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Radio-causerie du dimanche soir, 2 juillet

le samedi, 15 juillet 1944. Dans La vie créditiste

M. Louis Even

Chers Créditistes de Nouvelle-France,

N'est-ce pas que vous voudriez tous être de la grande fête créditiste qui se déroule ce soir dans la capitale de la Nouvelle-France ?

Depuis hier, 600 congressistes, venus du nord, du sud, de l'est et de l'ouest de notre grande pro­vince, se voient, se causent, fraternisent et sèment ou cultivent le message partout où ils mettent les pieds.

Et vous savez qu'ils n'ont point les pieds liés, les créditistes. Ni les pieds, ni la langue. S'ils sa­vent bouger et parler dans leurs paroisses respecti­ves, ils n'ont certainement pas fait 50, 100, 200 ou 500 milles dans l'intention de coller.

Aussi le Crédit Social est sur les routes et dans l'air dans le district de Québec. Il envahit la capi­tale ce soir.

Toute la journée, nos congressistes ont salué la population de 25 paroisses rurales à la porte de 25 églises et visité les familles dans les rangs les plus reculés.

Ce soir, les voici assemblés dans Giffard, en or­dre de procession, n'attendant que le signal pour se mettre en marche. Dans une demi-heure, le dé­filé va s'ébranler. Il va grossir, en traversant Giffard, Limoilou, la Basse-Ville, au son de la fan­fare et les drapeaux au vent.

Les créditistes montent à l'assaut de la capitale ; ils vont s'emparer du Palais Montcalm, en bonder la grande salle, les corridors et la place environnan­te. Ah ! si vous aviez pu venir tous, vous les fer­vents créditistes de Nouvelle-France, ce n'est pas le Palais Montcalm, c'est le Parc des Champs de Bataille qu'il aurait fallu envahir pour l'occasion.

C'est que votre force grandit, créditistes. Elle grandit par le nombre ; mais elle grandit aussi par la valeur des hommes qui composent la belle ar­mée de la libération.

À titre de directeur provincial de l'Union Cré­ditiste des Électeurs, je crois devoir, en cette cir­constance solennelle, rendre hommage et à la doc­trine créditiste et aux hommes qu'elle a formés. Doctrine dynamique, pure et féconde. Sont là pour l'attester, les bataillons alignés à Giffard, et les ba­taillons encore plus nombreux que la pauvreté ou les rationnements empêchent de prendre part à cette manifestation.

Ils sont porteurs de foi, d'espérance et d'amour, nos Voltigeurs et Défricheurs du Crédit Social. Nul autre mouvement profane n'a jamais produit une aussi belle moisson d'hommes. Il fait bon le proclamer à la face du pays ; et c'est la meilleure réponse du mouvement créditiste à ses dénigreurs, à quelque enseigne qu'ils logent.

Salut donc, Créditistes en congrès. Salut, Cré­ditistes de toute la province. Salut, patriotes déci­dés à mettre au service des familles, sans restric­tion artificielle et barbare, l'abondance dont la Providence, le travail de dix générations et le pro­grès ont gratifié notre Nouvelle-France !

L'Hon. Solon Low

Mes amis, les Créditistes du Québec,

Je suis très heureux d'être des vôtres dans votre grand Congrès du Crédit Social. J'ai joui de cha­que minute de cette visite, qui est ma première dans votre ville. La sincérité de vos souhaits et la franche amitié des gens m'ont beaucoup impres­sionné.

Vous m'avez honoré, en m'invitant à venir as­sister à votre congrès. J'ai accepté l'invitation avec un immense plaisir, parce que j'étais désireux de me rendre compte de l'esprit qui a remporté un si grand succès pour notre mouvement créditiste dans la Province de Québec, et en même temps je sou­haitais ardemment cimenter ce lien d'amitié et de bonne entente existant entre nous, et qui eut ses débuts à la convention de Toronto.

J'ai une grande admiration pour vos chefs dans le Québec, car ils ont fait preuve, par leur sincérité, leur courage et leur volonté, qu'ils sont des hommes et des femmes de haute valeur. Je suis fier d'être associé avec eux dans ce grand mouvement pour la libération du peuple canadien. Aussi les travail­leurs et les directeurs de l'organisation du Crédit Social du Québec, ont démontré leur valeur par les résultats splendides obtenus par leur travail. Je les félicite et j'applaudis leur zèle et leur esprit qui ont leur source dans les fermes convictions.

