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Le Voltigeur

le vendredi, 01 janvier 1943. Dans La vie créditiste

Le Voltigeur est le pilier de notre Institut d'Action Politique. Supprimez le Voltigeur, toute la structure s'écroule ; il reste bien les éléments, mais pas d'organisation.

Les officiers locaux, la direction elle-même, ne peuvent pas faire grand'chose sans le Voltigeur : ils seraient débordés, incapables de voir directement à chaque abonné, encore moins à chaque personne qu'on veut grouper dans la grande union de tous les électeurs.

Qu'est-ce que le Voltigeur ? Le Voltigeur, c'est le créditiste qui consacre une partie de ses loisirs en apostolat autour de lui.

Le Voltigeur ne peut donner tout son temps au Crédit Social, à la propagande, à l'organisation. Il faut qu'il gagne le pain de sa famille. Il rentre chez lui, le soir, s'il travaille le jour, le matin s'il travaille de nuit dans les deux cas, fatigué et obligé, de par ses devoirs familiaux, de donner un coup de main à la maison, surtout s'il y a de jeunes enfants au foyer.

Malgré cela, le Voltigeur trouve moyen, pas tous les jours évidemment, mais peut-être une couple de soirs par semaine et le dimanche, de sortir pour aller éclairer l'esprit ou réchauffer le cœur de compatriotes.

Sortir. Oui. D'autres sortent pour se distraire, pour s'amuser ; quelques-uns pour aller faire quelque travail rémunérateur qui apportera une augmentation d'argent au foyer. D'autres restent tranquillement à la maison, pour lire le journal, le commenter en famille, fumer leur pipe, causer de la température, de la guerre et des rationnements. Le Voltigeur sort pour libérer son pays.

Mais la vie au foyer, la soirée et le dimanche chez soi, est-ce que ce n'est pas idéal ? Est-ce que ce n'est pas cela qui est la bonne vie de famille ?

Normalement, oui. Mais, dans un monde anormal, qui brise la famille, ferme les avenues à la jeunesse sauf les avenues de la boucherie, assombrit les années de la vieillesse, place l'humanité sous la tutelle des faiseurs et destructeurs d'argent, on est obligé de sortir de la normale pour redonner au monde le droit de mener une vie normale.

Ceux qui veulent continuer leur petit train de vię aujourd'hui ne savent d'abord pas s'ils pourront le mener longtemps, puis peuvent être certains que d'autres ne le peuvent pas et le pourront d'autant moins qu'eux, les premiers, ne se soucient point de remettre de l'ordre dans le monde. Vouloir mener une vie normale dans un monde anormal, c'est laisser le monde anormal supprimer de plus en plus la possibilité de vies normales.

Le Voltigeur sait cela. Aussi, malgré son attachement à sa famille, ou plutôt parce qu'il veut le bien de sa famille comme des autres familles, de la génération qui pousse à son foyer comme dans les autres foyers, il sort et travaille systématiquement à lever des forces, et à les coordonner pour assainir la politique et l'économique.

Le Voltigeur comprend ; parce qu'il comprend, il veut ; parce qu'il veut, il essaie d'amener les autres à comprendre et à vouloir.

À l'étape actuelle de notre organisation, nous en sommes au groupement de tous nos abonnés par dix, chaque groupe de dix étant sous la direction d'un Voltigeur. Le Voltigeur voit au maintien de l'abonnement dans son groupe ; à la lecture et à l'étude du journal par les dix abonnés ; à l'accroissement du nombre d'associés parmi ces dix abonnés ; à la circulation du crédit par les associés de son groupe.

C'est un travail qui peut prendre beaucoup de temps et d'efforts pour commencer. Mais une fois le groupe bien stylé, le Voltigeur disposera de plus de temps pour l'expansion ; pour recruter d'autres abonnés et d'autres Voltigeurs pour s'en occuper. D'ailleurs, pour compléter l'Union des Electeurs, le Voltigeur verra à ce que les abonnés de son groupe rayonnent autour d'eux parmi les non abonnés ; puis, petit à petit, à ce que toutes les familles non abonnées soient groupées systématiquement autour des abonnés pour s'instruire et créer la force qui fera prévaloir la volonté commune, le bien commun, dans la politique et l'économique

Le Voltigeur aura encore des abonnés sous sa direction immédiate ; mais, par eux, c'est peut-être une centaine d'hommes qu'il conduira vers des réalisations désirables et désirées.

Dans plusieurs de nos grandes villes, où le nombre d'abonnés est assez considérable, on constate l'insuffisance de Voltigeurs. Dans ces cas, pour ne pas laisser tomber l'abonnement ou l'Association en attendant un groupement complet, on demande aux Voltigeurs un surcroît d'ouvrage : voir aux abonnements échus en dehors de leurs listes régulières, et en même temps trouver d'autres Voltigeurs pour finir le groupement et permettre d'avancer vers l'organisation complète.

Et, l'on ne saurait trop le répéter et le proclamer à la face d'un monde mercantile, enjuivé, dans lequel l'argent est devenu à peu près le seul moteur, les Voltigeurs de l'Institut d'Action Politique travaillent ainsi sans aucune rémunération monétaire, sans aucune promesse de faveur. Seule, la charité les anime, et elle va parfois jusqu'à l'héroïsme, surtout lorsqu'elle est récompensée par l'incompréhension ou l'ingratitude.

L'Institut d'Action Politique est fier de son armée de Voltigeurs. Aucune autre organisation d'ordre temporel n'a rien produit de tel. Et c'est pourquoi l'Institut d'Action Politique réussit des choses que nulle autre organisation profane, même bién financée, n'a jamais pu réussir.

Honneur à vous, Voltigeurs. Vous êtes la fleur de la Nouvelle-France.

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