Les impôts, au moins tels que nous les connaissons, sont un vol pur et simple. Le voleur peut s'appeler l'État, mais l'effet pour les victimes est le même que si elles étaient dépouillées par un cambrioleur. La situation est même pire, parce que le volé ne peut pas recourir à la justice. La loi et les tribunaux sont du côté du voleur.
Première raison donnée pour justifier les taxes : C'est le seul moyen pour le gouvernement d'avoir de quoi payer les services publics.
La guerre a démontré que ce n'est pas du tout la seule source. Si c'était la seule source, cette source existait avant la guerre, et pourtant le gouvernement ne trouvait pas d'argent pour des besoins urgents. Il n'a pas pu faire la guerre sans ouvrir une autre source : la création d'argent.
En moins d'une heure, le gouvernement trouvait 200 millions pour les premières dépenses, sans taxer d'un seul sou.
Au cours de la guerre, il a trouvé au moins trois milliards qui n'étaient nulle part au monde avant la guerre. Et tous les autres pays en guerre ont fait la même chose. Il y a eu création d'argent pour financer six années de boucherie.
Cette manière de trouver l'argent est beaucoup plus rapide et beaucoup moins dispendieuse que la manière de l'impôt. Pas besoin d'une nuée de bureaucrates et d'une montagne de formules, prenant des gens et du temps qui seraient bien mieux occupés à produire des choses utiles.
Il est donc faux de dire que le gouvernement n'a pas d'autre moyen que la taxe pour financer les biens publics.
On objectera que la création d'argent crée en même temps une dette publique qui forcera à taxer plus tard. Envers qui cette dette ? Envers le créateur de l'argent. Très bien, que le gouvernement se fasse lui-même, comme c'est son droit, créateur de l'argent, et il ne devra cet argent à personne.
Une autre raison donnée pour justifier les taxes : Si le gouvernement crée l'argent au lieu de le tirer par des taxes, il y aura inflation.
Qu'est-ce que l'inflation ? C'est une augmentation des prix.
Or, qu'est-ce qui fait augmenter les prix, : l'argent dépensé par l'acheteur, ou bien l'argent reçu par l'ouvrier et le capitaliste ?
Allez au magasin avec $10 en poche, ou allez-y avec un million : cela fera-t-il augmenter d'un sou le prix d'une paire de chaussure ?
Mais que l'ouvrier exige une piastre de plus (ou le patron $1.00 de plus) pour la fabrication d'une paire de chaussure, le prix monte immédiatement d'une piastre.
L'argent que vous mettez dans la poche du travailleur ou du capitaliste, comme récompense de leur production, cet argent-là fait le prix. Mais l'argent que vous laissez dans leur poche ne change rien au prix. Taxez ou ne taxez pas le public, le prix reste le même.
Par ailleurs ; taxez la manufacture ou le marchand, et le prix va augmenter. Cette taxe-là fait l'inflation au lieu de l'enrayer.
Il est donc faux de dire que la taxe a pour effet d'empêcher l'inflation.
L'inflation n'a rien à voir avec l'argent dans les poches. Elle a seulement à voir avec les salaires,
les dividendes, au capital et avec la rareté des produits. Plus un produit est rare, plus son prix est porté à monter.
Or, en temps normal, qu'est-ce qui peut le mieux contribuer à rendre le produit abondant et à diminuer plutôt qu'augmenter son prix ? C'est l'achat en masse. La production est activée par son écoulement. L'écoulement en masse amène la production en masse. La production en masse entraîne l'abaissement du prix de chaque unité. La taxe fait le contraire en diminuant les achats.
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La taxe est un vol chaque fois qu'elle enlève au contribuable de l'argent qu'il trouverait à employer sans nuire à personne.
Demandez aux payeurs d'impôts sur le revenu s'ils ne trouveraient pas à employer tout leur revenu sans nuire à personne.
Si, en temps de rareté, comme pendant la guerre, il y a à craindre que des gens accaparent plus que leur part et que les autres soient privés, le gouvernement possède d'autres moyens que la taxa pour organiser une répartition équitable. Les coupons s'en sont chargés pendant la dernière guerre. La meilleure répartition des produits rares n'a pas été le résultat de la taxe, mais le résultat du couponnage.
La taxe prend du pouvoir d'achat à l'individu et le passe au gouvernement. Elle enlève donc à l'individu le droit de demander ce qu'il veut à la production de son pays, et passe ce droit au gouvernement. Elle remplace la volonté libre de l'individu par la volonté du gouvernement. C'est de la dictature.
Le système de taxes est le contraire du Crédit Social. Le Crédit Social donne des dividendes aux individus pour augmenter leur liberté de choix.
C'est pourquoi la taxe est antidémocratique, elle est une forme de dictature. Tandis que le Crédit Social est démocratique par essence ; il décentralise en remettant entre les mains de tous les membres de la société le pouvoir de donner des ordres à la production.
Les dix gouvernements réunis à Ottawa ont passé leur temps à parler de taxes. Les citoyens auraient bien mieux aimé les entendre parler de dividendes.
Ces gouvernements ne représentent pas les aspirations des citoyens ; ils représentent le pouvoir, qui domine les citoyens et leur dicte leur niveau de vie.
Les créditistes ont envie de rire en voyant les taxeux s'entre-battre entre eux pour le privilège de taxer. Si toute maison divisée contre elle-même est vouée à tomber en ruines, c'est consolant : on peut entrevoir la ruine prochaine de la maison des taxeux.
D'ici là, évidemment, les taxés paient. Mais à eux de s'organiser pour réclamer la fin de ce vol inqualifiable.
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Programme de l'Union des Électeurs : Changer les taxes en dividendes.
Êtes-vous pour les taxes ou pour les dividendes ? Si vous êtes pour les taxes, continuez de payer et ne vous dérangez pas. Mais, si vous êtes pour les dividendes à la place des taxes, pour la liberté des individus au lieu de la dictature du gouvernement, entrez dans l'Union des Électeurs.