Créditistes, tout le temps de la campagne électorale, faites toutes les démonstrations possibles. Ne vous privez pas. Promenez vos drapeaux. Acclamez vos candidats. Chantez votre Marseillaise. Utilisez des fanfares si vous en avez.
Mais...
Mais, le jour de la mise en nomination (1er août) et le jour de l'élection (8 août), ramassez vos pavillons, enlevez vos médailles de Voltigeurs, vos insignes de Défricheurs, même vos boutons de Vers Demain.
C'est l'article 323 de la Loi électorale qui vous impose cette pénitence :
"Nul ne doit, sous quelque prétexte que ce soit, porter ou faire servir un ruban, une cocarde ou un autre insigne comme un insigne de parti dans un district électoral, ni le jour de la présentation des candidats ni le jour du scrutin."
Rien qui puisse faire distinguer un électeur "comme partisan d'un candidat, ou professant les mêmes opinions, politiques ou autres, que ce candidat."
Mais, le lendemain de l'élection, vous les reprendrez de plus belle, n'est-ce pas ?
Créditistes, faites de grosses assemblées pendant toute la campagne électorale. Faites-les formidables. Remplissez les salles à craquer. Ramassez le monde partout. Dans la Beauce, il se tient 50 assemblées de rangs par semaine, sans parler des assemblées de village.
Mais...
Mais le jour du scrutin, le 8 août, aucune assemblée. La dernière de la veille doit se terminer à minuit. Pas une minute de plus. C'est la loi.
Le 8 août, soyez très actifs, mais d'une autre manière. Parlez aux gens dans l'oreille. Servez individuellement les derniers arguments. Voyez à ce que tous et toutes votent, et que tous et toutes votent Crédit Social.
Soyez sur pied jusqu'à la dernière minute de la votation. C'est le meilleur moyen d'apprendre de bonnes nouvelles après la fermeture des bureaux de vote.
L'exilé, c'est Adélard Bélair, le candidat de Montmorency.
Il vient de St-Jérôme de Terrebonne, où il cueillit le Crédit Social, en 1938. C'est celui, de tous nos candidats, qui connaît le Crédit Social depuis le plus longtemps.
À St-Jérôme, Adélard était barbier. Et en même temps qu'il rasait, il parlait à ses rasés. Sans doute qu'il a dû avoir la parole facile avant de connaître le Crédit Social. Mais, le Crédit Social lui donnait des idées par dessus le marché.
Tout St-Jérôme appelle monsieur Bélair le Crédit Social. Pendant que monsieur Even faisait de la propagande dans le comté Labelle, en 1939, Monsieur Bélair secouait St-Jérôme.
Lorsque VERS DEMAIN fut fondé, c'est à St-Jérôme que se fit la première assemblée, montée par monsieur Bélair, pour vendre de l'abonnement.
Mais, monsieur Bélair se maria, et alla vivre aux États-Unis pendant deux ans.
Le pauvre exilé, il nous écrivait souvent pour nous dire son ennui du Crédit Social. Les gens de là-bas n'étaient pas créditistes. Il n'y avait pas d'organisation. Et Adélard nous suppliait de le rappeler en Nouvelle-France.
Mais, personne de nous ne voulait prendre la responsabilité de faire déménager, cette famille de si loin.
Un jour, au mois de mars 1943, à Québec, monsieur Even vit arriver notre enfant prodigue.
Il venait, disait-il, travailler pour le Crédit Social, pendant un mois de vacance. Ce qu'il fit avec de très bons résultats.
Puis, ensuite, il alla chercher sa femme, et s'établit à Québec.
L'exil était fini, avec de grands sacrifices de famille, mais avec la consolation de se donner au salut de son pays.
Combien de fois monsieur Bélair ne s'est-il pas écrié : "Comme on est heureux entre créditistes ! Comme on se comprend ! Comme c'est beau de connaître ce que les créditistes connaissent ! Que j'ai donc changé depuis que j'ai trouvé cette lumière !"
