Rathwell, Brunet, Marcotte, Mayer.

Nos fameux as de l'abonnement

Voici, au 1er février, les 25 défricheurs en tête pour l'abonnement à Vers Demain depuis le 1er septembre :

Joseph Bussières, Montréal      175

J.-B. Bureau, Québec      126

J.-E. Grégoire, Québec         114

Abel Paradis, Lévis         83

Delphis Larouche, Metabetchouan.    74

Antonio Mignault, Kamouraska...    68

Adélard Lord, Montréal         65

Théo Castonguay, Québec         58

Roland Corbeil, Granby         56

Henri Borgia, Québec.            53

Gaston Gauthier, Val d'Or         53

Gédéon Therrien, St-Félicien         51

Alfred Gauthier, Rouyn         51

J.-Georges Pilot, Québec         49

Alcide Lachapelle, Montréal         49

Roger Tardif, Sorel         49

Lucienne Mainguy, Everell         48

Jos. St-Amant, Montréal         47

Georges Magnan, Québee   .         46

J.-Orphir Desjardins, Lachute         46

Juliette Lavigne, Montréal         45

Chas.-Eug. Boucher, Plessisville            45

Henri Jobin, Lauzon         45

Alphonse Robitaille, Québec         44

Adélard Bélair, Québec         44

On remarquera que la ville de Québec détient le record des as : ils sont 8, avec un total de 534 abon­nements dans les cinq mois ; la ville de Montréal vient deuxième : 5 as avec un total de 381 abonnements. Mais c'est la ville de Montréal qui fournit l'as des as, M. Bussières.

On remarquera aussi dans cette belle liste le nom de deux demoiselles : Mlle Lucienne Mainguy d'Eve­rell (Beauport), et Mlle Juliette Lavigne, qui travaille au bureau de Vers Demain à Montréal.


L'Union des Électeurs à Granby

Granby devait faire des élections municipales. L'Union des Électeurs décida d'entrer en action, mais sur base d'objectifs seulement, sans s'inquiéter de la couleur politique des candidats.

Appuie un bleu dans le quartier Ouest

La Convention de l'Union des Électeurs du quartier Ouest eut lieu dans la cave du magasin de M. Elzéar Brodeur. Le choix pour la candidature dans le quartier tomba sur un monsieur Gauthier.

M. Gauthier est un ancien bleu, mais qui admire la manière de l'Union des Électeurs. À peine choisi, il s'est abonné à Vers Demain, l'organe de l'Union des Électeurs, et l'Union des Électeurs lui a donné tout son appui.

M. Gauthier a été élu. C'est un gros succès, par­ce que l'adversaire principal de M. Gauthier était l'organisateur et beau-frère du député provincial de l'Union Nationale.

Appuie un rouge dans le quartier Centre

Dans le quartier Centre, l'Union des Électeurs a donné son appui à un bon Libéral, M. Florimond St-Onge, qui lui aussi approuve l'Union des Électeurs et s'est abonné à Vers Demain.

Il a été battu, mais par 10 voix seulement. C'est un succès relatif, parce que son adversaire, échevin depuis 18 ans et réélu plusieurs fois par acclama­tion, passait pour un homme imbattable.

C'est l'Union des Électeurs qui avait décidé M. St-Onge à faire la lutte. Il ne regrette pas et se dit prêt à recommencer.

*    *    *

Les politiciens de clans sentent monter la force de l'Union des Électeurs ; mais ils ne la reconnais­sent pas sous son vrai nom. Il l'appellent "la clique à Brodeur". Ils vont bientôt s'apercevoir qu'ils n'ont point à faire à une clique, ni à un petit grou­pe, mais à un électorat conscient et organisé.


Chapleau (Ontario)

Pendant son séjour à Sudbury, M. Bouchard a pris quelques jours pour une pointe à Chapleau, à 175 milles plus loin vers l'Ouest. Ce fut la pre­mière assemblée du Crédit Social jamais tenue à Chapleau. Elle eut lieu à la salle de l'hôtel-de-ville, sous la présidence de M. Burns, qui tint à payer lui-même la salle ainsi que les frais de voyage de M. Bouchard. M. Burns est membre du conseil provincial de l'organisation créditiste de l'Ontario.

Une imposante assistance, faite d'hommes, de femmes et de jeunes gens, écouta M. Bouchard très attentivement et manifesta beaucoup d'in­térêt. M. Bouchard leva à Chapleau plus d'une vingtaine d'abonnements de 24 mois.

C'était émouvant de chanter la Marseillaise créditiste en plein centre du nord ontarien.

Des veillées du même genre vont se continuer chez MM. Zénon Rioux, Félix Fortin et Louis Robichaud, pour continuer la propagande et l'or­ganisation.

Voilà des noms bien français. Il y a 125 familles canadiennes-françaises dans cette paroisse mixte. La plupart des nouveaux abonnés de Chapleau sont des gens qui viennent de la belle paroisse du Bic, comté de Rimouski.

Coïncidence consolante pour M. Bouchard : son premier abonnement à Chapleau a été celui de son parrain, Richard Simard, originaire de Sayabec (Matapédia), âgé de 78 ans et demi.


Nouveau district

M. Gabriel Lacasse ayant quitté Montréal, la ville tout entière, l'ouest comme l'est, sera sous la juridiction du commandant Elzéar Charlebois. D'ailleurs notre visiteur Gérard Mercier donnera une attention spéciale à la métropole.

Quant à M. Lacasse, nous lui confions un nou­veau district, formé de comtés détachés des dis­tricts de MM. Corbeil et Provencher, auxquels s'ajoutent quelques comtés non classés. Les com­tés suivants entrent dans le district Lacasse : Bro­me, Missisquoi, Iberville, St-Jean-Napierville, Chateauguay, Huntingdon.

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