Où est la fantaisie ?

Le journal Vers Demain n'est point une arène pour des duels personnels. Aussi ne tenons-nous point à prendre à partie M. Victor Trépanier pour ses "propos" dans Le Bloc du 26 février.

Mais il nous faut redresser certaines réflexions sur l'Union des Électeurs qui ne sont pas confor­mes à la vérité.

D'après M. Trépanier, par l'Union des Électeurs, nous voulons ramener le problème de la démocratie à "cette chose rapetissée et rachitique qui s'appelle le suffrage universel".

Si M. Trépanier lisait le journal Vers Demain autrement que pour y trouver matière à repren­dre, il aurait depuis longtemps appris que l'Union des Électeurs se préoccupe beaucoup moins du suffrage universel, du vote aux urnes, que le grou­pe dont il fait partie.

Sont-ils dans le rachitisme du suffrage univer­sel, les ouvriers qui se groupent en syndicats, puis qui, dans leur syndicat, décident d'insister auprès du gouvernement pour obtenir une loi qu'ils ju­gent conforme à leurs intérêts d'ouvriers ?

L'Union Catholique des Cultivateurs rapetisse-t-elle la démocratie lorsqu'elle fait valoir son poids pour obtenir des avantages qu'elle croit mérités par les cultivateurs ?

Est-ce parce que l'Union des Électeurs s'occupe de questions plus communes à tous et s'efforce, elle aussi, d'exercer une pression sur le gouvernement pour des objectifs qu'elle juge d'intérêt commun, qu'elle fait du suffrage universel ?

Si l'on veut trouver des hommes qui se préoccu­pent surtout du vote des électeurs, il faut les cher­cher dans les partis politiques, de quelque nom qu'ils s'intitulent.

Au surplus, que M. Trépanier soit bien rassuré sur notre humeur. Ce n'est pas dans le mouvement créditiste qu'on souffre de "regrets et de mélan­colie", même si des gens qui s'embourgeoisent vont vers des groupes où l'on peut être "moins au peu­ple et plus à ses petites ambitions".

En écrivant notre article du 15 février, nous n'avions point du tout pensé à M. Trépanier. Nos réflexions portaient clairement sur ceux des con­gressistes que nous avions eu l'occasion de con­naître. Comment pourrions-nous juger des gens que nous ne connaissons pas ?

M. Trépanier se trouvait-il quand même coiffé ?