EnglishEspañolPolskie

Programme révisé de l'Union des Électeurs

le mercredi, 01 mai 1946. Dans Crédit Social

Modifications de forme

Nous publions de nouveau, en dernière page, le programme de l'Union des Électeurs, fédéral et provincial.

On remarquera qu'il présente certains points sous une forme nouvelle, surtout en ce qui regarde le dividende mensuel et les pensions aux vieux et aux invalides.

Nous avons cru que, tout en évitant de mêler au programme les méthodes d'application, il fallait y insister sur les prérogatives des provinces, tant me­nacées aujourd'hui par les forces centralisatrices opérant à Ottawa.

S'il appartient au gouvernement fédéral de créer l'argent nécessaire pour bien écouler toute la pro­duction, c'est aux provinces qu'il appartient de veiller à la sécurité sociale des citoyens.

C'est donc aux provinces que revient la fonction d'assurer le dividende et les pensions de sécurité sociale. La fonction du fédéral consiste seulement à enlever les obstacles financiers, en usant de son droit constitutionnel de régler le volume de l'ar­gent en rapport avec l'offre de produits et de ser­vices.

En d'autres termes, l'argent origine du fédéral, mais sa distribution est du ressort des provinces.

Nous croyons également utile de stipuler que cette distribution provinciale soit faite par l'inter­médiaire des municipalités, plus près des individus, au lieu de l'être par une bureaucratie centrale, éloignée, lente, compliquée et susceptible d'in­fluences politiques. Il est si facile pour le citoyen lésé de voir les autorités de sa municipalité ; il lui est bien moins facile d'aller à Québec, et les règle­ments par correspondance sont sujets à des re­tards, exigent des formalités et découragent bien des gens à moyens limités.

Le chiffre du dividende

On remarquera aussi que le chiffre du dividende ne fait plus de distinction entre adultes et enfants, et qu'il est uniformément marqué à $20 par mois.

Cette modification a été adoptée à la suite de diverses suggestions et consultations.

Le résultat est substantiellement le même, au moins pour la famille moyenne. La famille moyen­ne, c'est celle composée de deux parents et de qua­tre enfants. L'ancienne répartition, $30 par adulte et $15 par enfant, donnait à cette famille un total de $120. La nouvelle répartition, $20 à chacun in­distinctement, lui donne encore $120.

Quant aux familles avec moins d'enfants, la nou­velle proposition est moins avantageuse ; pour les familles nombreuses, elle est plus avantageuse. Dans quels quartiers s'en plaindra-t-on ?

Expliquons aussi que la proposition $30- $15 vi­sait surtout la garantie d'un minimum vital à cha­cun, et l'on calculait que ce simple nécessaire coû­te plus pour un adulte que pour un jeune enfant. Le dividende-uniforme à $20 combine cette idée du minimum vital avec la doctrine de l'héritage cultu­rel, reconnaissant que tout citoyen vivant, quel que soit son âge, est au même degré co-héritier et co-propriétaire des richesses naturelles de son pays, de la science accumulée et de l'organisation de la vie en société.

D'ailleurs, si l'adulte requiert plus que l'enfant pour s'assurer le même niveau de vie, il a générale­ment le moyen et l'occasion de se livrer à des occu­pations qui lui apportent un revenu en argent ou en produits. On peut prévoir qu'avec un régime de dividendes, la production, stimulée par son écoule­ment, offrira de l'emploi à toute personne valide.

Il va de soi que les dividendes aux enfants sont remis aux parents et que toute la famille qui s'assoit à la même table bénéficie de ce budget aug­menté.

Quelques points supprimés

Le programme publié ici il y a deux mois, et ex­posé dans le Catéchisme de l'Union des Électeurs, comportait des demandes concrètes pour les ou­vriers, colons et les agriculteurs. Le programme révisé ne les mentionne pas.

Ce n'est pas une méconnaissance des besoins de ces classes de citoyens, et le codicille ajouté au pro­gramme provincial englobe leurs cas sous la res­ponsabilité sociale du gouvernement.

Mais nous avons cru qu'il vaut mieux, pour l'Union des Électeurs, s'en tenir à des demandes qui affectent tous les citoyens, quelle que soit leur occupation, et laisser aux syndicats ouvriers, aux sociétés de colonisation, aux unions de cultiva­teurs, le soin de demandes spécifiques pour les per­sonnes dont ces organismes doivent avoir les inté­rêts en main.

Cela n'empêche évidemment pas l'Union des Électeurs d'appuyer les demandes faites par ces or­ganismes accrédités, lorsqu'elles ne viennent pas en conflit avec les intérêts légitimes des autres classes de la société.

Demandes soutenables

Ajoutons que l'Union des Électeurs se réserve le droit d'adapter son programme aux possibilités de l'heure. Les demandes qu'elle formule actuelle­ment sont parfaitement soutenables, car elles sont de réalisation possible avec les capacités actuelles de production. À plus forte raison le seront-elles, à mesure que la production de biens se sera accrue par le transfert aux industries de paix des remar­quables développements technologiques apportés à l'industrie de guerre durant les dernières années des hostilités. N'envisage-t-on pas déjà l'utilisation prochaine de l'énergie atomique ? En ce temps-là, si l'on ne veut pas organiser la destruction, les di­videndes devront prendre plus de place encore dans l'économie distributive.

Poster un commentaire

Vous êtes indentifier en tant qu'invité.

Panier

Dernière parution

Infolettre & Magazine

Sujets

Faire un don

Faire un don

Aller au haut
JSN Boot template designed by JoomlaShine.com