Vous m'avez chargé d'une grande responsabilité en me nommant votre chef. Mais vous m'avez beaucoup aidé pour remplir mes fonctions en me donnant comme Vice-Président, mon ami et collè­gue, Monsieur J.-E. Grégoire. Ensemble nous irons de l'avant, à votre service, et au service de tout le peuple canadien, afin de créer chez les gens de bon­ne volonté l'enthousiasme nécessaire pour entre­prendre avec courage une tâche difficile, la tâche de sauver de l'esclavage notre pays bien-aimé ! La main dans la main nous avancerons, en démontrant que nous ne sommes pas divisés par des préjugés de race ou de religion. En effet, nous Créditistes, devons adopter comme principe de vie — et le pra­tiquer ouvertement — l'union qui constitue la ba­se de la véritable fraternité humaine.

Et maintenant je vous apporte les souhaits de vos confrères de l'Ouest. Voici leur télégramme : "They wish for you every success in your efforts in Quebec, and they assure you of their affection and their sincere interest in your great fight."

En terminant, je vous remercie de votre bonté pour moi et de votre gracieuse hospitalité.

M. J.-Ernest Grégoire

Mes chers Compatriotes,

Si les créditistes de huit provinces, assemblés en Convention à Toronto, m'ont fait la surprise de m'élire vice-président de l'Association Créditiste du Canada, je n'ai point pour cela cessé d'être en­fant de ma province.

D'ailleurs, la philosophie créditiste a justement cette vertu, de permettre le développement libre des personnes et des groupements inférieurs. Elle est par nature opposée à toute centralisation. Aussi l'Association Créditiste du Canada fédère, associe ; elle n'absorbe pas, elle supprime encore moins.

Plus les organisations provinciales, qui en sont membres, sont individuellement fortes, plus l'Asso­ciation le sera elle-même. Plus les organisations provinciales cultiveront leurs vertus propres, plus l'Association nationale aura de valeurs à exhiber.

Voilà la grande leçon de la Convention Créditis­te de Toronto, que nul autre groupement politique n'a jamais pu apprendre, parce que tous veulent le pouvoir, tous cherchent à dominer en diminuant la liberté des personnes, mais en se pliant docile­ment aux dictées de la finance centralisatrice.

C'est l'objectif commun, et non l'ablation des vertus particulières, qui établit la véritable unité. Cette unité-là ne mortifie aucune des parties com­posantes, elle les satisfait toutes dans ce qu'elles ont de commun et respecte religieusement ce qui ne l'est pas.

Et l'objectif commun du Crédit Social est aussi universel que les aspirations et les besoins com­muns à tous les hommes.

Les trois repas par jour, pour mon voisin comme pour moi-même ; le vêtement, le logement assurés à tous, à mes voisins comme à moi-même. Le pain quotidien : le Maître par excellence ne nous le fait-il pas demander en commun ? "Notre pain quoti­dien", celui des autres comme le mien.

Le pain quotidien, mais avec la liberté. Pas le pain lié aux chaînes du prisonnier ou au fouet de l'esclavage. Le pain quotidien, libre des enquêtes, des inspections, des discriminations, des conditions mesquines de gouvernements plus avides de se mé­nager des votes que d'assurer la prospérité commu­ne.

Ni la liberté grimaçante du chômeur d'avant-guerre, qui pouvait souffrir et mourir sans que per­sonne y mette obstacle. Ni le pain soumis à l'encar­canement, que les plannistes promettent au monde d'après-guerre.

Mais le pain ET la liberté. Deux choses auxquel­les le colon du nord tient autant que le parvenu des quartiers aristocrates de nos grandes villes.

Le pain et la liberté. Deux choses que le pêcheur de l'Atlantique comme celui du Pacifique, que le bûcheron du Nouveau-Brunswick comme le fer­mier de l'Ouest, que le cultivateur de la plaine laurentienne comme le jardinier de la péninsule de Niagara, savent également apprécier.

Le pain et la liberté. Le pain, parce que Dieu a donné un corps à l'homme. La liberté, parce que Dieu a donné un esprit à l'homme.

Le pain et la liberté, pour les petits comme pour les grands, pour ceux qui peinent comme pour ceux à qui la vie est plus clémente. Le pain et la liberté, pour tous et pour chacun, parce que le pain abonde et parce que la liberté est sacrée.

À titre de vice-président de l'Association Crédi­tiste du Canada, je me joins de tout cœur à l'Ho­norable Solon Low pour saluer, au nom des crédi­tistes de toutes les provinces, l'Union Créditiste des Électeurs de Nouvelle-France et ses dévoués Commandants, Voltigeurs et Défricheurs, qui don­nent un bel exemple à tout le pays. Salut, humbles et vaillants serviteurs de la Nouvelle-France et de la grande patrie canadienne !

Mlle Gilberte Coté

Oui, nous vous saluons, les bâtisseurs et les con­quérants de la Nouvelle-France.

Il nous semble que toutes les femmes et tous les enfants du pays sont venus ici vous voir pas­ser et reprendre courage.

