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Les jeunes veulent du neuf dans le système financier

Louis-Marie Roy le dimanche, 29 février 2004. Dans Crédit Social

Ils désirent profiter des fruits de la technologie moderne

Les jeunes veulent du neuf dans le système financier, messieurs les nouveaux députés, ils désirent profiter du riche héritage de biens réels, qui leur a été légué par les générations précédentes. L’héritage de dettes fictives que votre vieux système financier leur a empilé sur le dos ne les intéresse pas.

Louis-Marie Roy, 24 ans, est le fils de Robert Roy, sculpteur et Pèlerin de saint Michel de St-Jean-Port-Joli. A son travail, Louis-Marie a suivi des cours pour obtenir une «Attestation d’étude collégiale en supervision». Le professeur a demandé aux élèves de composer un texte sur la «robotisation». Louis-Marie a écrit le texte suivant et le professeur lui a accordé la plus haute note: 5/5.

Homme et machine

De nos jours, les nouvelles technologies sont de plus en plus présentes dans l’industrie. Mais trop souvent, le remplacement de l’homme par la machine fait face au mécontentement des personnes qu’elle remplace. On associe machine à perte d’emploi. On dit: «Comment je vais me procurer les biens produits par la machine puisque je ne reçois plus de salaire?» Mais cette réflexion est due au fait que l’on regarde dans la mauvaise direction.

Le remplacement de l’homme par la machine dans la production devrait être un enrichissement, délivrant l’homme de soucis purement matériels, en lui permettant de se livrer à d’autres fonctions humaines. Par exemple, je passe en moyenne trente minutes par jour pour laver la vaisselle, après les repas. Si un jour, je décide de me procurer un lave-vaisselle, je ne me morfondrai pas à me demander ce que je vais faire de mes trente minutes de liberté supplémentaires. Non, je sais très bien ce que je vais faire de ces temps libres. Si, au contraire, le remplacement de l’homme par la machine est une cause de soucis et de privations, c’est simplement parce que l’on refuse d’adapter notre système financier primitif, à ce progrès.

Système financier

Pourquoi notre système financier est primitif? Pour l’expliquer je ferai un parallèle tout simple.

Imaginons un monde primitif, sans aucune technologie, où les bras de tous et de chacun sont requis pour produire les biens nécessaires au bien-être de chacun. Dans ce monde, un système financier comme le nôtre, où la rémunération est directement reliée à l’emploi, est tout à fait justifiable puisque tous les membres de cette société reçoivent un salaire pour leur travail, leur permettant de se procurer les biens qu’ils produisent.

D’un autre côté, imaginons un monde (fictif, mais tout à fait possible) où personne n’aurait besoin de travailler pour produire les biens nécessaires au bien-être de chacun, un monde où la machine, elle seule, serait capable de fournir à l’homme un bien-être. Ce monde, bien que fictif, est très souhaitable. Tous les hommes seraient libres de se livrer aux activités qu’ils préfèrent sans se soucier de la production. Mais dans un tel monde, la rémunération devrait être distribuée autrement que sous forme de salaire, puisque l’homme ne participerait plus à la production. La rémunération devrait être distribuée de façon équitable à tous sous forme de dividende. Ce dividende serait très justifiable puisque la technologie est un héritage commun.

Nul ne peut nier que la technologie est un héritage humain qui revient de droit à tous et à chacun, puisque ce sont les générations qui nous ont précédés qui ont mis au point cette technologie. Cette dernière doit être au service de l’homme et non l’homme à son service. Elle est un héritage pour tous, au même titre que l’énergie solaire, la formidable puissance des cours d’eau qui alimentent nos barrages hydro-électriques, la force des vents, les sols qui nous fournissent des fruits et des légumes en abondance, etc.

Puisque nous vivons dans un monde où la technologie et l’effort de l’homme unissent leurs forces dans la production des biens, il serait souhaitable que l’homme soit rémunéré, en partie, en salaire pour son effort fourni à la production, et d’autre part, en dividende pour la part d’effort de la technologie et de la machine.

Certains diront: «Mais d’où proviendrait ce dividende?» Ce dividende se devrait de provenir de notre gouvernement, non pas de nos taxes et impôts. Le gouvernement doit reprendre son droit de créer l’argent nécessaire pour le bon fonctionnement de l’économie. Créer l’argent plutôt que de l’emprunter à intérêt à des banques privées. Emprunter à intérêt a pour effet de créer une dette impayable puisque le gouvernement doit remettre aux banques, plus d’argent qu’il lui en a été prêté.

La dette publique du Canada s’élève aujourd’hui à plus de six cent milliards. Pourtant le Canada d’aujourd’hui est sans aucun doute plus riche en biens qu’il en a été avant l’arrivée de Champlain. Quand ce dernier et les vaillants ont planté la croix, la charrue et la civilisation dans les forêts du Canada, et après eux, leurs successeurs qui, durant trois siècles ont amélioré l’agriculture, fait surgir des routes, des ponts et des industries, toute cette lignée de travailleurs n’aurait laissé aux Canadiens vivant aux vingtième siècle, qu’un héritage de dettes... ?

C’est ce système financier primitif et malhonnête que l’on doit corriger et adapter à la technologie. Alors nous pourrons applaudir l’arrivée de la robotisation et de l’automation dans nos industries, plutôt que de la bouder.

Louis-Marie Roy

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