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Pour annales créditistes

le mercredi, 01 septembre 1943. Dans La vie créditiste

vieNous partions de Malartic ce dimanche matin un quart d'heures avant six heures, comptant dé­poser les conférenciers dans trois paroisses du nord pour y parler après la grand'messe. Mais, à quatre milles de St-Blaise, notre automobile reste nette­ment en panne.

Un camion remorque notre voiture à Barraute et monte tous nos gens à St-Blaise. Il faut se con­tenter de St-Blaise et Barraute.

Dépourvus de notre auto, le retour pose tout un problème. Dans un système de fous, force est d'a­gir en fous.

Un premier taxi nous conduit à 15 milles ; un autre, appelé d'Amos, nous fait faire 15 autres milles ; un troisième nous conduit à 15 milles d'A­mos. C'est le sommet de son plafond, et il nous laisse dans le bois.

On attend le passage de l'autobus. L'autobus arrive, très chargé. Mes compagnons sont acceptés à bord ; mais le chauffeur me refuse, parce que les voyageurs sont déjà tassés et que je suis d'une grosseur inadmissible dans les circonstances. Je dois attendre une occasion au bord de la route.

Vient à passer un auto conduit par un créditis­te. "Tiens, dit-il, c'est Fontaine qui s'en va à pied !" Il arrête, et, comme sa voiture est chargée à pleine capacité, j'embarque sur le marche-pied pour sor­tir du bois.

À peine avons-nous fait un mille qu'un pneu crève. Me voilà encore dans le chemin.

Passe une deuxième voiture, également entre les mains d'un créditiste. Il fait la même réflexion que le premier — le même geste aussi : il me cueille.

Cette fois, à peine mieux. On fait un mille et demi, et un pneu crève.

J'en prends mon parti : je suis trop gros pour les pneus d'aujourd'hui, je ferai à pied les sept milles qui me séparent de La Motte.

Mais voici un troisième créditiste : M. Alfred Perron. Il me dit : "Fontaine, il ne faut pas que tu restes dans le bois. Monte." Il place sa femme sur le siège d'arrière où six étaient déjà entassés, et me fait asseoir en avant.

Nous roulons avec précaution, 8 à 10 milles à l'heure, pour ménager les pneus ; et cette fois, nous atteignons La Motte, où je remercie M. Perron avec une sincérité facile à comprendre. De là, je téléphone à Malartic et l'ami Narcisse Gosselin vient me chercher. Je suis rentré quelques minutes avant minuit. Mes compagnons de Cadillac avaient atteint chez eux à neuf heures.

Ces aventures, déridantes quand on les raconte, mais un peu plus ternes quand on les vit, n'arrête­ront en rien notre zèle. Cependant, le problème du transport se complique à mesure que les pneus ga­gnent en usure.

Un ami me suggère le choix entre deux solu­tions : soit me rapetisser à une circonférence nor­male, soit reprendre aux Japonais les pays du ca­outchouc. Deux choses à peu près également diffi­ciles !

Henri FONTAINE

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