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Lendemain d'élection

le mardi, 15 août 1944. Dans La vie créditiste

Le résultat de l'élection provinciale du 8 août est connu de tout le monde.

Pour ce qui concerne l'Union Créditiste des Électeurs, tous les lecteurs de Vers Demain savent qu'elle avait onze candidats officiels sur les rangs. Et non seulement aucun n'a été élu, mais le vote créditiste a été très faible.

Pour ceux qui étaient présents sur les lieux, du moins dans neuf des onze comtés, ils ont pu cons­tater que, sans l'ombre d'un doute, tout au cours de la campagne électorale, le Crédit Social ralliait la majorité des auditeurs. Les assemblées créditis­tes étaient les plus grosses partout, sauf peut-être dans Stanstead et Shefford.

Ouvertement, les électeurs votaient pour le Cré­dit Social. Derrière l'écran, dans le bureau de vo­tation, ils ont voté pour l'un ou l'autre des partis politiques.

Le vote, incontestablement très majoritaire en faveur du Crédit Social à ciel ouvert, a été aussi incontestablement très majoritaire contre le candi­dat du Crédit Social au scrutin secret.

Non seulement les candidats et leurs propagan­distes, mais les milliers de personnes présentes aux assemblées créditistes, peuvent témoigner que, jus­qu'aux tout derniers jours, jusqu'à la veille de l'é­lection, les salles et les cours n'étaient pas assez grandes pour contenir la foule venue pour écouter, applaudir et ovationner les candidats créditistes et leurs orateurs.

Or, le lendemain, les mêmes qui applaudissaient à tout rompre la veille au soir faisaient à leur can­didat l'affront d'un vote ridicule.

* * *

On trouvera et on donnera les explications que l'on voudra : les faits demeurent, et les résultats aussi.

Nous laissons à chaque créditiste de chacun des onze comtés le soin de peser l'acte qu'il a posé le 8 août et d'en tirer les conclusions. À chaque crédi­tiste, car ce n'est pas du vote de tous les électeurs que nous traitons, mais du vote des créditistes eux-mêmes. Et nous savons que, dans certains comtés, jusqu'à huit créditistes sur dix ont voté pour un candidat non créditiste.

Il s'agissait de voter pour une idée : nombre de créditistes ont préféré voter pour le patronage pos­sible avec un parti qui viendrait au pouvoir, im­possible avec une petite poignée condamnée d'a­vance à être dans l'opposition.

Il s'agissait de voter contre un régime financier, même sans pouvoir l'abattre par le seul fait de ce vote : nombre de créditistes ont préféré voter pour le simple choix d'administrateurs qui devront se plier aux restrictions et aux dictées de ce régime financier.

Il s'agissait de voter pour des hommes de tout premier ordre, connus non seulement dans le com­té mais dans presque toute la province, afin de mettre des moyens d'action au service de leur zèle et de leur compétence : nombre de créditistes ont préféré faire leur croix à côté du nom d'un em­bourgeoisé que le peuple ne voyait pas avant la campagne électorale et qu'il ne reverra plus main­tenant qu'elle est terminée.

Certains ont bien remarqué : "Il n'y a pas assez de candidats créditistes, c'est inutile de voter pour onze seulement."

Ceux-là se sont-ils demandé si, en refusant leur vote aux onze parce qu'ils n'étaient que onze, ils ont pris le moyen d'avancer ou de retarder le jour où l'Union Créditiste des Électeurs pourra en pré­senter partout ? Le résultat du vote du 8 août est-il, selon eux, de nature à faciliter ou rendre plus difficile la propagande et l'organisation dans le reste de la province ?

Et si, parce qu'il était impossible à l'étape ac­tuelle du mouvement, de placer des candidats dans tous les comtés, fallait-il n'en mettre nulle part ? Si nous n'avions eu aucun candidat créditiste en lice, les mêmes critiques auraient probablement jugé l'Union Créditiste des Électeurs trop molle et trop lente à profiter d'une campagne électorale pour choisir un parlement plus attentif à la voix créditiste de la province ?