Regardez-les donc, mais regardez-les toutes, vos mères, vos femmes. C'est elles qui se sont tant sacrifiées pour fonder des foyers et une patrie. Et c'est elles qui, l'âme broyée par le chagrin et le désespoir, avaient vu leurs efforts inutiles, parce qu'elles ne pouvaient donner au pays que des proies pour la misère et la boucherie.

Regardez-les reprendre courage aujourd'hui, les femmes de chez nous, les vaillantes canadiennes. Regardez-les sécher leurs larmes, créditistes. Elles vous regardent passer avec joie et fierté, parce qu'elles se disent que les hommes enfin se sont le­vés pour les sauver, elles et leurs petits.

Et les petits enfants, leur voyez-vous les bras tendus vers vous, qui vous encouragent par leur sourire et leurs caresses.

Les petits enfants d'aujourd'hui, les petits frè­res et petites sœurs des autres qui manquaient de lait et de soins pendant la crise, les petits frères et petites sœurs des autres qui se font tuer pendant la guerre, mais regardez-les donc. Leurs joies à eux et leur insouciance ne vous fera plus mal au cœur, puisque vous savez qu'ils ne seront pas pour le chômage et le carnage comme les vieux.

Salut de la part de toutes les femmes de Nou­velle-Françe, à vous les hommes qui vous êtes le­vés.

Vous êtes debout maintenant. Vous n'avez plus le droit de vous reposer avant la victoire finale.

Vous défilez aujourd'hui dans les rues de Qué­bec, au son de nos chansons canadiennes et fran­çaises. Votre pas est sûr et léger comme le pas de tous les héros qui ne voient que le but. Tout à l'heure, vous monterez la colline de capitale. Vous n'en serez pas moins alertes et joyeux. C'est que cette montagne de la ville de vos ancêtres fi­gure pour vous la montagne du Crédit Social. Vous êtes accoutumés de monter. Et la lumière des sommets, qui attire vos âmes, vous fait oublier le chemin qui y mène.

Le tambour vous aide. Il jalonne la route, com­me les succès de vos fêtes créditistes jalonnent votre marche vers le succès dernier. Et votre dra­peau si pur, si beau. Regardez-le donc dans le ciel du soir, comme il brille ! Il est en joie, lui aus­si. Il fête la liberté, qui s'en vient bientôt, car ce soleil qui se couche est une annonce de la gloire de demain.

Tous ensemble, créditistes réunis au congrès, avec tous les créditistes qui n'ont pas pu venir et qui nous suivent aux écoutes ; avec ceux mêmes qui n'entendent pas encore notre voix sur les on­des, parce qu'ils sont prisonniers des voleurs de li­berté ; avec ceux aussi qui sont encore dans les té­nèbres de l'ignorance, parce qu'ils sont prisonniers des voleurs de lumière ; avec tous les hommes qui ont le droit d'être libres, ---- debout comme des guerriers, la tête droite et le cœur en feu, tous en­semble, nous saluons notre drapeau qui nous mène au salut de la Nouvelle-France !

Le jour d'action au Congrès

Dimanche 2 juillet fut le jour d'action créditiste au Congrès, tel qu'annoncé dans le programme.

Prirent part à l'action dans les 25 paroisses, les équipes venues des quatre coins de la province. Plus de 90 équipes étaient représentées.

Au cours du Congrès, il fut pris 1020 abonnements à "Vers Demain", dont 622 dans les 1912 visites du dimanche après-midi.

Succès au Château-Laurier

L'assemblée au Château-Laurier, Ottawa, orga­nisée pour l'Hon. Low et M. Grégoire, le 5 juillet, fut un grand succès. La salle débordait. De nom­breux curieux écoutaient dans le corridor. Plusieurs députés étaient parmi les auditeurs.

M. Low fut évidemment l'orateur principal. Il n'a pas manqué les financiers internationaux qui sont en train d'enserrer le monde après l'avoir af­famé et l'avoir conduit dans un bain de sang.

Notre M. Grégoire fit une magnifique impres­sion, tant par la partie anglaise que par la partie française de son discours. M. Grégoire prend figure nationale, et il fait honneur à la province de Qué­bec. Les créditistes de Nouvelle-France sont fiers de l'avoir dans leurs rangs.

Nous félicitons M. Turpin, de Hull, l'organisa­teur de cette assemblée.

L'Union Créditiste des Électeurs appuie officiellement pour le moment onze candidats : dans Abitibi-Ouest, Abi­tibi-Est, Rouyn-Noranda, Roberval, Lac St-Jean, Chicou­timi, Montmorency, Beauce, Frontenac, Shefford et Stanstead.

