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Programme de l'Union des Électeurs

le vendredi, 01 mars 1946. Dans Dividende

L'Union des Électeurs groupe les électeurs pour obtenir des résultats. Elle veut contrôler démocra­tiquement ses représentants, députés ou manda­taires, en leur imposant la poursuite de ses ob­jectifs.

En tout, temps, selon les besoins, elle peut met­tre sa force en branle pour un but déterminé — mais toujours dans l'ordre des objectifs, jamais dans celui des méthodes.

Pour le moment, elle a déjà de grandes choses à réclamer, tant au fédéral qu'au provincial.

Programme fédéral

L'Union des Électeurs demande et exige que ses mandataires demandent au gouvernement fédéral :

    1) Un dividende de $30 par mois pour tous les citoyens du pays âgés d'au moins 18 ans, et de $15 par mois pour tous les enfants au-dessous de 18 ans.

    2) Une pension de vieillesse de $60 par mois à partir de 60 ans, sans enquête et sans excep­tion, ainsi qu'à tous les aveugles dès qu'ils ont atteint l'âge majeur.

    3) Une réduction de 75 pour cent dans les taxes fédérales.

    4) L'abolition de l'impôt sur le revenu pour tout revenu n'excédant pas $3,000 par année.

    5) L'abolition de tous les contrôles.

Programme provincial

L'Union des Électeurs demande et exige que ses mandataires demandent au gouvernement pro­vincial :

    1) Une prime de $100 pour les parents à la nais­sance de chaque enfant.

    2) Faciliter à chaque famille de la province, pour son usage personnel, l'obtention d'une bon­ne maison, à bon marché, par des octrois généreux ou toute autre méthode appropriée.

    3) Escompte à l'acheteur, remboursé au marchand par le gouvernement, sur tout produit de la province.

    4) Réduction de 25 pour cent dans les taxes pro­vinciales.

    5) Législation ouvrière garantissant des salaires équitables et de bonnes conditions de tra­vail.

    6) Traitement gratuit de tous les cas de cancer, de tuberculose et de paralysie infantile.

    7) Abolition des impôts sur les successions n'ex­cédant pas $50,000.

    8) Complète autonomie provinciale : droits exclu­sifs de légiférer en matière de droits civils et de propriété privée.

Audacieux, mais possible

On nous objectera sans doute que nous deman­dons beaucoup. Le programme est audacieux, nous en convenons, mais il n'inclut que des choses très utiles et tout à fait possibles.

Il peut se faire que le gouvernement ne puisse le réaliser sans procéder d'abord à des ajustements financiers. C'est son affaire. Qu'il se courbe ou se cabre devant le système financier, nous nous en soucions fort peu. Nous savons que ce que nous demandons est possible. Nous savons que les pro­duits répondant au chiffre de piastres sont là, dans le pays, ou peuvent y être facilement, si l'on ne met pas d'obstacles à la production. Et puisque les produits sont là, nous les voulons dans nos maisons. Et puisque, pour faire venir les produits dans nos maisons il faut des piastres, nous deman­dons des piastres.

Le pays s'arrange pour fournir les produits ; que le gouvernement s'arrange pour trouver des pias­tres. Et qu'il les prenne ailleurs que dans les po­ches de ceux qui en ont besoin.

La guerre n'a pas arrêté une seule minute pour manque de piastres ; les produits ne devront pas rester éloignés de nos maisons pour manque de piastres.

Lorsque, dans le passé, des citoyens éclairés ont suggéré des moyens de corriger le système finan­cier, pour le faire obéir aux réalités, on a fait la sourde oreille et on s'est moqué d'eux. Eh bien, que le gouvernement prenne maintenant les moyens qu'il voudra, mais il nous faut les choses ; donc il nous faut l'argent pour acheter les choses.

Le gouvernement a bien eu tout l'argent qu'il fallait pour acheter la production de bombes et de canons ; il peut bien maintenant passer aux ci­toyens tout l'argent qu'il faut pour acheter la pro­duction de nourriture, de vêtements, de services de toutes sortes qui s'offrent.

Exemple

Un exemple seulement :

Durant l'année 1943, le Canada a produit, outre les biens nécessaires pour entretenir au pays le niveau de vie 1943, une production de guerre de $3,279,000,000. Cette production de guerre a été servie gratuitement aux Allemands.

Eh bien, aujourd'hui qu'il n'y a plus de guerre, la production de guerre annuelle de $3,279,000,­000 peut être remplacée par une production de paix annuelle de $3,279,000,000. Et si cette pro­duction de guerre annuelle pouvait être servie gra­tuitement aux Allemands, la production de paix correspondante peut être servie gratuitement aux Canadiens.

Cela encore une fois, sans diminuer le niveau de vie 1943 de personne.

C'est d'autant plus facile qu'en 1943, il y avait 700,000 hommes et jeunes gens bien capables sous les armes, et ils ne faisaient rien pour la production. Ils sont revenus, ou reviennent, et peuvent faire beaucoup pour la production.

Et à quoi cela équivaut-il, $3,279,000,000 dans une année ? Cela équivaut justement à $30 par adulte et à $15 par enfant, sans excepter un seul Canadien.

À qui donc fera-t-on croire que la demande d'un dividende de $30 par adulte et de $15 par enfant est une chose impossible ?

Ce qui a pu se faire pour la mort peut se faire pour la vie. On objectera ce qu'on voudra. Le gou­vernement objectait bien pendant dix ans avant la guerre : On n'a pas d'argent. Et il laissait hom­mes et jeunes gens sur le trottoir. Il ne les a point laissés sur le trottoir pendant la guerre. Toutes les objections sont tombés d'un coup à l'appel de la guerre des financiers apatrides et des impérialistes. Eh bien, que les objections tombent aussi à l'appel des élec­teurs organisés.

Nous sommes des fous si nous ne pouvons nous faire écouter par nos gouvernants, alors qu'ils ont bien écouté en vitesse des forces extérieures.

Il reste une chose à faire : monter une force d'électeurs égale aux forces des financiers et des fomentateurs de guerre.

Et gardons-nous bien de demander des métho­des au gouvernement : laissons-lui le choix des méthodes. Il y a des experts auxquels il peut re­courir s'il veut. Il y en a dans le système financier actuel, il y en a dans l'école créditiste et, dans d'au­tres écoles aussi. À lui de frapper aux portes qu'il voudra. Mais qu'il nous donne les résultats.

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