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Merci, monsieur le Curé

le mercredi, 15 septembre 1943. Dans La vie créditiste

Un curé nous envoie $10.00 pour les émissions ra­diophoniques de l'Union des Électeurs, et il ac­compagne son offrande de la lettre suivante :

Cher Monsieur Even,

Je me fais un plaisir de vous adresser ma petite part pour vos émissions radiophoniques. Dix pias­tres, c'est bien peu. Je voudrais pouvoir vous en­voyer des cent piastres, en prendre sur tout le gas­pillage qui se fait présentement. Hélas ! je suis un pauvre homme de curé...

Mon cœur et mes prières vont à ceux qui se dé­vouent pour sauver notre peuple autrement que par des palabres.

De partout, on entend monter ce cri inquiet : "Nous glissons vers le communisme." Un prédica­teur de retraite pastorale nous le disait, l'autre jour, avec une voix angoissée.

Chacun lève les bras au ciel en un geste décou­ragé. Et l'on attend la fin comme une catastrophe inévitable, semblables à des enfants qui, voyant venir l'orage, courent se réfugier sous les grands arbres, confiants que le tonnerre frappera ailleurs et que leur grand frère les protégera contre la tem­pête et les coups auxquels ils s'exposent.

Continuez : sonnez l'alarme et organisez de vo­tre mieux la défense. Bâtissez courageusement les abris contre les raids des hauts financiers qui se préparent un après-guerre où ils continueront à nous bombarder de leurs "solennels bobards" et de leurs impôts.

Il faudrait les dénoncer de toute la force des voix de patriotes et d'apôtres. Hélas ! on nous a habi­tués à faire l'obscuration contre de prétendus raids allemands qui n'avaient rien de redoutable. Et l'on ne veut pas que nous nous protégions contre les véritables raids de la haute finance sur le petit peuple. Et lui-même ne paraît pas se douter qu'il devrait apprendre à se protéger. Le petit peuple, comme toujours, ne se réveille qu'au bruit des ef­fondrements dans lesquels croulent son existence ou ses libertés.

Faites la lumière. Si le désastre vient quand mê­me, vous aurez accompli votre pénible tâche. Et les coupables qui, d'accord avec la canaille huppée, inconsciemment ou non, vous auront barré la rou­te, porteront devant Dieu leurs responsabilités et devant l'histoire la honte de leur aveuglement.

Bonjour. Courage. Allons toujours, si peu que nous fassions. Notre mérite est dans l'amour.

En Notre-Seigneur,

Un Curé.

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