Monsieur Bélair sort tous les dimanches en tête des Voltigeurs de Québec. Il a plusieurs fois parcouru les deux comtés de Montmorency et de Québec.
Et c'est Montmorency aujourd'hui qui le choisit comme porte-drapeau au parlement de Québec.
Il était impérieux l'appel de votre vocation, monsieur Bélair. Il vous a ramené de loin. Il vous poursuivra toujours ainsi, soyez-en sûr. Et lorsque vous trouverez son instance impertinente, souvenez-vous des joies qu'il vous procure à flots.
G. C.
M. Ralph Duclos, président du Douglas Social Credit Bureau d'Ottawa, a bien voulu accepter d'ouvrir la campagne créditiste chez les électeurs de langue anglaise du comté de Stanstead. Nous lui devons aussi la préparation des quatre causeries radiophoniques anglaises données sur disques au poste CHLT entendu dans la région. Merci, M. Duclos,
Un jour, monsieur Louis Even faisait une conférence à la Chambre de Commerce des Jeunes, à Granby.
Le choix du conférencier à cette assemblée était organisé par monsieur Roland Corbeil.
Pendant l'assemblée, monsieur Corbeil avait donné à un jeune homme de 19 ans, la besogne de solliciter de l'abonnement pour VERS DEMAIN. Le jeune homme ne connaissait pas le Crédit Social, mais il connaissait monsieur Corbeil, et il avait confiance en lui.
Après la conférence, monsieur Even invita tous ceux qui voulaient travailler à se rendre dans une
autre salle où l'on ferait de l'organisation. Le jeune homme s'y rendit.
Monsieur Even, le même soir, c'était en 1941, organisa les sorties du dimanche pour les travailleurs de Granby.
Comme le jeune homme avait déjà joué au théâtre du collège et qu'il savait parler en public, monsieur Corbeil lui confia de faire la conférence le dimanche suivant à l'Ange-Gardien de Rouville.
Notre néophyte prit son petit syllabaire du Crédit Social qu'il lut et relut aussi vite qu'il put, du jeudi au dimanche, afin de savoir un peu quoi dire. Mais, on lui avait expliqué qu'il ne s'agissait pas de présenter une thèse sur le Crédit Social, mais plutôt d'annoncer la bonne nouvelle, et d'inviter le monde à s'abonner à VERS DEMAIN pour en apprendre davantage.
À l'assemblée du dimanche, à sa grande stupeur, notre conférencier vit une salle pleine pour venir l'entendre. Il ne perdit pas contenance, débita son discours. Et avec ses compagnons vendit tous ses syllabaires et prit de l'abonnement.
* * * *
Tous les dimanches de 1941, il continua ainsi sa propagande.
En 1942, monsieur Even appela le jeune homme pour le mettre tout entier au service de la cause.
Le jeune homme travaillait à Farnham. Il donna son consentement avant même d'avoir consulté son père. Mais, le père n'y mit pas d'obstacle.
Et notre jeune commença son travail dans la ville de Granby. Bientôt, il fit une tournée dans les alentours d'Acton Vale. Puis, on l'envoya en Abitibi, dans la région d'Amos, où il sut mettre les fonctionnaires et les intrigants à leur place.
Ensuite il fit le tour de la province plusieurs fois, tantôt en bicyclette, en motocyclette, en automobile, tantôt en chemin de fer.
Toujours en avant, avec un large sourire sur les lèvres, le toupet au vent, gaillard comme pas un, il conquiert sa Nouvelle-France.
Le maître avait dit : "Viens", et il est venu.
* * * *
L'autre jour, à St-Félicien de Roberval, les Voltigeurs et les Défricheurs du comté étaient réunis pour choisir un candidat.
Sans hésiter, ils s'adressent à ce même jeune homme, Gabriel Lacasse. Il a 92 ans maintenant. Et les créditistes lui demandent d'aller les défendre devant les financiers.
Il y a là des pauvres, des colons, des bûcherons, qui ont eu toute leur part de misère, et qui l'ont encore. Elle semble devoir être éternelle, pour eux, la misère.
