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Le vingtième siècle nécessite un dividende

Louis Even le vendredi, 01 mai 1998. Dans Le Crédit Social enseigné par Louis Even

Lorsque les créditistes parlent d'un dividende périodique pour aider la production, ils parlent pour leur siècle, et non pas pour le temps de Noé, ni même de François 1er. Nous sommes au vingtième siècle.

L'homme a depuis longtemps déjà des outils au bout de ses bras ; mais il possède aujourd'hui des machines qu'il commande en déclenchant des leviers ou en pressant des boutons.

L'homme a depuis longtemps dompté quelques bêtes pour lui aider dans son ouvrage. Mais il a aussi dompté la vapeur depuis deux cents cinquante ans, les chutes d'eau et le courant électrique depuis cent ans. Il utilise l'énergie atomique, avec mille fois plus de puissance motrice que tout ce qu'il n'a jamais connu. Tout cela veut dire quelque chose.

Aussi la production ne pose à peu près plus de problème. Les produits abondent, à moins qu'on mobilise les hommes, les machines et la science pour les détruire et pour raser les usines. Le transport n'est plus une difficulté : on a le choix entre la route, le rail, l'eau, et l'air. Les communications écrites ou parlées sont rapides : par fil et par sans-fil, elles vont à la vitesse de la lumière : le temps de compter un, le message peut faire cinq fois le tour de la terre.

C'est de ce monde-là qu'il s'agit quand les créditistes réclament un dividende pour chaque personne du berceau à la tombe.

Travail divisé

C'est aussi d'un monde où pas une personne ne produit elle-même tout ce qu'il faut pour ses besoins.

L'extrême division moderne du travail, qui emploie chacun à la répétition du même produit ou de la même parcelle de produit, augmente de beaucoup le rendement total. Mais elle change complètement la destination du produit. Chacun travaille pour un marché communautaire ; et chacun doit s'approvisionner au marché communautaire. On ne vit plus du produit que l'on fait soi-même.

La majorité de la population canadienne habite aujourd'hui dans les villes. Entrez dans l'une quelconque de ces maisons de ville, que ce soit chez un député, un professionnel, un mécanicien, un employé de bureau, ou un simple balayeur de rue. Regardez la table mise pour le dîner. Combien de choses placées sur cette table articles de vaisselle ou articles de nourriture ont été produites par les membres de la famille ? Zéro. Dans les garde-robes, combien des tissus, des chaussures, sont l'ouvrage des membres de la famille ? Zéro.

Il n'en va pas autrement chez le cultivateur, même pour une partie de sa nourriture, et au moins pour à peu près tout le reste.

Chacun dépend, pour vivre, des produits qui sortent de la main des autres. Ce ne sont plus les produits de l'individu qui font vivre l'individu. C'est la production de tout le pays qui est offerte à tout le pays. Les importations qui s'ajoutent sont venues en échange d'excédents exportés.

Ainsi tout le monde a besoin de la production des autres pour vivre. Or, pour avoir la production des autres, il faut la payer. Pour la payer, il faut avoir de l'argent. Donc, pour pouvoir vivre dans le monde moderne, il faut de l'argent. D'où l'importance de l'argent.

C'est de ce monde, où l'argent est un permis indispensable pour vivre, c'est de ce monde-là qu'il s'agit quand les créditistes réclament un dividende pour chaque individu, du berceau à la tombe.

Monde d'argent indispensable ; monde de production communautaire ; monde de production abondante. Trois aspects de l'économie moderne qui nécessitent, justifient et facilitent un régime de dividende périodique à tous et à chacun, pour garantir à chaque individu au moins le nécessaire pour vivre.

Louis Even

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