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Notre héritage culturel

le dimanche, 01 octobre 1944. Dans Crédit Social

Par Ralph Duclos - Traduit par Edmond Major

Notre héritage culturel, c'est cette abondance de savoir accumulé, habileté, sagesse et traditions, transmis d'une génération à l'autre. Cet héritage culturel est probablement, à lui seul, le plus grand facteur de notre Richesse Nationale aujourd'hui.

Au cours des siècles

Notre présente civilisation n'existerait pas sans les contributions petites ou grandes, que nous ont léguées gratuitement les générations mortes et dis­parues. Les connaissances de notre siècle, — les sciences, les inventions, les découvertes, les perfec­tionnements, les arts, le langage, la littérature,  

tout ce qui n'a pas été réellement créé par la pré­sente génération, nous fut donné, à tous et chacun de nous, sans conditions, par les générations pré­cédentes. Cette accumulation extraordinaire de sa­voir, voilà notre héritage culturel.

De tout temps, l'on a obtenu la production par l'application de l'énergie à la matière. Mais avec le progrès, l'énergie appliquée à la matière a été de moins en moins de l'énergie purement humaine, et de plus en plus de l'énergie scientifique. Cette éner­gie scientifique est notre héritage culturel accru au cours des générations précédentes.

Il va sans dire que si l'immense production de nos jours est due à quelque chose qui appartient à chacun, chacun devrait recevoir sa part de la ri­chesse venant de l'héritage commun. L'on doit continuer à payer le banquier pour sa contribution spéciale ; l'on doit continuer à payer le producteur de biens et de services pour sa contribution spécia­le ; l'on doit continuer à payer le travailleur pour sa contribution spéciale, et l'on doit continuer à payer le reste de la population pour leur contribu­tion spéciale ; mais le banquier, le producteur, le travailleur, comme chaque membre de la société, même les simples consommateurs, devraient de plus recevoir le paiement pour cette partie de la contribution totale à la production, due à l'hérita­ge culturel commun.

Coopérative du savoir

L'automobile, par exemple, n'est pas le produit d'un seul individu. Ce fut le résultat de plusieurs découvertes et inventions, que nous ont laissées, à tous et chacun de nous, les générations passées. L'inventeur a fait des perfectionnements, ajoutant sa petite contribution à la grande contribution de tous les autres, et, comme résultat, il obtint son automobile.

Si quelque génie, il y a des milliers d'années, n'a­vait pas découvert le principe de la roue ; si nos an­cêtres n'avaient pas découvert les métaux et leur emploi ; s'ils n'avaient pas découvert l'art de tisser le linge et de faire la peinture, de fabriquer le bois et le métal ; s'ils n'avaient pas découvert l'usage de l'électricité, le caoutchouc ou les tissus imperméa­bles, qu'aurait fait notre inventeur ?

Quelle distance aidait pu faire une Ford modèle T, si le passé ne nous avait pas légué l'invention de l'écrou et du boulon ?

Il en est ainsi de toutes nos inventions modernes et de toutes nos découvertes. Pas une qui ne soit reliée au passé.

Pourtant, nombre de gens croient encore que le peuple ne peut avoir d'autres sources de pouvoir d'achat que le salaire, qui, plus souvent qu'autre­ment, ne peut procurer qu'une pitance. Faudrait-il alors exporter ou détruire ces surplus extraordinai­res, ou encore réduire la production, comme on a fait dans le passé ?

De bonne administration

La distribution des surplus n'est pas qu'une question de droit, mais c'est aussi une question de bonne administration. N'est-ce pas de bonne ad­ministration que d'avoir un peuple heureux, pros­père et en santé ? N'est-ce pas de bonne adminis­tration que de permettre au peuple de consommer les surplus extraordinaires, évitant ainsi un en­combrement du marché, puis la chute des prix, la dépression, la stagnation, le dénuement et la misè­re ? N'est-ce pas de bonne administration que d'ac­corder au peuple plus de loisirs, permettant ainsi aux personnes d'avoir le temps de penser et d'at­teindre un plus haut degré de culture ? N'est-ce pas de bonne administration enfin que d'être simple­ment honnête ?

Puisque nos experts peuvent, en temps de guer­re, trouver des méthodes pour faire acheter tous nos immenses surplus de production et les distri­buer, pour une bonne part en les lançant à la face de l'ennemi, rendant ainsi "financièrement possi­ble ce qui est physiquement possible", il n'y a pas l'ombre du moindre doute que l'on peut trouver des méthodes pour permettre au peuple d'acheter, en temps de paix, encore de plus grands surplus de production.

Le Crédit Social a trouvé un moyen de garantir à la population, en tout temps, suffisamment d'ar­gent pour acheter ce qu'elle veut de l'immense production.

L'un des principaux mécanismes dont se servi­ront les Créditistes, c'est le Dividende National payé directement à chaque personne de la société, — et basé sur l'héritage culturel commun. Ce divi­dende rendra tout le monde plus riche, tout en n'enlevant rien à personne. Il distribuera simple­ment au peuple la production que l'on détruit en temps de guerre, et que l'on a détruit délibérément, ou intentionnellement empêché de produire, en temps de paix.

Argent libre de dette

Pour en arriver là, il faut d'abord que notre gou­vernement rende à la Couronne le seul droit de créer et de contrôler l'argent. L'argent est le mé­canisme employé pour la distribution de tous les biens et de tous les services. Actuellement, les ban­ques créent environ 95% de tout l'argent en circula­tion. Et cet argent n'est créé qu'à l'état de dette, quand les banques font des prêts ou achètent des obligations. Voilà pourquoi une montagne de det­tes écrasent les payeurs de taxes.

Les Créditistes s'opposent irréductiblement à un système d'argent qui peut distribuer les choses seu­lement en temps de guerre, et à la seule condition de bâtir d'immenses dettes impayables. Des dettes qu'on augmente toujours et qu'on ne réduit jamais, pas même entre les guerres.

Les Créditistes forceraient ce système monétaire à faire ce qu'un système monétaire devrait faire, c'est-à-dire distribuer les biens et les services en temps de paix aussi bien qu'en temps de guerre, — et cela sans pyramide de dettes et sans inflation.

Ceci ne peut être fait, dans un pays libre, qu'en accordant au peuple un pouvoir d'achat suffisant, c'est-à-dire de l'argent, pour permettre à tous d'a­cheter tout ce qu'ils veulent des biens et des servi­ces disponibles. Quand le marché domestique sera réellement comblé, l'on pourra échanger les surplus du pays pour ceux des autres pays.

Le Crédit Social permettra donc aux Canadiens de jouir d'un maximum de production et d'un ma­ximum de consommation.

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