EnglishEspañolPolskie

Que penser de ce Parlement ?

le dimanche, 01 septembre 1946. Dans La vie créditiste

Il s'agit du Parlement d'Ottawa.

M. James-S. Fuller, citoyen de Vancouver, s'est payé le luxe d'un voyage à Ottawa, où il s'est rendu avec ferveur au Parlement fédéral, pour assister à une séance des grands législateurs du pays. Il est revenu tellement désappointé, qu'il a cru devoir écrire à un quotidien d'Ottawa pour faire connaître sa réaction.

Premièrement, il est surpris du petit nombre de députés présents à la Chambre : pour un siège occupé, il en a compté trois de vides.

Deuxièmement, il trouve étrange que chaque député, dès qu'il arrive en Chambre, réclame presque immédiatement un verre d'eau (comme s'il avait déjà bien chaud) et le dernier journal paru (comme si la séance ne l'intéressait pas du tout).

Troisièmement, sans être prêt à jurer que quelques-uns des députés dormaient, il en a vu qui restaient très longtemps immobiles, la tête enfouie dans leurs mains.

M. Fuller se demande enfin si nos députés sont ignorants. (Les preuves n'en manquent pas chez plusieurs.)

Mais les personnages reçoivent tout de même $6,000 d'indemnité par année, avec plus de la moitié exempte de l'impôt sur le revenu. Ils savent donc au moins légiférer pour eux-mêmes.

LIVRE D'OR

(24 abonnements depuis le 1er septembre 1945) La liste qui suit est surtout une liste de rectification. Elle donne les noms de personnes qui ont atteint leur 24e abonnement depuis déjà plusieurs semaines, deux d'entre elles dès le mois de mai. Mais, par suite d'une erreur de classement, la citation n'avait pas paru au Livre d'Or.

65-2 Armand Gauthier, Rouyn, 19 mai

92-3 Gérard Gagnon, Montréal, 26 mai

93-1 Gabriel Lacasse, Granby, 2 juin

93-2 Napoléon Robert, Granby, 9 juin

93-3 Jean Jacob, La Reine, 16 juin

94-1 L.-P. Antoine Bélanger, Beaupré, 16 juin

94-2 Hormidas Cournoyer, Magog, 17 juin

94-3 Camille Viens, Ste-Brigide, 14 juillet

95-1 Léo Blanchette, St-Germain, 19 juillet

95-2 Roland Chartrand, St-Janvier, 21 juillet 

95-3 Edmond Lampron, Ște-Séraphine, 21 juillet

96-1 Ch.-Ed. Breton, Lauzon, 5 août


Défricheurs et Voltigeurs 1945-46

Tableau... page 3 à p 7


Politiciens et créditistes

Nous recevons la lettre suivante de Broughton Station :

Monsieur le Directeur,

C'est un de vos humbles travailleurs qui vient vous raconter une petite scène de vie créditiste vécue en com­pagnie de Jean-Paul Gilbert de St-Frédéric.

Le dimanche 7 juillet, à East-Broughton, avaient lieu de belles fêtes pour célébrer le 75e anniversaire de la fondation de cette paroisse. Il se fit de beaux dis­cours par M. Sarto Fournier (député fédéral) et par M. Tancrède Labbé, député et ministre provincial. Ils débitèrent des phrases sonores, et recommandèrent aux jeunes d'économiser et de conserver les vieilles traditions des ancêtres, et de travailler pour conserver leur patrimoine qu'ils nous ont légué.

Je pensais en moi-même : Ils oublient de nous re­commander de continuer à dormir et à nous laisser vo­ler par les puissances que ces orateurs servent si bien.

Ils ne manquèrent pas de s'adresser des louanges ré­ciproques. Ce sont deux enfants de la paroisse. Le dis­cours de Sarto surtout fut haché d'applaudissements.

Comme il y avait plusieurs prêtres sur l'estrade, M. Fournier, en habile politicien, couvrit le clergé de fleurs, et il eut sa récompense : un Père déclara publi­quement que, s'il existait une maison de retraites fer­mées engageant des prédicateurs laïques, il demande­rait à M. Sarto Fournier d'être de ces prédicateurs.

Pour moi, mon sang bouillonnait. Et lorsqu'un voisin me dit : "Il parle, hein, Fournier !" je répon­dis vivement : "Ce n'est pas drôle de parler si bien ici et d'agir si mal à Ottawa."

Aussitôt après l'assemblée à discours, Tancrède Labbé se mit à distribuer des poignées de mains à droi­te et à gauche. Je dis à mon ami Gilbert : "C'est le temps de lui demander quand est-ce que M. Duplessis va mettre le crédit de la province au service des ci­toyens de la province."

On s'approche du souriant député-ministre et on lui expose poliment la demande. Dès qu'il s'aperçoit que nous sommes des créditistes, il se fâche tout rou­ge. Les mains lui tremblent, et il me dit qu'on est une organisation de voleurs, que le mouvement créditiste lui a volé $500.00 en 1942-43. Je lui demande com­ment. "Ce sont, m'a-t-il répondu, les maudits bons qui ne valaient rien." — "Pourquoi ne valaient-ils rien ?" Il dit ne pas avoir étudié la chose. — "Pour­quoi n'avez-vous pas essayé de les écouler, vous qui êtes si près des gros qui font la pluie et le beau temps ?" Pas de réponse. Mais il reprend :

"Vous êtes en frais de bourrer le peuple une fois de plus dans vos assemblées, en lui demandant $3.00 et en promettant l'abolition de l'impôt sur le revenu." Je lui réponds : "Je ne prends pas les choses de la même manière que vous, moi. Je prétends que si, après explications, je donne librement $3.00 pour entrer dans une association comme l'Union des Électeurs, je fais un excellent placement. Vous parlez de vol : je n'en connais pas de plus gros que celui qui consiste à soustraire à la paie du travailleur de l'argent bien gagné. Quand est-ce que vous allez faire cesser cela ?"

On a fini par se dire de gros mots. On a parlé de voirie, de l'élection de la Beauce, de la cession du Nouveau-Québec à une grosse compagnie, etc. Rendu à bout, il s'est esquivé.

Léo PAQUET

*    *    *

Les politiciens ont le verbe haut, mais ils man­quent d'arguments. Tancrède Labbé parle de vol de $500.00. Il sait fort bien qu'il n'aurait pas accepté $10.00 de ce crédit qu'il appelle sans valeur, s'il n'y avait pas trouvé son affaire. Il ne tient pas commerce pour enrichir les autres, mais pour s'enrichir lui-mê­me. Ces $500.00 qu'il a consenti à encaisser, en crédit qu'il ne se souciait point de passer à d'autres, repré­sentent au moins $10,000 de ventes sur lesquelles il a fait bien des fois $500.00 de bénéfices. Les bons lui amenaient la clientèle et cela lui coûtait moins cher que des frais de publicité. Il était bien content d'en profiter.

M. Labbé connaissait et appréciait le Crédit Social avant d'être député. La politique a pu lui empoison­ner le ciboulot ; mais la doctrine créditiste est restée ce qu'elle était au temps où il lisait les Cahiers du Crédit Social.

------------------------------

L'avion privé du président Truman s'appelle "The Sacred Cow" (La Vache Sacrée). Une vache qui vole, et une vache consacrée... Les Francs-maçons ont bien plus le goût des noms d'animaux que des noms de saints — et les clubs neutres aussi. C'est de même souche.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com