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Magasins pleins, porte-monnaie vides au Madagascar!

Marcel Lefebvre le dimanche, 01 août 2004. Dans Crédit Social

De bonnes gens exploités par le système bancaire

Accueil à l’aéroport

Marcel Lefebvre
Marcel Lefebvre
François de Siebenthal
François de Siebenthal

Nous avons offert à S. E. Mgr Raymond, Président de la Commission épiscopale Justice et Paix du Madagascar, d’aller le rencontrer et de parler avec lui des moyens à prendre pour vaincre réellement la pauvreté au Madagascar. Nous avons été reçus comme des rois. Il faut dire que j’étais accompagné de l’honorable François de Siebenthal, Consul général des Philippines et économiste par surcroît. C’est Monseigneur Raymond lui-même qui s’est dérangé à une heure tardive, pour venir nous accueillir à l’avion, moi, à 9.30 hres le soir; et M. de Siebenthal à 4.20 hres le matin. Il demeure à plus de cent kilomètres de l’aéroport. Nous étions émus d’être reçus ainsi par lui-même.

Monseigneur nous a amenés pour l’hébergement et les repas à la Conférence Episcopale du Madagascar, dans la capitale, Antananarivo, le centre de l’Eglise de Madagascar où il passe beaucoup de gens en poste dans l’Eglise: des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses, des laïcs engagés. Souvent les responsables de la maison nous présentaient les nouveaux arrivés pour que nous leur présentions notre solution au problème de la pauvreté.

Dans les premières journées de notre arrivée, nous avons rencontré le bon Père Venance. Il était bien surpris de voir des représentants de Vers Demain au Madagascar. Il connaissait très bien notre journal, il le lit depuis longtemps à l’évêché. Il lit en particulier, avec beaucoup d’intérêt, les articles sur le Crédit Social. Il a été tout de suite conquis par les propositions que nous lui soumettions et il nous a épaulés grandement en organisant des conférences et en nous aidant à convaincre d’autres personnages un peu moins convaincus que lui.

Marché au Madagascar
Magasins pleins, porte-monnaie vides, au Madagascar comme ailleurs

Merveilleuses rencontres

Notre première rencontre a eu lieu avec les membres de la «Commission Episcopale Justice et Paix» du Madagascar, en présence de S. E. Monseigneur Raymond, le distingué Président. Nous avons fait de nombreuses rencontres à la Conférence Episcopale, le centre de l’Eglise du Madagascar, où nous étions reçus. Cela nous a permis de causer avec des évêques, des prêtres, des laîcs engagés qui ont reçu notre message avec beaucoup d’enthousiasme. Ils ont vu et compris la cause de la misère dans le monde.

Le Révérend Père Venance nous a organisé une très belle rencontre, avec les responsables de chaque diocèse de «Caritas» sous la haute présidence de Mgr Raymond de la «Commission Episcopale Justice et Paix». Nous avons reçu plusieurs invitations pour aller dans différents diocèses porter notre message mais le temps ne nous a pas permis de répondre à toutes ces bonnes invitations.

Le bon Père Venance nous a aussi organisé une conférence avec des économistes et des professeurs d’université engagés dans l’Eglise. Ils ont été ravis.

Suite à cette rencontre avec des économistes et professeurs, nous avons été invités à donner une conférence à l’université catholique devant 135 étudiants de la 4e année en économie. Monseigneur Raymond a fait une très belle présentation. Le directeur avait annoncé que les cours étaient suspendus exceptionnellement pour l’avant-midi, afin de pouvoir entendre les deux visiteurs, l’un du Canada et l’autre de la Suisse. L’enthousiasme était général chez les jeunes, ils venaient de découvrir une lumière qui changeait leur vision de l’économie, en découvrant la cause de la pauvreté extrême de leur pays, non pas en richesses réelles, mais en argent. Le recteur de l’université était heureux de voir l’enthousiasme des jeunes et il nous a remerciés de notre passage et il nous a encouragés à continuer notre bon travail.

Nous avons eu une belle rencontre, le samedi soir, avec plusieurs prêtres et laïcs du diocèse de Monseigneur Raymond. A cette conférence, le vicaire général, responsable de tous les prêtres du diocèse et des laïcs engagés, et d’autres, nous ont donné leurs impressions: formidables, extraordinaires ! Ils étaient conquis. Une jeune demoiselle, Dina, qui venait de recevoir sa maîtrise en économie, que Monseigneur avait particulièrement invitée, a déclaré qu’elle en avait appris plus dans 3 heures, que dans 3 ans, à l’université.

Le lendemain, on fêtait le sixième anniversaire d’’épiscopat de Mgr Raymond. Messe solennelle qui a duré 4 heures, agrémentée de beaux chants. Les gens participent étroitement aux célébrations et ils ne sont pas pressés de partir. Monsieur le Vicaire général nous a présentés avec beaucoup d’emphase, Monseigneur a amplifié les présentations. Après la Messe ces bonnes gens nous ont envahis pour se procurer des circulaires: des prêtres, des pères, des religieuses, des laïcs. Le soir en entrant au centre de l’épiscopat, une religieuse nous a téléphoné pour nous inviter à donner notre conférence devant les religieuses de sa communauté, les Sœurs de la Charité de Saint-Louis.