Elle n'a rien à voir avec Robert Dupuy qui se présente sous l'étiquette créditiste dans Québec-Ouest. D'ailleurs, les créditistes organisés de la ville de Québec emploieront beaucoup plus efficacement leurs énergies et leur aide fi­nancière dans le comté de Montmorency, où nous avons un candidat officiel.

Conventions sans précédent

M. Louis Even et Mlle Gilberte Côté ont présidé quatre conventions de comté, dont l'originalité et le succès ont enthousiasmé les créditistes et désarçonné des adversaires.

Comté de Roberval

La convention du comté de Roberval eut lieu à St-Félicien le dimanche 9 juillet, après-midi. Salle archicomble ; autant de personnes dehors ; haut-parleur. Assemblée ouverte par J.-Arthur Bouchard, de St-Félicien. Secrétaire : Joseph Pednault, de St-Augustin.

Candidat choisi à l'unanimité : Gabriel Lacasse. II avait été proposé par Gédéon Therrien, de St-Félicien ; la proposition fut secondée par Roméo Laforest de St-Augustin, et appuyée par Ch.-Ed. Langevin de Roberval, Achille Côté de Milot, Raoul Hébert de St-Méthode, Édouard Girard de Chambord, Théo­phile Côté de Péribonka et Edmond Thibault de La Doré.

Après un discours du candidat choisi, Mlle Gilberte Côté fit l'appel nominal des délégués et d'autres pour financer l'élection. Les contributions s'élevèrent au total de $700. Le peuple veut se libérer.

Comté du Lac St-Jean

Le soir du même jour, convention du Lac St-Jean à St-Joseph d'Alma. La grande salle de l'hôtel-de-­ville n'était pas assez grande. Des hauts-parleurs tinrent les personnes de l'extérieur au courant. L'as­semblée fut ouverte par Élie Tremblay, de St-Joseph d'Alma.

Candidat choisi à l'unanimité : Edmond Major. Le choix de M. Major avait été proposé par Joseph Girard, d'Alma, secondé par Joseph Leclerc, de Me­tabetchouan, appuyé par François Jean de St-Cœur de Marie, Maurice Gaudreault de St-Henri de Taillon, Conrad Villeneuve de Desbiens, Méridée Boily d'Hé­bertville Station, Adrien Brisson d'Ile Maligne.

L'appel aux contributions financières, conduit par Mlle Côté, apporta $651.33.

Comté de Chicoutimi

La convention du comté de Chicoutimi se tint à la salle paroissiale de Chicoutimi le lundi soir, 10 juillet. Elle fut ouverte par Emery Lelièvre de Chi­coutimi. Secrétaire d'assemblée : Aimé Simard, de Chicoutimi.

Candidat choisi à l'unanimité : Pierre Bouchard, d'Arvida. Cette nomination avait été proposée par Rosaire Fortier d'Arvida, secondée par Albert Savard de Jonquière, et appuyée par Roland Tremblay de Ste-Anne, Xavier Savard de St-Jean Eudes, Louis-Albert Gagnon de Bagotville, Georges Bouchard de Kénogami et David Maltais de Chicoutimi.

Mlle Gilberte Côté conduisit encore l'appel à l'aide financière. Résultat : $985 et l'usage gratuit de deux automobiles jusqu'à l'élection.

Comté de Montmorency

Convention à Château-Richer, ouverte par Napo­léon Moreau de Ste-Anne de Beaupré, qui agit ensuite comme secrétaire après avoir passé la présidence à M. Even.

Candidat choisi à l'unanimité : Adélard Bélair, de Sillery. Choix proposé par Pitre Simard de Ste-Anne de Beaupré, secondé par Antoine Bélanger de Beau­pré, et appuyé par Gérard Crépeault de St-Tite des Caps, Émile Ferland de St-Pierre, Joseph Grégoire de Ste-Pétronille, J.-A. Gravel de Château-Richer.

Les contributions atteignirent la somme de $575.64.

Comté de Frontenac

La convention du comté de Frontenac n'a pas été présidée par les directeurs provinciaux de l'Union Créditiste des Électeurs, alors occupés ailleurs ; mais on nous écrit qu'elle a été un succès. Elle fut tenue à Lac Mégantic le dimanche 9 juillet après-midi, avec 72 délégués représentant 12 Paroisses, sous la prési­dence de Thomas Latulippe.

Candidat choisi à l'unanimité : René de Blois. La proposition, faite par Rodolphe Hamel de Lac Mégantic, fut secondée par Georges Lamontagne de St-Hilaire de Dorset. Les créditistes du comté ont fourni $733.50 pour l'élection.

À l'heure où nous écrivons ces lignes, il reste quatre conventions au programme : Shefford, Stanstead, Rouyn-Noranda et Abitibi-Est. Elles seront présidées par M. Even, et Mlle Côté fera l'organisation im­médiate.

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