Il y a là des mamans qui pensent à leurs petits, et à leurs grands, bafoués pendant dix ans par notre système de chômage, et traqués depuis cinq ans par notre système de guerre.
Tout ce peuple exploité demande à Gabriel de les sauver.
"Jeune homme, tu nous connais. Tu as mangé de notre misère, à la même table que nous. Tu as rêvé de nos inquiétudes dans les mêmes cellules que nous. Jeune homme, tu as du cœur et de l'esprit. Tu es debout depuis trois ans pour nous défendre. Va-t-en à la guerre. Va devant les loups présenter nos réclamations. Nous recueillons nos sous pour t'aider à faire le voyage. Va, va-t'en. Et sauve-nous, jeune homme. Nous avons confiance en toi."
Et Gabriel a accepté.
Un jour, il a répondu à l'appel du maître. Il est venu.
Aujourd'hui, il répond à l'appel du peuple. Il va.
Le premier appel venait de l'Esprit-Saint.
Le second appel est la reconnaissance du premier.
Jeune homme, souviens-toi toujours de ces deux appels. Sois debout et droit jusqu'à la fin. Oublie-toi complètement. Tu n'as pas d'autre vocation que celle d'être aux autres, qui ont tant besoin de toi.
G. C.
Un bélier, ça passe au travers de tous les obstacles. Ça bûche, ça bûche et puis ça défonce.
Le comté de Stanstead s'est choisi un homme comme cela pour répandre le Crédit Social en Nouvelle-France : Roméo Gauthier.
Si vous avez une chose à faire faire, donnez-la à Roméo Gauthier.
Est-ce une chose difficile ? Est-ce une chose facile ? Ça n'a pas d'importance. Ça doit être fait en vue du Crédit Social ? N'hésitez pas. Donnez-la à faire à Roméo. Et soyez sans inquiétude. Il la fera sans dire un mot. Il vous reviendra les résultats en mains.
Nous lui écrivions un jour : "Monsieur Gauthier, dimanche prochain, allez à Lac Mégantic." Nous ne recevons aucune réponse de Roméo.
Mais, au bout de quelques jours, le rapport de Lac Mégantic vient.
Nous faisons la remarque : "Monsieur Gauthier, vous ne nous aviez pas répondu que vous iriez. Nous ne savions pas." — "Puisque je n'ai pas répondu, c'est que j'y allais," dit Roméo.
Pas de paroles inutiles pour Roméo. Des actes, des actes. L'un n'attend pas l'autre.
On dirait que sa tête penchée en avant donne un coup dans l'obstacle. Il a vu le but. Le chemin, il n'y regarde pas, puisque c'est secondaire.
On devine tout de suite quelles puissances de réalisations il y a dans cet homme.
Et un dévouement à toute épreuve. Il ne compte jamais son argent, pas plus que son temps pour la cause.
Dans Stanstead aujourd'hui, il bûche contre les vantards du Bloc. Les baudruches, Roméo n'admet pas cela.
Au parlement bientôt, il bûchera contre les bavards de toutes les couleurs. Roméo n'admet pas les discours inutiles.
Dans quatre ans, Roméo enfoncera la dictature économique, avec la même ardeur qu'aujourd'hui, et avec toute la vitesse acquise jusqu'à ce temps-là.
Multipliez les Roméo Gauthier par dix, et il ne restera pas grand'chose des paroles des menteurs et des temples des voleurs.
G. C.
Voulez-vous un sourire ? Regardez René De Blois.
Ses yeux brillent de joie. Il est heureux. Il est serein. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles.
Il quitte sa famille pour le Crédit Social. Tout va bien. Le Crédit Social s'en vient.
Des Voltigeurs lui font défaut. Il excuse les coupables. Il leur donne même des raisons de se faire pardonner. Tout va bien. Le Crédit Social s'en vient.
Il va au Nouveau-Brunswick. Des adversaires l'invectivent. Il leur répond avec calme. Tout va bien. Le Crédit Social s'en vient.
Il sera député au parlement. Il écoutera les imbéciles avec bienveillance. Tout va bien. Le Crédit Social s'en vient.