Après la Messe nous avons été invités à participer au banquet donné en l’honneur de Mgr Raymond. On nous a fait le plaisir de nous placer de chaque côté de Monseigneur. Monsieur le Vicaire Général s’est coiffé de mon béret blanc, il a parlé de nous en malgache et il nous a donné ensuite la parole. C’est lui qui nous traduisait en malgache. Ma conférence a duré une demie heure. Et monsieur de Siebenthal en a fait autant. Il y a eu de nombreux et excellents commentaires après notre intervention.

Dans la brousse

Puis nous sommes allés dans la brousse, conduits par le secrétaire, dans la voiture «4 par 4» de monsieur le curé. Nous étions invités par le Secrétaire Général de la Commission Justice et Paix, M. Jean-Marie, un père de famille de 8 enfants, engagé dans l’Eglise. Il nous a réuni tout le monde.

Nous avons commencé par dire le chapelet et, ensuite, nous leur avons donné notre exposé sur la cause de leur misère et sur la possibilité de s’en sortir, en fondant un système «d’argent parallèle» comme en Suisse ou de «Crédit Sociaux» comme en Argentine, etc. Nous leur avons parlé de la possibilité pour eux de créer leurs propres chiffres (argent) pour développer leur secteur, sans attendre le Fonds Monétaires International, la Banque mondiale et tous les prêteurs qui les exploitent. Nous avons fondé ensemble la première petite banque du Crédit Social, comme les insulaires de «l’Ile des Naufragés». Ils ont apporté tout ce qu’ils avaient pour former le fonds. C’était vraiment impressionnant de voir cela. Du bon monde. Monseigneur Raymond nous a dit que dans un an, il y aura 500 petites banques comme celle-là sur l’Ile.

Là où nous avons fondé la première banque, nous avons donné un chapelet à chaque famille qui s’inscrivait, et les gens se sont engagés à dire le chapelet en famille tous les jours pour la réussite de cet important projet. Et avant de fonder la banque, le prêtre a entendu les confessions. Puis il n’y aura pas d’intérêt à payer à cette banque. Il y aura plutôt des dividendes qui vont venir dans peu de temps. Ils vont développer leur région d’une manière impressionnante.

Il faudrait s’informer s’il y a ailleurs dans le monde, des banques où les participants s’engagent à dire le chapelet tous les jours en famille. Je crois que c’est la banque dont les bases seront les plus solides pour le développement du pays Madagascar.

Une grande Croisade du Rosaire

Nous recommandons à vos bonnes prières, le Madagascar et tous les Malgaches, afin qu’ils reçoivent encore davantage la lumière du Crédit Social, et qu’ils puissent la faire rayonner dans leur beau et grand pays qui va être transformé dans peu de temps. Avec l’aide du Ciel et la belle lumière du Crédit Social, ce sera la libération de ces peuples-là. Et il est possible que la flamme s’étende dans les autres pays, car il va y avoir des délégués qui vont aller à la grande réunion de Justice et Paix en Afrique. Ils ne resteront pas seuls. Nous considérons comme l’une de nos priorités de libérer les pays d’Afrique de la dictature bancaire. Pour cela, nous vous demandons tous, chers amis de Vers Demain, de dire le Rosaire pour la réussite de cette si importante entreprise. Devant l’ampleur de la tâche, nous nous sentons impuissants, mais par la force des Rosaires de Notre-Dame, la victoire est assurée.

La vérité unit

Les groupes «Caritas» et «Justice et Paix» œuvrent chacun de son côté. Nous leur avons dit qu’il ne faut pas se diviser: «diviser pour régner», c’est la devise de l’adversaire. Nous avons rencontré Monseigneur Raymond et le Père Venance. Tous les deux étaient ravis. Le Père Venance, lui, avait réussi à réunir des économistes, il nous a dit: «Moi, je suis convaincu que ce que vous nous avez dit est vrai.» Pour sa part, Mgr Raymond était lui aussi convaincu. Les deux groupes travailleront désormais ensemble pour «mettre fin au scandale de la pauvreté.»

Le bon Père Venance a dit: «Il va y avoir une conférence dans un pays d’Afrique au mois de juillet, on nous propose d’envoyer deux délégués de Madagascar. Si Monseigneur Raymond désire envoyer un représentant, Caritas pourra en envoyer un aussi.» Cela a été accepté.

J’ai demandé à Monseigneur, si c’était possible de publier un autre document de la Commission Episcopale Justice et Paix, sur la Justice Sociale. Nous pourrions en imprimer une certaine quantité et l’envoyer avec nos circulaires de «L’Ile des Naufragés» et «Il est urgent de mettre fin au scandale de la pauvreté», dans le conteneur que nous nous proposons de leur envoyer. Eux, ils en impriment que quelques-uns et c’est très coûteux. Monseigneur a accepté l’offre. La Commission Episcopale Justice et Paix a du poids.

