On nous écrit de Granby :
"Lundi, 7 février, des créditistes se sont fait un devoir de se rendre à l'Hôtel-de-Ville pour assister à l'assemblée du Conseil municipal. Nous étions 35. À part de notre groupe, il y avait six membres du Comité d'Urbanisme et un seul autre citoyen.
"Le Comité d'Urbanisme venait pour présenter son plan de zonage de la ville. Ce plan consistait en une carte murale en couleurs, déterminant quelles rues devraient être considérées comme commerciales, lesquelles comme exclusivement résidentielles. On y suggérait de réserver des rues aux maisons de 1ère classe, d'autres aux maisons de 2e classe, etc. Les règlements de construction devraient être modifiés en conséquence.
"Il y aura sans doute lieu de surveiller de ce côté-là.
"Si nous n'avions pas été présents, un seul citoyen, en dehors du Conseil, aurait eu connaissance de la présentation de ce rapport. Et la salle peut contenir 200 personnes !
"Vous avez raison de dire que le peuple n'a pas appris à se servir de ses institutions démocratiques. Pour notre part, nous sommes bien déterminés à suivre régulièrement ces assemblées, ainsi que celles de la Commission Scolaire. C'est une véritable honte de voir que personne ne s'intéresse à ces assemblées des représentants locaux du peuple."
R. CORBEIL
Oui, Vers Demain a des lecteurs enthousiastes jusqu'en Australie. Pas nombreux, il est vrai, parce que le français n'y est guère courant.
D'une lettre de Victoria (Australie), nous extrayons les passages suivants :
Chaque semaine, mon amie, Miss Bernados, traduit la copie de Vers Demain que lui passe M. Hand, et elle m'envoie cette traduction pour lecture.
Je vous assure que j'attends avec plus d'impatience l'arrivée de chaque numéro du Social Crediter d'Angleterre, et de Vers Demain du Québec, que celle de n'importe quels autres journaux.
Dans toute ma vie (et j'ai 63 ans), je n'ai jamais rien lu d'aussi délicieux et d'aussi stimulant.
À part du festin intellectuel de Vers Demain, dont même la traduction dénote un style agréable, votre enthousiasme débordant, votre force de volonté, votre capacité d'organisation et votre pouvoir d'inspiration jaillissent presque à toutes les lignes,
Nous n'avons rien de comparable en Australie.
Nous avons été contents de lire la lettre de félicitations que vous adressa le Major Douglas ; elle était plus que méritée...
Ici, comme au Canada, les monopoles dominent tout. Même nos produits agricoles sont aujourd'hui contrôlés par des commissions et des règlements de toutes sortes.
Il se poursuit une puissante campagne pour socialiser l'Australie et concentrer tout le pouvoir à Cranberra (la capitale fédérale) à la faveur de la guerre.
Pourrons-nous, après la guerre, réobtenir notre liberté individuelle ? C'est plus que problématique...
G. F. GREIG