*    *    *    *

Nous écrivons ces lignes sans amertume. Il ne nous appartient pas de critiquer le vote des uns ou des autres. Mais c'est notre devoir de porter à la réflexion ceux qui ont accueilli le message cré­ditiste, qui ont apprécié le Crédit Social et qui en désirent l'application au plus tôt. C'est à eux que s'adressent ces lignes. Pas aux adversaires.

Pour les adversaires du Crédit Social, qui vou­draient tirer du résultat du scrutin un argument contre la doctrine créditiste, nous nous contente­rons de remarquer que le succès ou l'échec d'une cause n'est nullement le critère de sa valeur ; le succès ou l'échec ne veut pas du tout dire que la cause soit bonne ou mauvaise. Tout au plus, le succès ou l'échec peut-il servir de critère pour juger de l'efficacité des méthodes employées. Et encore faut-il faire la part de bien des facteurs.

En tout cas, ce n'est pas aux adversaires de nous donner des conseils sur la manière de faire triompher la cause créditiste.

Quant à nos amis, ils peuvent être assurés que nous analysons soigneusement les moyens em­ployés par d'autres pour contrecarrer les nôtres, les circonstances de temps et de lieu et leur influence sur une masse de voteurs, et que nous comptons bien en tirer profit.

Nous avons dit que nous écrivions ces réflexions sans amertume. Et nous le faisons aussi sans la moindre note de découragement. Nous n'avons ja­mais disposé d'autant de forces qu'à l'heure ac­tuelle. Le Crédit Social reste aussi dynamique et les créditistes militants plus décidés que jamais.

Ceux qui nous pensèrent enterrés en avril 1940 durent être témoins de la naissance et de la prodi­gieuse vitalité de l'Institut d'Action Politique dès les mois suivants. De nouveau, ils crurent les cré­ditistes assommés à l'automne de 1941, et de nou­veau, ils les virent en pleine vigueur, sur toutes les routes de la province de Québec, recrutant, organi­sant, montant l'Union Créditiste des Électeurs.

Qui aura le toupet de chanter le Libera du Cré­dit Social en Nouvelle-France à cause de l'échec électoral du 8 août ?

Créditiste, debout !

Ton étendard est beau.

Toujours, partout,

S'étalera le blanc de ton drapeau !

Une grande croisade

Au sortir de la fournaise électorale, les créditistes de Nouvelle-France se lancent avec plus d'impétuosité que jamais dans une grande croisade créditiste.

D'ici le 31 octobre, toutes les paroisses de la province de Québec recevront le message créditiste, et notre programme comporte au moins cinq abonnements et deux Défricheurs par paroisse.

Tous ceux qui veulent prendre part à cette grande entreprise communiquent immédia­tement avec VERS DEMAIN, Québec.

Ceux qui ont une semaine, deux semaines, de vacances à donner au Crédit Social et sont prêts à quitter leur foyer pour la grande croisade d'expansion nous envoient leur nom et les dates entre lesquelles ils seront libres ; qu'ils le fassent au plus tôt, afin que nous puissions coordonner les programmes.

On connaît le plan de quatre ans fait au grand congrès créditiste du 1er au 3 juillet dernier :

Des candidats créditistes dans tous les comtés de la province aux élections de 1948 ;

Un parlement créditiste en 1948 ;

Le Crédit Social et le dividende na­tional à Québec en 1948.

Et pour atteindre ce résultat : un abonne­ment de 200,000 en 1948 ; de 50,000 dès l'an prochain.

4,000 Défricheurs en 1948 ; 2,000 dès l'an prochain.

L'expansion immédiate - un noyau dans toutes les paroisses de Nouvelle-France d'ici la fin d'octobre - fait partie des moyens mis en œuvre pour atteindre notre objectif.

Vers Demain partout. Le drapeau du Cré­dit Social partout. Le feu créditiste partout.

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