Notre petite demoiselle Dina (son nom est comme celui de notre bienheureuse Dina Bélanger, de Québec), est économiste et Monseigneur veut nous l’envoyer en stage à l’Institut Louis Even, pour revenir ensuite au Madagascar y implanter le Crédit Social. Nous avons rencontré aussi un jeune professeur d’anglais à l’université, très intéressé et monseigneur veut nous l’envoyer aussi. Ces jeunes-là sont des trésors et il faut prier pour qu’ils continuent, afin qu’ils puissent libérer leur pays de cette fameuse dictature bancaire.

Les pauvres sont exploités

Nous n’avons pas manqué de dénoncer le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et les banques à charte. Nous avons appris pendant nos conférences que les Caisses Populaires Desjardins étaient établies au Madagascar sous le nom de «Mutuelles». Et on nous a dit que la Mutuelle prête à 3% d’intérêt par mois. 36 % d’intérêt par année. C’est une vraie honte qu’on aille exploiter les pauvres du Madagascar à ce point.

Il y a pire encore, dans l’arrière pays, il paraît que c’est du 1000 % que les pauvres ont à payer. Les pauvres peuvent bien rester pauvres.

On cultive beaucoup le riz là-bas. Pour cultiver du riz, il faut du riz. Quand les paysans n’ont pas de riz, il faut qu’ils empruntent du riz de semence des gros commerçants. Ils empruntent trois poches de riz et ils doivent en remettre neuf. Cela fait du 1200 %. Ils restent pauvres. Ils ne s’en sortent pas.

Des gens cultivés

Ce qui m’a beaucoup surpris, ce sont des gens instruits, des gens d’une certaine culture, qui acceptent d’emblée la lumière du Crédit Social. Il y en a qui m’ont dit: «Cela ne restera pas là. Il va y avoir de quoi qui va se faire après votre départ.»

Pour aider à maintenir le feu là-bas, il faut se hâter à leur envoyer nos circulaires. Nous leur enverrons un grand conteneur chargé de 700,000 circulaires traduites en malgache. Je me suis trouvé un bon camionneur pour transporter toutes ces circulaires du port à la capitale Antananarivo, au Centre de la Conférence épiscopale du Madagascar. Il n’y a pas de meilleur endroit dans l’île. Il y a un frère qui s’occupe des commissions pour envoyer des effets dans différentes paroisses et même dans la brousse. Quand il arrive un frère, un religieux, une religieuse avec un jeep, le frère le remplit de marchandises de toutes sortes. Il pourra y ajouter nos circulaires. Ainsi nos circulaires s’achemineront à travers tout le pays.

Monsieur de Siebenthal aimait leur faire connaître l’Encyclique Vix Pervenit, qui dénonce les mauvais contrats. Et d’après cette encyclique papale, les intérêts sont des mauvais contrats. Après avoir lu notre littérature, les gens comprenaient que les intérêts sur des emprunts sont injustes.

Le 21 mai dernier avait lieu à Rome une rencontre organisé par le Conseil Pontifical Justice et Paix, et le Cardinal africain S. Eminence Mgr Agré y a dénoncé le système bancaire comme étant un «barrage infranchissable» pour le développement. Le lendemain matin, nous avons fait voir ce message à un Père breton. Cela l’a enflammé, il nous a dit: «Donnez cela au frère Vincent, il est le directeur de la revue «la Croix» il faut qu’il publie cette déclaration.»

Le bon Père Venance n’entrait pas dans les discussions. Il observait, quand il voyait que quelqu’un n’avait pas compris, par en arrière, il allait le voir et lui disait: «Moi, j’ai réuni des économistes, ils ont entendu les conférences, et ils disent que cela a bien du bon sens. Cette manière convainc plus de monde que des coups de poing, et nous aurons plus de chance d’établir la paix et la justice.

Dans Vers Demain de mars-avril, il y avait la caricature du bœuf attelé sur un chariot marchant à son rythme et qui bloquait toutes les voitures modernes qui circulent à du 100, 120 km à l’heure. J’aimais faire circuler cette caricature parmi l’assistance. Le bœuf ressemble à leurs zébus. Ils comprenaient très bien le message que nous avions à leur passer: «Le système arriéré de la finance paralyse tout le progrès.» Sans tuer le bœuf, on s’organise pour libérer la route en le mettant à côté du chemin, afin de permettre aux voitures modernes de passer.

Les gens ont été ravis que nous leur proposions la formule du Rosaire comme base de leur entreprise. Monseigneur nous a dit: «Nous sommes heureux de vous avoir accueillis, vous avez donné un exemple par votre tenue, par votre dévotion à la Vierge.» Nous allions à la Messe tous les matins à 6 heures, nous récitions le chapelet en allant en voiture. Monseigneur est vraiment ravi et tous ceux que nous avons rencontrés ont été enchantés de notre visite. Nous avons distribué 500 pancartes «Il est urgent de mettre fin au scandale de la pauvreté», et «Récitons le Rosaire».

M. de Siebenthal leur expliquait qu’un prêt à intérêt pendant 50 ans, nous oblige à remettre 117 fois le capital emprunté. Tout le monde était abasourdi d’entendre cela.

Marcel Lefebvre

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