Un religieux éducateur, très instruit, nous écrit :
"Je vous renouvelle mon abonnement à votre si intéressant — et si nécessaire — VERS DEMAIN.
"Souhaitons que ce demain se développe bientôt en un aujourd'hui où l'argent ne soit plus notre maître, mais notre serviteur. Je regrette de ne pouvoir faire davantage pour le succès d'une cause que je crois bonne. Je ne néglige pourtant aucune conversation privée où je puis semer le bon grain. Mais les terres préparées à le recevoir sont trop rares. Que de préjugés, et surtout que d'ignorance !
"Il semble, malheureusement, que nos gens instruits soient, sous ce rapport, plus revêches que les autres, parce que gonflés de leur suffisante importance. Ils sont souvent si remplis d'eux-mêmes qu'il n'y a plus de place pour de nouvelles connaissances. Puis, eux, on ne les bourre pas avec des bobards, ont-ils l'air de penser ! Comment, eux, qui ont fait des études, devraient-ils refaire leur concept — pourtant bien primaire — de l'argent et du crédit ? Il faudrait que le Crédit Social leur fût prêché par ceux mêmes qu'on leur a appris, au collège ou à l'université, à considérer comme des experts en matières financières. Autant vaudrait faire prêcher des retraites ecclésiastiques ou paroissiales par le diable lui-même.
"Tout de même, l'idée créditiste fait son chemin, et il n'est pas rare de rencontrer un créditiste convaincu là où l'on s'y attend le moins."