Monsieur René De Blois démolira la finance avec un sourire sur les lèvres. Mais, il la démolira quand même. Et puis, après tout, pourquoi s'en faire ? Puisque ça ne change pas les résultats.
Vive l'espérance indéfectible des créditistes, et le sourire de monsieur René De Blois ?
G. C.
Savez-vous ce que c'est qu'un vrai missionnaire ? En avez-vous déjà vu ? Oui, en soutane de moine, en belle soutane blanche, brune ou noire.
Oui, mais un missionnaire habillé comme les profanes, habillé comme les égoïstes, comme les ambitieux, comme les voleurs, comme les politiciens ; un missionnaire qui ressemble à tout le monde à l'extérieur, mais qui porte sur son visage une lumière inconnue qui reflète la grande générosité de son cœur ?
Si vous connaissez Gérard Mercier, vous savez ce que je veux dire.
C'est l'homme toujours prêt à se donner.
On lui demande une part de ses choses, une part de lui-même. Mais, il est prêt. Il cherche même partout les occasions de se donner.
Le comté Rouyn-Noranda l'a choisi pour être le candidat du Crédit Social. Les créditistes ont donné à leurs compatriotes du comté et de la province un bienfaiteur.
Gérard ne va rien garder pour lui. Il dit qu'il est fait pour servir. Et il n'est heureux que lorsqu'il sert.
Ses électeurs seront ses frères. Ils le sont déjà depuis longtemps. Il a presque travaillé un an avec eux dans cette région.
Il les aime de la meilleure façon du monde. Il leur donne tout ce qu'il a. Il les instruit. Il leur donne le bon exemple en tout. Il les entraîne joyeusement dans le bon chemin. Il sème la charité partout autour de lui. Il gagne des apôtres à la bonne cause. C'est lui qui a sorti Laurent Legault de sa vie de douce quiétude pour le lancer dans la grande aventure des sacrifices.
Gérard est toujours le premier en avant lorsqu'il y a des bonnes choses à faire.
Gérard fut le premier membre de l'Institut d'Action Politique.
Il fut le premier conférencier du Crédit Social, le premier organisateur de conférenciers. Il fut le premier commissaire.
Comme son maître monsieur Even, il passa un jour en prison pour l'amour de la bonne cause. Il avait fait le voyage de Sherbrooke à Québec les menottes aux mains, entre deux gendarmes. Comme quoi le monde n'a pas changé depuis la tyrannie des Césars romains vis-à-vis des premiers chrétiens.
Dans sa grande ardeur, Gérard est prêt au martyre. On le voit sur son visage.
Et son ardeur est tenace comme celle des vrais généreux.
Et son ardeur se communique à tous. Lorsqu'il parle au public, on écoute bien ce qu'il dit, mais surtout on le voit vivre son idéal, et on est emporté avec lui dans la même volonté d'acier de poursuivre cette lumière.
Gérard prend une foule, il la fait respirer dans la même atmosphère de beauté que lui.
Gérard n'est pas un créditiste, c'est le Crédit Social vivant.
G. C.
Jean-Robert Ouellet a 22 ans.
Il mesure 6 pieds et deux pouces.
Il fut mineur. Il est colon.
Orateur, homme d'action.
Il n'a peur de rien. Il est instruit. Sait écrire et parler.
Il est né en Gaspésie. Il vit en Abitibi.
Il alla à Toronto, à la convention créditiste. Il vint à Québec, au congrès créditiste.
Il est partout, à son ouvrage autant qu'aux fêtes. Comme on le voit, ce n'est pas un type banal. Pour tout couronner, il est créditiste.
Nous en ferons un homme d'État.
Les créditistes de l'Abitibi ont mis leur confiance en lui.
Les créditistes de Nouvelle-France lui demandent tous ses talents et toute sa jeunesse.
Beau et fier Canadien français, le pays t'attend, et il compte que, jusqu'à ta mort, tu lui seras dévoué par toutes les forces de la vie qui rayonne en toi.
G. C.